Jour 632 - 4

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Charlie Un avait permis de broyer le groupe qui remontait vers Vincent et Sylvain en les prenant en feu croiser, mais ne put rien faire de très utile face à la charge du camp de Coëtquidan, et malgré le renfort des autres Charlie, le résultat était sans appel. Quand Norman leur ordonna de se replier, Charlie Leader et Charlie Un étaient bloqués sur le balcon de l'antenne sans possibilité de fuite et avaient dû se résoudre à lutter jusqu'à épuisement total des munitions.

Quand cet instant fatidique se présenta, ils virent une marée humaine franchir la porte et se jeter sur eux mais ne faiblirent pas, les prenant à contrepied en se jetant sur eux plus vite encore pour les empêcher de faire usage de leurs armes et les entrainer dans un violent corps à corps lors duquel retentirent malgré tout de nombreuses déflagrations, certains n'hésitant pas à utiliser leurs armes à bout portant.

Vincent suait sang et eau. Pour chaque adversaire neutraliser, cinq apparaissait et une pluie de coups s'abattait sur lui. Malgré toute la maitrise martiale dont il était capable, le surnombre jouait en sa défaveur, et il perdait lentement pied, reculant malgré lui tandis que ses adversaires commençaient à le contourner. Il en était arrivé à ne plus retenir ses coups, luttant presque réellement pour sa vie, quand il entendit un crie suivi d'une voix puissante.

— Arrêtez tout !

Tous se figèrent alors que Vincent continua encore à se battre dans le vide quelques secondes, puis ses adversaires s'écartèrent en lui révélant un terrible spectacle. Sylvain se trouvait au sol, les deux mains dans le dos, un genoux par-dessus et un pistolet appuyé sur le crâne. L'homme qui le maintenant de la sorte fusilla Vincent du regard. Un regard fou ne laissant rien présager de bon.

— Je crois qu'on peut dire que la course s'arrête ici, messieurs. Il faut savoir s'avouer vaincu, alors rends-toi, ou vous mourrez tous les deux.

Se débattant comme il pouvait, Sylvain hurla.

— Si tu te rends, ils vont tout faire pour nous faire cracher le message puis nous tuer après !

— Et si je ne me rends pas, on meurt sans avoir la moindre chance de s'évader sans avoir parlé malgré leurs tentatives pour nous faire avouer.

— Putain, mais arrêtes de croire que tu peux trouver une solution à tout, bordel !

Vincent avait profité de cet échange pour porter la main à son pistolet qu'il dégaina lentement avant de le braquer vers l'homme qui tenait Sylvain en respect.

— Charlie, nommez-vous !

Trois personnes répondirent et Vincent baissa la tête quelques secondes, semblant réfléchir à ses chances de réussite, avant de reprendre.

— Qu'est-ce qui nous garantit que nous serons traités selon les règles imposées par la Convention de Genève ?

L'homme au regard fou afficha subitement un sourire sadique tandis qu'il susurrait.

— Rien.

— C'est bien ce que je craignais... On ne peut pas vraiment dire que tu nous laisses le choix !

A ces mots, un large sourire se dessina sur le visage de Sylvain, persuadé que Vincent allait reprendre le combat, avant de disparaitre quand il le vit poser son arme de poing au sol puis en faire autant avec son fusil d'assaut.

— Mais bordel... Mais tu fais quoi, putain ?

Se mettant à genoux en posant les mains derrière la tête, Vincent lui lança un regard froid.

— Je te sauve la vie.

Des militaires le saisirent passant ses mains et bras de la tête à son dos avant de le relever alors qu'un autre groupe en faisait autant avec Sylvain, puis ils furent amenés au fou qui les menaçait.

— Vous avez peut-être transmis le message, mais je vais adorer les jours à venir. Emmenez-le !

Vincent et Sylvain furent trainés de force, suivis de peu par les trois autres captifs, jusque dans le sous-sol d'un des bâtiments voisins où ils furent enfermés dans une pièce n'ayant pour seules issues qu'une porte blindée avec en travers une barre d'entrave et une lucarne trop petite pour laisser même passer un chat.

Alors qu'ils se relevaient lentement du sol sur lequel ils avaient été jetés sans ménagement, Vincent regarda autour de lui en soupirant. Sur les supports muraux se trouvaient des draps, des couvertures, des traversins, des rations de combat, de l'eau, des produits ménager, du cirage et du papier toilette.

— Super, la fourre (Espace de stockage de l'escadron dans lequel vous pourrez percevoir tout le nécessaire aux TEC, à la vie en campagne ou à la vie en garnison) ... Au moins, on pourra s'aménager un couchage et manger, qu'en dis...

Ils se tourna vers Sylvain en parlant, et celui-ci lui coupa la parole en lui administrant un puissant crochet du croit à la mâchoire.

— C'est quoi ton idée à la con encore ?

A terre et légèrement sonné par le coup qui l'avait pris au dépourvu, Vincent se massait la mâchoire en observant son compagnon d'infortune.

— Te sauver le cul, rien de plus...

Les yeux de Sylvain se remplirent subitement de désespoir et il partit s'adosser à un mur contre lequel il se laissa glisser jusqu'à être assis par terre en jurant.

— FAIT CHIER !



Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant