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Chapitre 92.

Chapitre 92

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ESMA

Je suis encore consciente quand Ilies me dépose dans le canapé. Mes yeux sont fermés, je ne peux pas parler mais j'entends. Il s'éloigne et ne revient pas pendant cinq minutes. Puis je l'entends parler.

-Ilies : C'est bon.

...

-Ilies : Non. C'est à vous d'venir.

...

-Ilies : NON, J'AI DIT. ME RENDEZ PAS FOU.

Mon pauvre, t'es à un stade de folie tellement avancé que c'est irréparable. Je me demande ce qu'il prépare.

-Ilies : Vous me cassez les couilles, merde. Elle a tout découvert.

Quoi ? À qui est-ce qu'il parle ?

-Ilies : J'ferais plus le sale boulot. Là, je pense à ma sécurité. J'ai essayé de lui parler, mais j'la connais. Elle peut parler.

Fils de...non, c'est un gros lâche. Je suis choquée de sa lâcheté. À qui il parle ? Qu'est-ce qu'il veut faire ? Me faire taire, ça, je l'ai bien compris. Mais comment ?

-Ilies : D'accord. Ouais. Y'a intérêt, ouais.

Silence.

Je l'entends marcher à quelques centimètres de moi.

-Ilies : Je suis...j'sais ce que tu penses. Tu te dis que j'suis un lâche.

Je pense que personne ne peut dire le contraire, là.

-Ilies : Mais tu me déteste, tu m'fais plus confiance, maintenant. Donc j'ai plus aucune raison de l'faire, non plus.

Qu'est-ce que tu prépares, connard ?

-Ilies : C'est soit ça, soit j'te fais perdre la mémoire. Toute la mémoire. Esma, tu me fous en danger. Tu peux pas t'empêcher de fouiller, bordel.

C'est lui qui dit ça ? C'est la meilleure. Le premier à fouiller dans mon carnet de dessin, dans ma valise, mes affaires. Mais je comprends pourquoi, maintenant. Parce-qu'il sait qu'il n'est pas digne de confiance, alors il projette sa malhonnêteté sur les autres. Il croyait que j'étais pareil que lui, que je cachais des trucs.

-Ilies : Je vais te mettre une autre seringue. Après ça, ce sera fini. Tu m'verras plus.

Je sens ses doigts m'ouvrir les paupières.

-Ilies : J'ai pas le choix. J'te jure que j'ai pas l'choix.

Voilà la dernière image que j'ai d'Ilies. Il me regarde de haut, le regard impénétrable. Impossible d'y lire du regret, de la tristesse. Je sens une seringue entrer dans ma peau. Qu'est-ce que c'est bizarre de perdre l'usage de la parole. Je lui aurai hurlé dessus, j'aurai frappé de toutes mes forces. Et me voilà réduite au silence, observant ma propre mort, sans rien faire.

Esma, « Le prix d'une vie »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant