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ESMA

Assise au fond de mon canapé, la tête posée sur mon genou, je décroche le troisième appel de Malik

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Assise au fond de mon canapé, la tête posée sur mon genou, je décroche le troisième appel de Malik.

-Moi : Ouais allô ?

-Malik : Ouais, c'est moi, viens garder Attiya steplait.

-Moi : Hein ? *en regardant l'heure* Il est 21h00 Malik ?!

-Malik : Et ?

-Moi : Tu sais très bien que j'suis pas bien en ce moment, ça va pas être possible.

-Malik : Eh s'te plaît Esma, j'ai vraiment besoin de toi là. Prend un doliprane et viens, à 20 j'suis parti.

-Moi : Je te dis que je peux p...

Il raccroche.

Raah mais qu'il aille se faire foutre lui ! Ça fait maintenant un mois qu'il est insupportable comme ça, à donner des ordres de gauche à droite et s'absenter jusqu'à pas d'heures. C'est la dernière fois qu'il me fait ça.

Je me lève malgré mon mal de crâne horrible et pars enfiler un survet. Je met ma veste par dessus et vais m'arranger un peu la face. Je prends mon téléphone et mon parapluie, j'éteins tout et ferme derrière moi.

Je sors, tête baissée, beaucoup trop fatiguée pour affronter ce vent et cette pluie d'hiver qui ne cessent pas. Quand je vois ce temps, je repense à la chaleur du Mexique, quand j'étais avec Ilies. Je n'ai plus aucunes nouvelles.

En même temps, c'est de ma faute. Je l'ai rembarré la dernière fois qu'on s'est parlé, c'est-à-dire il y'a bientôt 10 mois. Eh oui, le temps passe vite. J'espère qu'il va bien, je l'espère vraiment. Parfois ça me manque tout ça. Ces discussions, voir disputes sans fin, ces grosses barres qu'on se tapait pour rien, nos vies qu'on se racontait. Ça me manque un peu.

Je rentre dans le bâtiment et prend l'ascenseur. Je me tiens contre le mur mais l'odeur de la pisse, de cocaïne et de bière me monte au nez. Je commence à avoir la tête qui tourne et ma bouche se rempli de salive.

Je sors vite et pars sonner à la porte de Malik. C'est Attiya qui m'ouvre, toute mignonne. Je lui fais un bisou.

-Attiya : T'as pas très bonne mine, dis donc!

-Moi : Hein..? Ah...oui, oui, ça va.

Elle fronce les sourcils et me tire par la main vers le canapé. Je m'assois et à ce moment, Malik débarque dans le salon en chemise, tout pimpant, contours tracés, parfum qui vient nous remplir les naseaux là.

-Moi : Où tu vas ?

Il me regarde et me sourit vite fait en me faisant un bisou sur le front.

-Malik : Je reviens un peu tard, reste dans le salon pour m'ouvrir quand je reviens hein.

Esma, « Le prix d'une vie »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant