Une vision paradoxale

13 6 5
                                    

[Point de vue de Lyra]

Retour au présent :

- Ils sont là !

Des cris de joie explosèrent, tout le monde étaient heureux que Brian et Jasmine soient rentrés, sains et saufs, et avec en bonus, de la nourriture.

Mais d'un coup, les acclamations cessèrent brusquement, précédant un silence absolu.

- Comment est-ce possible ? Entendis-je dire.

- Qui sont ces deux personnes ? Renchérit un autre.

- Pourquoi sont-ils là ?

- Où Brian et Jasmine auraient-ils pu trouver de la compagnie ?

Surprise, je tournai mon regard vers la source de toutes les attentions.
Ce que je vis me laissa sans voix, un homme et une femme, sûrement un couple, se tenaient la main, affrontant vaillamment du regard la foule hostile.
Il était impossible qu'ils soient d'ici ! Ce lieu était sensé être inhabitable !

L'inconnu était d'un roux de la couleur du feu et d'une corpulence banale tandis que sa compagne, elle, arborait une chevelure d'or soigneusement coupée et coiffée en queue de cheval.

Celle-ci semblait assurée, ne baissant pas les yeux face aux regards suspicieux de tous et caressant affectueusement son ventre. Contrairement au roux qui déglutissa nerveusement, faisant tressauter sa pomme d'Adam. Malgré tout, il se plaça courageusement devant sa femme, comme pour la protéger.

Avec soulagement, je vis Brian calmer le jeu, il leva les bras en l'air comme s'il se rendait et annonça :

- Ces deux personnes sont Lucie et Victor, ils sont d'une bonté incomparable ! Ce sont eux qui nous ont fourni les sacs de vivres. Au lieu de les regarder comme s'ils étaient vos ennemis, remerciez-les !

Tous se regardèrent, se demandant s'ils devaient leur faire confiance. Ce blanc dérangeant dura un moment.

Néanmoins, après ce qui me sembla une éternité, une femme s'approcha du couple et l'aborda avec amabilité.

- Voulez-vous que je vous aide ? Interrogea une femme noire d'âge avancé.

Les deux inconnus aquiescèrent doucement, visiblement reconnaissant envers la personne qui les aidait.

La vieillarde empoigna l'un des bagages et, clopin-clopant, les guida dans l'une des tentes.
Un jeune se dirigea aussitôt vers le petit groupe et prit le sac des mains de son aînée, les suivant au passage.
Je le reconnaissais, il passait souvent son temps libre avec la vieille dame, j'avais cru comprendre qu'il s'agissait de sa grand-mère.

Grâce à eux, la tension descendit petit à petit jusqu'à ce que la majorité des personnes se soit détendue. J'en fus grandement apaisée, ce malaise incommodant avait enfin disparu. J'avais presque craint une violente prise de bec qui aurait mal fini...

*

Le soir était tombé et la troupe entière s'était rassemblée autour d'un immense feu de camp, se régalant d'un festin de fruits et de bien d'autres délices. Une atmosphère familiale s'était établi dans la joie et la bonne humeur.

EternalsleepOù les histoires vivent. Découvrez maintenant