Chapitre 53.
ESMAIlies ouvre la porte, le regard peu confiant. Et là, c'est le choc. Je m'attendais à tout sauf à ça.
Alors que je pensais trouver une mère malade dans un lit avec une maison pratiquement vide, on tombe nez à nez avec plus d'une dizaine de dames, toutes joyeuse et habillées de couleurs différentes. Je dirais qu'elles ont entre 17 et 70 ans mais le même sourire scotché au visage en nous fixant.
Une petite dame qui paraissait la plus vieille du groupe se dirigea vers Ilies en tendant les bras. C'est sans doute sa maman.
En parlant d'Ilies, il n'avait pas bougé d'un poil, seul un minuscule sourire avait étiré son visage.
La petite dame le prit dans ses bras en criant « Ilies est de retour » ou « Il est enfin revenu ». Étant moi-même d'origine espagnole, j'ai réussi à traduire ce que j'arrivais à comprendre.
Elle lui caressait les cheveux ou lui tâtait les épaules en souriant de son sourire édenté. C'est sans doute la vieille dame la plus mignonne que j'ai jamais vu. C'est sûr qu'à Paris, les vieux, c'est pas la même chose.
Une fois qu'elle eut finit de l'observer de la tête au pied, son regard dévia sur moi. Un petit sentiment de panique m'envahit en la voyant me fixer profondément.
Elle finit par me sourire et me saluer de la tête. Elle ne perd pas de temps et se re-dirige vers Ilies en lui prenant la main.
Ilies finit par la lâcher en se dirigeant vers une femme aux cheveux aussi noirs que lui. Elle avait ce même air neutre et observateur, des yeux clairs, un teint mat et des traits bien dessinés. On pouvait aussi lire la fatigue et le désespoir sur son visage.
Elle était assise sur un fauteuil roulant. La j'ai tout de suite compris que c'était elle, sa mère.
Le comportement d'Ilies était difficile à comprendre et à déchiffrer. Il paraissait apeuré et en même temps heureux.
« Allez putain avance, fais lui un câlin » ais-je pensé.
Et comme s'il m'avait entendu, il se penche vers elle et elle le prend dans ses bras en souriant avec tristesse. Toutes les femmes autour de lancait des regards de soulagement et des sourires.
Même moi, j'étais émue les gars. Voir Ilies avec sa mère comme ça, ça me faisait tellement plaisir. J'espère sincèrement qu'ils repartiront sur de bonnes bases et qu'il saura oublier le passé.
Leur accolade ne dura pas plus de quinze secondes, Ilies se détacha tout de suite, sûrement pas habitué à ce genre de chose.
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Esma, « Le prix d'une vie »
General FictionEsma, 17 ans, revient à la maison après avoir vécu 7 ans à l'internat. Si heureuse de retrouver sa famille, ses espoirs s'envolent lorsqu'elle découvre que sa vie entière est basée sur un mensonge.