Conséquences désastreuses, croyez-vous qu'un accident en ait toujours ?

28 5 0
                                    

[Point de vue de Brian]

Les débris, calcinés pour la plupart, étaient dispersés un peu partout sur le terrain.
Des cadavres participaient à cette vision d'horreur à laquelle s'ajoutaient des corps brûlés, devenus méconnaissables.

Le paysage déjà bien délabré par le temps, s'était transformé en une scène de guerre.

Sur notre groupe composé d'intellectuels, de médecins, de sportifs, et de bien d'autres individus, nous étions à l'origine une cinquantaine.

Seulement une petite trentaine avait survécu, et encore, vu l'état de santé de certains, je doute qu'ils survivent bien longtemps malheureusement.

Par une chance inouï, des Huabanluns avaient réussi à ralentir suffisamment pour permettre à leur passager de ne pas finir avec des blessures trop grave, Ryan avait eu cette.. aubaine, heureusement pour lui.

Quelques-uns avaient eu ce cadeau du destin comme : mon ami, les deux membres restants de ma famille mais aussi une partie des sportifs, quelques médecins et savants.

Nous avions tous lâché une larme à ce sordide spectacle, enfin, ceux qui pouvait se morfondre... Le tableau apocalyptique nous désolait, plusieurs exprimaient leur accablement par le silence et le respect tandis que la plupart pleuraient les disparus.

Ceux qui étaient dans la même forme physique que moi, commençaient déjà à enterrer les morts et de s'occuper des rescapés. J'essayais de les aider du mieux que je pouvais bien que mon esprit soit tourné vers un problème supplémentaire.

En effet, Lyra était toujours inconsciente depuis la catastrophe, la culpabilité s'était infiltrée en moi, sournoise. Cela avait au moins eu le mérite d'éloigner toutes pensées parasites.

Installée à même le sol, la tête bandée d'un tissu rougi par le sang, son état ne s'était, ni amélioré, ni aggravé.

Ma réflexion était sans cesse centrée sur la blessée, et je devais à la limite me frapper pour pouvoir réfléchir convenablement.

Je baladais mon regard sur le champ stérile et remarquai mon acolyte qui tentait de se rendre utile en dépit de sa jambe disloquée. Il n'était vraisemblablement pas capable de faire grand chose mais il restait tout de même d'une grande aide pour les médecins "indemnes" en leur servant d'assistant.

Pour ne pas finir par être écrasé par mon inquiétude, je m'étais quant à moi chargé de rassembler tout ce qui était récupérable, j'avais commencé par faire un tas de résidus qui pourrait nous être nécessaire ou indispensables comme la nourriture ayant résisté au crash, le peu d'eau restant dans des gourdes et quelques médicaments, ainsi que du matériel de secours.

Je poursuivai ma tâche en rassemblant un amas avec les morceaux métalliques des planches, détruites sous le choc. Ainsi, je dégageai la place pour aménager un peu l'espace. Un campement pourra être installé, étant donné que la nuit pointait déjà le bout de son nez.

Le soleil était à moitié caché et la luminosité rosé nous renvoyait une scène plutôt merveilleuse comparé à la gravité des événements.

Après douze heures de travail dans la joie et la bonne humeur, on pouvait voir au loin, les bâtons plantés au-dessus des tombes des défunts. Un spectacle plutôt effrayant et inquiétant, c'était à en faire froid dans le dos.

La nuit avait repris ses droits et faisait étinceller intensément ses astres lointains.
Un feu de camp avait été allumé, tout le monde s'installa autour, la mine fatiguée et les traits chagrinés. Ils étaient tous profondément choqués de ce qui s'était déroulé ce jour-ci.

J'entendais des femmes sangloter, des hommes gémir. Beaucoup avait perdus des êtres chères. Je les voyais se soutenir mutuellement, s'encourager, un bel élan de fraternité se propagea rapidement ce qui réchauffa faiblement l'atmosphère.

Dans l'horreur, on a le choix, soit on se sert les coudes, soit c'est chacun pour soi, bien évidemment, la meilleure solution est l'entraide, et c'est ce que nous avions heureusement utilisé.

De petits sourires se dessinèrent sur les visages, mais cela s'arrêta là, tous faisaient leur deuil, même de ceux qu'ils ne connaissaient pas.

*

Le lendemain, alors que tout les monde était levé, je me rendis au chevet de ma sauveuse. J'avais l'impression que ma vie était un éternel recommencement, c'était la troisième fois que je devais veiller des personnes malades ou blessées, entre la vie et la mort sans que je sache si elles s'en sortiront, ma mère n'avait pas survécue, Élisa était dans un coma qui pouvait devenir perpétuel, infini...

Un médecin avait diagnostiqué une commotion cérébrale d'après lui, mais pour en être sûr il aurait fallu qu'on lui fasse faire des examens. Ce qui n'était pas du tout possible.

Le temps où elle restera inconsciente montrera la gravité de son traumatisme, avait-il dit.

À présent, je souhaitais plus que tout au monde qu'elle se réveille le plus tôt possible.

Sinon j'ai bien peur que si elle reste trop longtemps dans ce coma, elle n'en garde de graves séquelles...

Les paroles du docteur me revenait constamment en mémoire.

Elle pourrait perdre quelques facultés motrices ou certaines moins importantes, mais je ne peux pas juger la grièveté avant qu'elle ne soit réanimée.

"S'il te plaît Lyra, ouvre les yeux..."

J'aurais dit tellement de fois cette phrase que cela devenait un réflexe.

Malgré son visage serein, je pouvais sentir qu'elle souffrait, ne cherchez pas à savoir comment, mais c'était une sorte d'intuition...

On m'a toujours dit que les personnes dans le coma avait conscience de ce qu'il se passait autour d'eux. J'allais pouvoir tester cette affirmation.
Je pris mon courage à deux mains et ouvrai la bouche.

- Lyra... Si tu m'entends, je voudrais que tu saches que je... T'apprécie vraiment, tu es... Incroyable. Je dis ça parce que tu sais tout faire, que tu es mature, intelligente, gentil... Quand tu le veux.

Je marquai une pause pour réfléchir à ce que je pouvais lui dire. Je cherchais surtout à discuter avec elle, mais j'en profitais pour me confesser un peu à elle, peut-être oubliera-t-elle un peu sa douleur si je lui changeais les idées.

- Au début, je te trouvais froide, distante, insensible... Je n'aimais pas la façon dont tu me traitais et je n'avais pas compris que cela cachait un profond mal-être... Mais bizarrement je me rend compte que je t'ai fait immédiatement confiance, par instinct. Tu te rappelles la nuit où je t'ai dit que j'avais fait un rêve qui se répétait à chaque fois ? Je crois que cette force inconnue, c'était toi qui me soutenait, m'encourageait... En fait ce rêve, c'est celui que j'ai fait lors de notre rencontre et inconsciemment je me le remémore à chaque coup de mous... Tu m'as toujours été d'une aide précieuse.

Je pris sa main et la serrais amicalement.
La sienne se crispa légèrement de ses long doigts gragiles.
Je savais qu'elle m'écoutait.

EternalsleepOù les histoires vivent. Découvrez maintenant