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ESMA

J'avais tout sauf envie de lui parler. C'est pas comme si il avait été correct avec moi donc jmen bas les épaules, je peux faire ce que je veux.

J'allais aller dans la chambre quand il commença à s'énerver.

-Malik : Esma w'Allah tu me fais chier ta sale race. Tu peux pas t'asseoir qu'on discute nan ?

-Moi : Tu veux qu'on discute de quoi même ? J'ai rien à te dire.

-Malik : J'voulais juste te dire pardon pour tout à l'heure mais si t'es pas capable de mettre ta fierté de côté pour deux secondes, bah tant pis.

-Moi : Moi au moins je mens pas et je suis honnête.

-Malik : C'est ça bien sûr. Allez casse toi.

-Moi : Nan j'me casse pas. Je sais pas pour qui tu te prend mais t'as pas à me parler comme ça. Pourquoi tu t'acharnes à me garder ici si tu m'aimes pas ? On part chacun de notre côté et on fait notre vie non ?

-Malik : Tu comprend walou toi.

Il se lève et part fumer. Honnêtement il m'agacait de plus en plus, j'avais qu'une envie c'était de me barrer.

Je suis partie dans ma chambre et c'est avec horreur que j'ai découvert du sang sur le lit avec une feuille à côté. J'ai crié et me suis précipité sur la feuille. En l'ouvrant, je me suis mise à pleurer en voyant qu'il s'agissait encore une fois de ma mère, rouée de coups... je me suis laissé glisser contre le lit en pleurant toutes les larmes de mon corps. Cette fois je pouvais plus attendre, il fallait que je la retrouve, il fallait que je me casse d'ici.

J'ai fermé ma valise et suis sortie en pleurant toujours. Ma vue était brouillée, je marchais en zigzaguant, la feuille tachée de sang toujours dans les mains.

A un moment je sens deux mains m'attraper les épaules.

-Moi : NOOON LÂCHEZ MOI PUTAIN !

Ma souffrance se transformait en douleur puissante. J'avais qu'une seule et unique envie ; voir ma mère et la serrer dans mes bras.

Je me retourne et voit Malik, inquiet.

Je lui crie de me lâcher, il me prend la feuille des mains et la regarde, choqué. Je me met à le frapper.

-Moi : DIS MOI OÙ ELLE EST ! ELLE EST OÙ, MALIK DIS MOI STEPLAIT !

J'ai pu voir de la pitié dans ses yeux, si bien qu'il me prit rapidement dans ses bras. Je crois que j'ai mouillé tout son t-shirt vu les larmes que j'ai versé.

Doucement, je me calmais et Malik me fit rentrer.
Il m'asseya sur le canapé et rangea ma valise. Je gardais la tête baissée en regardant la photo. Ma belle maman...tabassée comme ça. Ça me fendait le cœur et les os.

Malik s'assied à côté de moi. Il avait vraiment l'air inquiet pour moi mais je m'en battais les couilles, j'étais occupé à regarder maman.

Il me prit la feuille des mains.

-Malik : Ça te fait du mal.

-Moi : Où est ma mère

Il regarda ailleurs.

-Moi : T'as vraiment pas de cœur...

-Malik : Si je pouvais je te l'aurais dis. Mais je peux pas.

-Moi : POURQUOI ??

Il se leva.

-Malik : Va te reposer.

-Moi : Non. NON T'ENTENDS ?! TU VAS ME DIRE OÙ EST MA MÈRE . ÇA FAIT SEPT PUTAIN D'ANNÉES QUE J'AI ENVIE DE LA VOIR ET C'EST PAS TOI QUI VA TOUT GÂCHER.

Son œil me bleu me transperçait. Il paraissait blessé, énervé.

-Malik : Faut que j'y aille.

-Moi : Ou tu vas ?!

-Malik : Voir ma meuf, on...

Je me lève sans le laisser finir et part m'enfermer dans la chambre. Il est sérieux la putain de sa race ?! Il va voir sa meuf au lieu de me dire où est ma mère. J'ai bien compris cette fois.
J'ai lavé tout le sang sur mon drap et j'ai pris une douche. J'ai continué quelques dessins en pensant à Ali et à ma mere. C'est ma seule et unique famille, je ne comprends pas pourquoi Malik m'empêche de les voir.

Je me suis plongée sous les draps et me suis endormie.

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Esma, « Le prix d'une vie »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant