Les Champs Élysées

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[Point de vue de Brian]

La luxuriante verdure de l'espace était incroyable, elle semblait comporter un nombre époustouflant d'espèces végétales différentes.
Victor leva un bras pour présenter le lieu et embrassa du regard la grande étendue fleurie.

- Nos ancêtres avaient tenu à garder avec eux, les cadeaux de Dame Nature. Aussi ont-ils recueilli le plus grand nombre de plantes possibles afin de les implanter dans ce verger.

Une fragrance enivrante, mélangeant le jasmin, le thym et bien d'autres senteurs, envahit délicieusement mon odorat.

Les fraises couleur rubis étaient parfaitement mûres et dégageait un doux parfum sucré. Je me retins avec difficulté d'attraper l'un de ces précieux fruits et de lui couper la tige, tant sa vue me donna l'eau à la bouche.

C'était une vraie torture d'avoir cet élément de convoitise sous les yeux sans pouvoir y toucher.

Ma frustration était largement perceptible. Je surpris même Victor s'en amuser terriblement, un grand sourire aux lèvres.
Cela me fit remarquer quelque chose, dont je venais de m'apercevoir : de discrètes fossettes se formaient près de ses joues quand il riait.

- Tu peux en prendre une, elles sont délicieuses ! Me proposa-t-il en souriant.

Je pivotai instantanément face à lui et lui lançai une oeillade éloquente, comme si je lui posai une question.

"Vraiment ? Je peux ?"

Mon regard de chien battu le fit pouffer discrètement tandis qu'il hocha la tête de haut en bas.

Je ne me fis pas prier. Avec avidité, je m'emparai de la production de la terre et croquai à pleine dent dans la chair juteuse et douceâtre d'une fraise appétissante.

Quel délice ! J'en étais réjoui au plus haut point !

À peine avais-je fini ma poignée de fruits rouges que le trentenaire me tendit une pomme bien rouge, digne du conte de Blanche-neige.

- Rassure-moi, elle n'est pas empoisonnée ? Plaisantais-je.

Victor ne comprit pas ma raillerie, il me fixa, un air interrogateur sur le visage. Heureusement, il avait tout de même deviné que ce n'était pas sérieux ou il aurait été blessé par ma pauvre  plaisanterie.

- Laisse tomber, lui assurai-je.

Il haussa les épaules, dubitatif face à ma réaction mais ne s'en formalisa pas et continua à me présenter de nouveaux fruits, tous plus succulent les uns que les autres.

Après cette délicieuse dégustation, je me retrouvais le ventre plein et le palais enchanté de cette mélodie de saveurs.

- Nous vous en donnerons une réserve, ainsi vous pourrez nourrir votre petite colonie d'affamés.

Agréablement surpris, je sautai littéralement de joie à cette nouvelle.

- Vraiment ? Merci beaucoup ! M'exclamai-je avec enthousiasme.

Il me souria gentiment devant tant de gaieté, cet homme était une perle !

- Je t'en prie, c'est la moindre des choses après t'avoir cogné durement la tête avec mon chandelier.

Aïe... Rien que d'y repenser j'en avais mal au crâne...
N'empêche, je n'entendrais pas ce genre de chose tous les jours.

Quoique...
Non. Voir Jasmine s'excuser est absolument improbable, autant essayer de voir une licorne faire du toboggan sur un arc-en-ciel, cela reviendrait au même.
Et encore, cet événement serait déjà plus envisageable.

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