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Chapitre 55.

Chapitre 55

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ESMA



Je fixais le nom de contact sans bouger, ni réagir. Je ne savais pas s'il fallait que j'appuie sur le petit téléphone vert ou le rouge.
Quelque chose me dit qu'il va essayer de me baratiner mais j'ai aussi envie d'avoir de ses nouvelles.

En fait, j'suis vraiment conne ! Comment ça avoir envie de ses nouvelles ?

J'appuie sur le petit téléphone rouge pour raccrocher. Comment j'ai pu penser une seconde à lui parler ? Faut qu'il sorte de ma tête celui-là.

Je soupire et vais me poser au balcon. La nuit commençait à tomber mais il faisait toujours aussi chaud à Mexico. Les maisons colorés parsemait la ville d'une beauté fulgurante, ça change des appart beiges et gris bourgeois de Paris. On sent bien l'humanité ici.

La porte s'ouvre soudainement, ce qui me fait sursauter. Je me retourne et voit Ilies avec nos valises, un léger sourire en me voyant.

-Moi : Comment ça s'est passé ?

-Ilies : J'ai pas parlé à ma mère. C'est ma cousine qui m'a donné les valises et j'suis parti.

Je ne dis rien puis l'aide à déballer.

-Moi : Tu aurais dû dire quelque chose.

-Ilies : Non.

Je le regarde, il me regarde.

-Ilies : J'ai pas envie d'lui dire quoi que ce soit. C'est à elle de s'excuser, pas moi !

-Moi : Tu te fous de moi la ? Pour une histoire de fierté ? C'est ta mère et elle est mourante !

-Ilies : Arrête de me dire c'que j'sais faire putain ! Tu crois j'ai 12 piges ou quoi ? C'est pas toi qui a été abandonné comme une merde, inverse pas les rôles.

Je hausse les sourcils en pliant ses habits.

-Moi : Tu sais pas de quoi tu parle.

-Ilies : Si. Je sais très bien de quoi je parle. T'as pas eu d'enfance difficile, t'invente pas une vie. Vous m'cassez les couilles à faire zehma vous avez un passé difficile ou j'sais pas quoi. C'est toujours la même chose avec les meufs.

- Moi : Tu sais toujours pas de quoi tu parle.

Je paraissait calme mais ce qu'il me disait me faisait bouillonner. Je parle pas toujours de moi, mais j'ai vécu des choses moi aussi. J'ai pas été violée ou torturée mais tout le monde a un chapitre de sa vie qu'il ne souhaite pas lire à haute voix.

-Ilies : Ah ouais ? Vas-y, dis-moi ce que t'as vécu de si dur ?

-Moi : J'suis pas une victime pour en parler.

-Ilies : *rire* Voilà, c'est bien ce que je disais. Toujours le même charabia pour au final dire que tu t'es fait larguée par un Karim sans emploi fixe.

Non mais ce mec me désespère. Je me lève et range les habits dans le placard.

-Moi : J't'ai déjà dit que je n'ai jamais eu de relation avant toi.

-Ilies : C'est ça, ouais.

-Moi : C'est vrai. Tant pis si tu me crois pas.

-Ilies : Arrête de me faire passer pour le méchant. Tu m'casse les couilles toi des fois, c'est puissant.

Je préfère me taire plutôt que de m'en prendre plein la gueule. Fin, c'est ce je ne fais depuis plusieurs jours déjà, vous l'avez remarqué.

Voyant mon silence, il soupire et se lève pour aller fumer au balcon. Je déballe ma valise, plie mes affaires et en même temps, je pensais à ce qu'il m'avais dit. Comme quoi je fais la victime, que je n'avais pas eu de phases difficiles dans ma vie. S'il s'intéressait moins à lui, il saurait plus de choses sur moi, ce petit con.

Une fois que j'ai fini, je prend mes habits pour aller me laver sauf qu'il débarque devant moi.

-Ilies : Où tu vas ?

Je le regarde de haut en bas.

-Moi : T'as pas honte de te défoncer la gueule comme ça ?

-Ilies : Si j'le fais pas, c'est toi que je défonce.

Je le regarde pour voir si il est sérieux dans ce qu'il vient de dire. Et apparemment, aucune once d'empathie n'est présente sur son visage. Il le pense vraiment ?

Il me pousse légèrement pour passer à côté de moi, alors que je reste sans voix.

Mais C'EST-QUOI-SON-PROBLÈME ? Je me demande si c'était une bonne idée que je vienne, vu son comportement.

Je vais me laver, je m'habille et brosse mes cheveux. Je me brosse les dents et fais mes p'tits soins habituels, avant de sortir, ma serviette sur l'épaule.

Je sens une odeur, ma foi, succulente dans la chambre. Vous savez, ce mélange de viande, de sauce, avec des frites...ce doux parfum. Ouais, en gros ça sent le grec.

Je fronce les sourcils et me met en mode renifleuse t'as capté. Je pose ma serviette et regarde partout.

-Ilies : Sur l'étagère en haut à droite.

Je regarde vers l'étagère et sourit intérieurement en voyant le spécimen enroulé d'un papier journal. Je le prend et commence à manger en me calant devant la télé.

Ilies est juste à côté, sur son téléphone, un joint à la main. Je le regarde même pas un peu et me concentre sur la novela qui passe à la télé.

Mais vu que c'était à chier, je prends mon téléphone en continuant d'écouter mais sans regarder. Je lève les yeux vers l'écran seulement quand les personnages s'embrassent ou qu'il y'a une baston.

Bref, j'étais sur insta, quand je reçois un message. C'était un numéro pas enregistré.
Je fronce les sourcils et vais dessus. En voyant le long texte qui m'a été envoyé, je pose le grec et lit attentivement.

« C'est Malik. C'est mon nouveau numéro, j'suis en France. Écoute j'voulais juste te dire que tu me manque et que je pense à toi. Ma soeur fait que de me parler de toi, tu sais. J'sais que je t'ai pas toujours bien traitée mais j'te jure que si y'a un soucis, appelle moi ok ? T'as ma parole. Si ça se passe mal ou que ton gars s'énerve, ou même, si y'a heja dans le genre, tu m'appelle. Envoie-moi un message, j'peux pas répondre au téléphone. Bises »

Dès que j'ai fini de lire, je soupire et reprend mon grec en éteignant mon téléphone. Je me concentre sur la télé en essayant de penser à autre chose. Le fait qu'il me dise qu'il est là pour moi me dérange beaucoup. Je suis avec Ilies, et j'ai pas besoin qu'on s'inquiète pour moi comme ça. Même si ça commençait à semer le doute en moi, je finis mon grec et part me brosser les dents.

J'éteins et part me coucher. Ilies est encore à côté en train de pianoter sur son phone et ça me saoule. Mais j'ai pas l'intention de lui dire quoi que ce soit avant des excuses. Je m'endors, seule avec le cafard un peu.




























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Vous préférez Ilies ou Malik, juste pour savoir, et pourquoi ?

Esma, « Le prix d'une vie »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant