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Chapitre 59.

Chapitre 59

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ESMA

Morte ?

Je voulais demander « qui ? ». Mais je sais déjà de qui il parle. Je reste immobile face à lui dans l'obscurité et le silence de la chambre. Vous savez c'est quoi le pire dans tout ça ? C'est que je ne peux rien faire.

La mort, elle arrive, elle détruit. Elle cicatrise, mais la cicatrice ne prend jamais le même temps pour tout le monde. Des gens prennent trois ans avant d'accepter un décès. D'autres, quelques semaines. Certains ne l'acceptent jamais.

J'étais sûre qu'il ne restait plus beaucoup de temps à vivre pour sa mère. Mais je ne savais pas que ça allait être aussi rapide...

Je sens qu'il attend une réaction de ma part, qu'il est totalement vulnérable. A ce moment là, on est plus fâchés. Je m'en veux énormément de ne pas avoir été là avec lui quelques heures plus tôt.

Je le prend très vite dans mes bras, j'crois c'est ce qu'il attendait depuis tout à l'heure puisqu'il câle instinctivement sa tête dans mon cou en soufflant. Il empêchait ses larmes de couler depuis tout à l'heure, mais il se laisse maintenant aller. Ça me brise le cœur, vous ne pouvez pas savoir comment. J'aimerais tellement l'aider, lui dire que ça passera, mais cette putain de mort ne passe jamais. Du moins, en ce qui me concèrne, je ne l'ai jamais acceptée.

On reste pendant cinq minutes comme ça, immobiles sur le lit, c'est à se demander si moi-même je ne pleurais pas. C'est genre...une sensation pire que cruelle.

Il était aux alentours de 2h00 et on ne dormait toujours pas. Un silence régnait dans la chambre. Ilies avait arrêté de renifler. J'avais arrêté de lui caresser les cheveux. On fixait le plafond maintenant.

-Ilies : Va-t-en, Esma.

Je fronce les sourcils, pas très réveillée. Je tourne la tête vers lui.

-Moi : Hein ?

-Ilies : Tu dois partir.

-Moi : Pourquoi ?

Il souffle et se redresse.

-Ilies : Tu ne comprends vraiment pas ce que c'est que d'être avec moi. Tu gaspille ton énergie et ton temps à t'occuper de moi.

-Moi : Je ne gaspille rien du tout. Ilies couche-toi et reste tranquille.

-Ilies : Je veux que tu partes.

-Moi : Eh bah moi je veux pas.

-Ilies : Arrête de t'accrocher à moi parceque tu as peur de vivre une nouvelle vie. T'es jolie, pleine de talents, guette tes dessins. Mets-Les moi sur une toile, j'te les achète à 1000€. Tu peux gagner ta vie et devenir une femme. Mais avec moi, c'est pas possible.

Esma, « Le prix d'une vie »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant