La tarte à la framboise

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[Point de vue de Brian]

Mon réveil fut brutal.
En effet, avoir un grand lit c'est bien... Mais bouger toute la nuit, c'est mal !

À force de gigoter, j'ai fini face contre terre sans rien comprendre. J'ai failli croire que Lyra y était pour quelque chose, heureusement elle n'était toujours pas levée.

Je me redressais en maugréant puis étirai mes muscles endoloris, j'entendis certaines parties de mon corps craquer sans attention. Il faut dire que ma souplesse était inexistante, c'est à peine si je pouvais lever ma jambe à 90° ! Et lorsque je me baissait, mes mains étaient à 10 bon centimètres du sol...

Ils n'auraient pas une technologie capable de rendre souple sans rien faire ? Je disais ça parce qu'ils avaient des inventions particulièrement hallucinantes et incroyables ! Mais ils n'avaient pas créés celles qui étaient capables de te rendre invisible quand tu te trouvais ridicule !
C'était bien beau les "sprays" protecteurs de chaleur, les chaises anti-gravité... Mais on ne pouvait pas en avoir une pour passer à travers les murs ? Ça serait une véritable révolution, ça je le garantissais !

Bon, je crois que j'ai assez parlé de ma souplesse féline, je devais me lever et... Après je verrais.

En passant dans le salon je remarquais une silhouette emmitoufflée dans un fin drap qui laissait apercevoir ses formes.

J'hésitais... Devais- je la réveiller en douceur ou...

D'un coup j'eus une illumination ! Je cherchais ce qui ressemblait le plus à de la crème chantilly dans le frigo, lui en tartinais la main droite pour, par la suite, m'amuser à chatouiller le nez de la belle au bois dormant.

Elle tressaillit quelque fois avant de porter vivement sa main à son visage.

Grossièrement erreur ! Elle se retrouva maquillé de mousse dans la seconde qui suivit.

Cela la réveilla instantanément, elle ouvra grand ses yeux d'un puit sans fond. Et me regarda... Et tilta immédiatement.

- Alors toi... grogna-t-elle.

Avant qu'elle ne puisse réagir, je partis dans demander mon reste dans la salle de bain, je m'enfermais et rigolais en entendant Lyra râler contre la porte.
J'en profitais pour la narguer, savant qu'elle était assez pudique, je lui lançais :

- Je vais me laver ! N'entre surtout pas !

Je fis couler l'eau pour accentuer mon effet.

Elle me maudit à travers le bois puis abandonna.

*

Après une douche bien chaude requinquante, je m'avançais avec méfiance dans le séjour.
Je me rassurais lorsque des bruits provenant de la cuisine parvinrent à mes oreilles.

Sur la pointe des pieds, je m'approchais de l'entrée, me cachais derrière celle-ci puis me manifestais en hurlant :

- Bouh !

À ma grande surprise, je ne trouvais personne, ma méfiance refit surface. Je tournai la tête à droite et à gauche pour inspecter les environs.
Pas de brune en vue...
Je me retournais... Et me pris une tarte en pleine figure, je parle bien de l'aliment sucré, pas de la douceur que m'offrait la jeune fille lorsqu'elle était en colère.

- Comme ça on est quitte ! Et puis comme ça, tu as ton petit-déjeuner !

Elle s'éloigna et s'installa sur la table, une assiette de fruits et de gâteaux dans la main.

"Ok j'ai compris... Pas de blague le matin..."

C'est le visage dégoulinant de crème et de framboises dans les yeux que Ryan me retrouva. Il me regarda, voyant ma face de fruits et de crème puis se tourna vers Lyra qui avait encore des débris de mousse dans les cheveux et repassa son regard sur moi.

Il éclata de rire en comprenant la situation.
Avec lui, c'était facile de savoir quand il déchiffrait une situation. Soit tu observais une magnifique expression perplexe, soit... Lui se tenant les côtes car il rigolais trop.

Avec ma complice de farce, on se regarda, étonnés, mais l'hilarité contagieuse nous gagna. La maisonnée résonna de nos rires incontrôlables.

Je ne l'avais pas vraiment remarqué au début mais les traits de Lyra était tirés montrant qu'elle n'était pas au mieux de sa forme, mais maintenant la différence sautait au yeux !
Elle s'était décontracté et n'avait plus les rides d'inquiétude qui se formaient aux coins de ses yeux.

*
[Point de vue de Lyra]

J'étais heureuse de vivre avec ses deux garçons. Certe idiots mais qui respiraient la joie de vivre malgré leurs problèmes.

Je ne pouvais m'empêcher de sourire à leurs bêtises et leurs insouciances.
Élisa avait de la chance d'avoir cet entourage.
Mais de nouvelles questions se soulevaient. Pourquoi ne voulais-je pas de ces amitiés ? Pourquoi je ne voulais pas être entouré ?
Je ne connaissais pas la réponse moi-même...

J'espérais que celle-ci se manifeste comme par magie. Ainsi, je serais aussi naïve qu'une enfant de cinq ans.

Pour l'instant, tout ce que je savais, c'était que je voulais partir, bien que je ne connaissais pas la raison...

Peut-être étais-je trop asociale pour supporter quelques amis,...
Pourtant je devais m'avouer que j'appréciais leur compagnie ! Alors comment se pouvait-il que je réagisse ainsi ?

Je réfléchissais trop... Je m'occuperais de ces problèmes plus tard, je devais plutôt profiter du moment présent et ne pas m'inquiéter, j'avais le temps.

Je savais que c'était égoïste mais... J'espérais presque que la copine de Brian ne se réveille pas avant plusieurs années...
Et je me haïssais pour ma pensée.

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