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Chapitre 78.

ESMA

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit

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Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Les yeux piquants et gonflés, je me lève du matelas crasseux sur lequel j'avais passé la nuit et frotte mes larmes déjà sèches contre ma peau. Je n'ose même pas imaginer à quoi je ressemble, mais c'est bien le dernier de mes soucis.

Je me lève et regarde par la petite fenêtre donnant sur le parking et le jardin. Les arbustes et buissons sont coupés au millimètre près, et la fontaine est d'un marbre blanc qui en fait presque mal aux yeux. En fait, cette propriété est tellement parfaite, tellement bourgeoise, qu'elle en devient malsaine. Soudain, une idée me traverse l'esprit : et si y'avait des caméras ?

Je quitte la fenêtre et me met à regarder dans chaque coin. Je suis persuadée que cette pute de Talia m'observe de sa maison blanche avec le plus grand des sourires sadiques. Qu'est-ce qu'elle veut me faire ? Me vendre ? Me sacrifier ? M'utiliser comme une poupée vaudou ou pour un rituel ? Ou juste me laisser crever ici et prendre du plaisir à me voir souffrir ? J'avoue que je suis perdue. A aucun moment je n'aurais pensé qu'elle serait revenue me chercher, et surtout pas avec Ilies et son frère.

Je cesse mes recherches et tente de trouver un trou dans les murs, que je pourrais agrandir pour m'échapper par la suite. Mais je crois que j'ai regardé trop de films. Je suis prise au piège, et là, je n'ai aucune solution en tête pour me sortir de ce foutoir.

Je finis par me laisser tomber par terre. Mon ventre gargouillait lourdement, et ma gorge était si sèche qu'elle me grattait. Il faisait chaud mais humide à la fois, enfin bref, inutile de m'apitoyer sur mon sort, je crois que vous avez compris la situation.

Je ne sais même pas quelle heure il est. Ni quel jour on est. Ni où je suis. Comme d'habitude, je ne sais rien.

Soudain, j'entends du bruit dans le jardin. Je lève la tête et me précipite à la petite fenêtre. C'est Giovanni, un immense plateau à la main qui marche rapidement vers ici.

Je recule de la fenêtre, croyant à une blague. Mais qu'est-ce qu'il fout avec toute cette bouffe dans les mains, et pourquoi il vient me voir ? Je m'assois sur mon lit, les yeux rivés sur la porte comme une sauvage. J'avais l'impression que c'était ce que j'étais en train de devenir. Une vraie sauvage qui veut juste s'échapper de sa putain de cage.

La porte s'ouvre, je retiens mon souffle. Il me cherche dans l'obscurité de la pièce, et lorsque son regard finit par croiser le mien, il sourit.

-Giovanni : Viens. J'ai quelque chose pour toi.

Je le fixe sans bouger ni même respirer. Il pose doucement le plateau par terre, en ne me lâchant pas du regard.

-Giovanni : Il faut que tu mange, bella. Allez, reprends des forces.

Esma, « Le prix d'une vie »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant