Jour 2-2

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            Sur l'emplacement du rapport, l'escadron était en rangs, peloton par peloton, dans cette magnifique immobilité militaire qui leur était propre. L'appel avait eu lieu, et le Capitaine venait de faire un petit discours d'introduction pour la nouvelle venue. Après la réception protocolaire du commandement, elle mit l'escadron au repos réglementaire, avant de prendre la parole.

<< — Bonjour à tous. En premier lieu, je voudrais remercier le Capitaine pour cette présentation, ainsi que de me faire assez confiance pour me laisser son escadron pendant cinq à six mois. Effectivement, je n'ai jamais commandé. Ceci étant dit, ce n'était pas dû à une inaptitude, ou à de l'incompétence, puis je suis sortie major de ma promo à Saint Cyr. C'était par choix. Maintenant que j'ai choisi de commander, je suis honorée que ce soit votre escadron qui m'ait été confié, et j'espère, ou plutôt je souhaite que ce soit une collaboration constructive et fructueuse. Sur cette entrefaite, je vous rends à vos chefs de peloton respectifs pour que vous puissiez commencer votre journée. Escadron, à mon commandement... Garde-à-vous ! Aux ordres des chefs de peloton.

Et tandis que les hommes recevaient leurs ordres pour la journée, la Capitaine quittait l'emplacement du rapport sous les regards concupiscents des soldats. Arthur ne put s'empêcher de chuchoter à l'oreille de son ami qu'il ferait volontiers gagner un hot d'or à la gradée.

L'intérêt d'être de base arrière était l'allègement, le temps des préparatifs de la mission, de la charge de travail, et les deux compères passèrent leur journée dans la chambre d'Arthur, à jouer sur la console de jeux vidéo. Le soir venu, ils sortirent au Pub, et burent plus que de raison. Mais cela leur était égal. Ils bénéficiaient d'un repos compensateur et n'avaient pas à se présenter au régiment le lendemain.

En attendant, Arthur essayait de démontrer ses aptitudes de séducteur, totalement imbibé et plus assez inhibé pour ne pas oser parler aux personnes du sexe opposé.

— Allez, les filles. Mon pote est célibataire depuis peu. Et puis on est des beaux gosses militaires, pas vrai mon pote ?

— Arthur, je te l'ai déjà dit, quand t'es bourré, t'es lourd. Désolé les filles, je vais aller coucher l'outre avinée qui me sert d'amis. Au revoir.

Bien qu'il protesta, Arthur ne put résister à la force de son ami le tirant vers la sortie sous le regard amusé des filles.

Une fois dans la voiture, Arthur parti dans un monologue.

— Tu sais, de toute façon, ces filles, elles n'étaient pas faites pour toi. C'est comme Gwendolyn.

— Pardon ?

— Mais oui ! Dans la vie, il y a celles qui se baisent, et celles qui s'épousent. Tu te voyais l'épouser ?

Son ami prit le temps de la réflexion, et il ne put que lui donner raison.

— Tu vois. Toi, mon pote, il te faut une femme gentille douce et aimante. Une femme à l'ancienne, de celles qui sont toujours derrière leur époux, discrètes mais qui le soutiennent tout le temps.

— Mais des femmes célibataires de cette époque-là, il ne doit plus en rester beaucoup.

— Ha, t'es con ! Tu sais très bien ce que je voulais dire. Arrête-toi vite, je vais gerber ! >>


Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant