Esma, 17 ans, revient à la maison après avoir vécu 7 ans à l'internat. Si heureuse de retrouver sa famille, ses espoirs s'envolent lorsqu'elle découvre que sa vie entière est basée sur un mensonge.
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
ESMA
Nous venions d'arriver dans une petite pharmacie de la ville. D'après les pancartes et les panneaux publicitaires, nous étions encore en France. Nous nous sommes mis dans la salle d'attente, tandis que je faisait toujours semblant d'aller très mal.
A un moment, je me lève. Ilies me voit et me retient par le bras en se levant à son tour.
-Ilies : Tu vas où ? Je te conseille de poser ton cul sur cette chaise, là, maintenant.
-Moi : Je dois aller demander quelque chose à la pharmacienne.
-Ilies : Tu m'as pris pour qui ? Tu parles à personne, ici. C'est moi qui parle.
-Moi : Je dois vraiment la voir, je crois que j'ai mes...mes...
-Ilies : *il attend, le regard blasé*
-Moi : Mes règles.
-Ilies : Tu te fous de ma gueule là ? Donc tu brise une vitre parce-que tu fais une sois-disant crise d'asthme, t'as besoin d'une ventoline et tu dois parler à la pharmacienne parce-que t'as tes règles ? Tout ça le même jour ?
Ce qu'il ne sait pas, c'est que le sang qui se trouvait sur mon poignet à cause de la vitre, je l'ai dissimulé sur mon pantalon avec discrétion, dans la voiture. Croyez-moi, c'est très glauque.
Je soulève un peu mon t-shirt et lui montre l'état de mon habit. Il écarquille les yeux puis me fais signe de la tête pour me dire d'avancer. Sauf que, monsieur me suit. Il est bien déterminé à ne pas me lâcher.
Je fais comme si ça ne m'embêtait pas et attend gentiment mon tour. Après dix minutes d'attente, c'est une grande métisse qui nous fait signe. Je me dirige vers elle en la regardant fixement.
-Moi : S'il vous plaît, j'aurais besoin d'une ventoline et de serviettes hygiéniques. Et aussi je voudrais vous demander un renseignement, mais...
Je tourne un petit le regard vers Ilies, sans qu'il ne me voit.
-Pharmacienne : Oh, vous voulez me parler seule à seule j'imagine ?
- Ilies : Non, elle n'a pas besoin de renseignement. *il me presse le bras*
Je plonge mon regard dans celui de la pharmacienne et montre l'état de mon poignet, les yeux remplis d'espoir.
