Esma, 17 ans, revient à la maison après avoir vécu 7 ans à l'internat. Si heureuse de retrouver sa famille, ses espoirs s'envolent lorsqu'elle découvre que sa vie entière est basée sur un mensonge.
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ESMA
Nous venions d'arriver dans le quartier de Malik, ça me faisait bizarre de revenir ici. J'me souviens que j'étais revenue la tête pleine de rêves, d'espérances. J'aimerais bien que ça soit comme avant.
On attendait devant la porte de l'appart de Malik. « On », oui parce-que son fameux pote est toujours avec moi. Il n'est pas dérangeant ou perturbant, il a juste un air très...sournois. Je le surprends plusieurs fois à me regarder de haut en bas des fois, avant de prendre du temps à détourner les yeux en me lançant un regard noir.
Il s'apprête à toquer une nouvelle fois, quand une voix bien familière répond derrière la porte :
-Malik : OH C'EST QUI ?
-? : Tu veux qu'ce soit qui enculé ?! Ouvre-nous putain !
La porte s'ouvre rapidement et je croise le regard de Malik.
Pendant deux secondes, j'ai l'impression que le monde s'arrête petit à petit. C'est fou comme il a changé en un mois. J'esquisse un sourire en lançant un timide « salut », qu'il me rend.
Il se tourne vers son ami, qu'il tchèque en remerciant.
-Malik : J'te présente Kez. Fin, je suppose que vous avez eu le temps de faire connaissance ?
Je regarde vite fait le fameux Kez, qui lui, pose son regard sur moi en souriant.
-Kez : J'ai connu plus bavarde, comme poupée.
Poupée ? Ah non monsieur, ça va pas l'faire là.
-Malik : Ouais, elle parle pas beaucoup. En tout cas Esma, si tu m'vois pas des fois, je serais avec Kez. Te pose pas de questions par rapport à ça. Allez, rentre.
Je ne me fais pas prier et entre en lançant un dernier regard à Kez.
L'appartement a quelque peu changé, il est toujours aussi bien rangé et propre. Les canapés ont changé et la télé aussi. Je remarque aussi que la salle à manger/cuisine a pratiquement été totalement modifiée, ce qui me fait sourire.
Malik ferme la porte et se tourne vers moi avec un sourire assez gêné.
-Malik : T'as fait bon voyage ?
-Moi : Oui.
C'était silencieux, mais pas pesant. Un genre de silence calme.
-Malik : Vas-y, va t'mettre dans ma chambre. Pose tes valises et dors un peu s'tu veux.
-Moi : Ça ira t'inquiète.
-Malik : T'es sûre ? Bah reviens au salon après, alors. On va parler.
