Eternalsleep

Petite discussion entre filles

[Point de vue de Lyra]

Je passais l'entrée finement décorée du café et attendais l'arrivée de mon amie.

"Ça fait 40 minutes... Elle est encore en retard ! J'aurais dû m'y attendre..."

Commençant à m'impatienter, je sortis un stylo de ma poche et débutais l'esquisse d'un visage.

Comme Brian me l'avait enseigné, je commençais par faire un tracé grossier de la forme du visage, du nez, des yeux, des oreilles...
Une fois ce travail terminé, je façonnais les détails, affinant le nez, coloriant les iris, créant un regard pénétrant et mystérieux puis m'appliquais à repasser mes traits plus proprement afin de gommer le reste.

J'étais plutôt satisfaite du résultat bien que je doive rajouter et effacer quelques petits détails. Il me manquait les zones d'ombres qui permettaient de rendre le dessin plus réaliste ainsi que les couleurs.

- C'est très beau, mais ce graphisme me fait penser à une personne en particulier.

Je sursautai légèrement et me retournai vers la vicieuse se trouvant dans mon dos.

Je pus apercevoir sa chevelure couleur de blé ainsi que ses magnifiques yeux rehaussés de mascara.

- Tu sais pas te manifester sans effrayer des personnes ?

Elle rigola en se défendant :

- Si mais la réaction est moins drôle.

Je grommelais contre cette femme complètement immature.

Elle me lança un petit clin d'oeil et s'installa en face de moi, posa ses affaires à terre et planta son regard dans le mien.
Elle avait ce petit côté flippant des fois, mais le pire c'est lorsqu'elle avait apprit qu'elle était cocu et que son copain la trompait depuis des mois.
Elle s'était tout simplement rendu dans l'appartement de son mec après avoir vu un message compromettant dans son Earnano, s'était installé en face de lui puis lui avait affirmé : tu m'as trompé. Elle l'avait regarder fixement sans rien dire de plus jusqu'à ce qu'il craque et avoue par lui-même ses crimes. Elle était restée de marbre à ses aveux, si bien qu'il l'avait presque supplié de lui crier dessus, de le frapper...
Elle n'en fit rien et se contenta de lui lancer : j'avais confiance en toi, et elle était parti en claquant la porte.

Bien sûr, étant humaine, elle s'était effondrée dans mes bras, des sanglots la secouant toute entière. Suite à ces événements, elle coupa les ponts avec lui et détruisit tous les objets qu'il lui avait offert. Elle avait prit un nouveau départ.

Ce qui m'avait étonnée, c'était que ce salaud était revenu voir Chéry, un bouquet à la main pour lui dire qu'elle lui manquait et qu'il avait fait une terrible erreur. Elle avait acquiescé et lui avait claqué la porte au nez. Chéry m'avait tout raconté jusqu'au moindre petit détail.

En bref, il ne valait mieux ne pas la chercher ou on finirait sur les fesses.

Revenons au présent, la psychopathe me dévisageait tranquillement tandis que je ne savais pas sur quel pied danser, totalement gênée par cette situation.

- Alors... Qu'est ce qui pourrait tracasser ma petite Lyra ?

Elle esquissa un sourire et insinua devant mon mutisme :

- Quelque chose me dit qu'un certain chatain, avec un regard profond bleu et...

Je pinçais des lèvres tels un canard et lui marmonnait sacarstiquement :

- Parle-plus fort, je crois que ceux au fond ne t'ont pas entendus.

Les coins de ses lèvres se relevèrent et créa une expression vicieuse à la jeune femme.

- Bien si c'est ce que tu souhaite.

Elle ouvra et commença à hurler :

- Ma copi...

Je plaquais fermement ma main contre sa bouche et la menaçais :

- Tu dis quoi que ce soit et tu es fichue.

Elle ricana et hocha en même temps la tête. Je la relachais et la lorgnais, méfiante.

Je soufflais et avouais :

- Il est... Distant ces derniers temps... Je ne sais pas pourquoi...

Elle m'adressa un regard compatissant et demanda :

- Tu as déjà essayé de lui parler ?

- J'aimerais... Mais quelque chose me bloque, et j'ai peur de sa réaction...

- Qui n'essaie rien n'a rien. Tu le regrettera plus tard, fait le avant qu'il ne soit trop tard.

- Je le sais ! Mais... C'est plus fort que moi... Je n'ai pas envie d'être à nouveau rejeté...

Narquoise, elle me mit dans l'embarras en me disant :

- Ça je sens que c'est la timidité de Lyra qui apparaît ! Et pour toi, qui dit timidité dit... Amour !

Je secouais la tête et m'opposais vigoureusement à cette idée.

- Déjà, il a une copine, et de deux... Non ! Je ne l'aime pas ! Je l'aime bien... En tant qu'ami ! Rien de plus.

- Mouais... J'en suis pas si sûre...

Je levais les yeux au ciel et affirmais :

- Puisque je te dis que c'est faux.

Elle continua à sourire bêtement et s'amusait à m'embarrasser.

- Ah ! Enfin Lyra va connaitre l'amour, ce puissant sentiment qui nous permet de nous surpasser et de combattre nos peurs les plus grandes !

Elle était encore dans sa lancée quelques minutes plus tard.

- C'est bon ? T'as fini ? Dis-je en la coupant.

- Nan pas encore.

Je rigolais devant le comique de la situation et la tapais gentiment sur le haut du crâne.

- Arrête tes conneries ! Ce n'est pas le moment !

Brusquement, elle reprit son sérieux.

- Tu as raison, la seule chose que je peux te conseiller, est d'aller lui parler, je ne vois pas d'autres solutions possibles.

Je baissais la tête et vaincu, je dis :

- Je verrais... Si j'en ai le courage, le ferait... Et sinon... Le temps arrange généralement les choses non ?