Jour 631 - 1

323 23 2
                                    

Le soleil était encore couché quand le commando s'éveilla. La Générale et Vincent avaient passé le plus gros de la nuit à veiller Noémie à tour de rôle, celle-ci se tordant de douleur, et le groupe avait maintenant une décision à prendre malgré l'avis de la jeune femme au front ruisselant de sueur et au regard implorant. Une main compatissante sur son épaule, Vincent murmura.

— Tu sais très bien que personne ne t'en voudra. Si c'est vraiment une fausse couche alors que tu avais tes règles avant, ce n'est pas normal... Alors tu as fait ta tête de mule toute la nuit, mais maintenant, il faut que tu vois un médecin... Je ne vais pas te laisser engager ton pronostique vital pour rien.

— Cet examen n'est pas rien.

Sylvain la coupa.

— Face à ta vie, si.

Tous dévisagèrent l'élève direct avant que Vincent murmure.

— Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait d'Orton ?

— Crèves.

Hilare, Vincent répondit.

— Là, je te reconnais ! Bon, Noémie, trêve de conneries, tu restes, ordre de ton chef de groupe.

— Non.

— Lieutenant Myrte, vous restez, et c'est mon ordre, cette fois-ci. Y trouvez-vous quelque chose à redire ?

La jeune femme regarda son ainée en serrant les dents, le regard plein de défi, avant de rendre les armes.

— Je vous déteste, Générale...

— Je m'en contre-fous. Votre avis ne me fera pas un troisième trou. Je vais appeler les pompiers de ce pas.

Se tournant vers le commando, elle ajouta.

— Sa note sera la vôtre, alors vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Sylvain et Vincent échangèrent un regard avant d'opiner du chef, puis le groupe récupéra le peu d'affaires qu'ils avaient emporté pour repartir quand la Générale les interpella.

— Vous vous doutez bien que vous serez attendus par un groupe armé si vous essayez de revenir ici ce soir...

Souriant, Vincent répondit avec indolence.

— On doit vraiment bien jouer notre rôle si vous nous croyez cons au point de revenir ici deux jours de suite. Allez, bises au chat !

L'élève claqua la porte derrière lui, tandis que la Générale, surprise, se tournait vers la jeune femme allongée à ses côtés.

— Bises au chat ?

Une fois sortis du bâtiment, Ramon prit les transmissions et les alluma avant de lancer un message.

— Charlie Leader, contrôle radio, parlez.

L'un après l'autre, chaque groupe Charlie répondit au contrôle radio, avant que Ramon leur demande s'ils avaient des points à soulever. Charlie 1 parla de la hausse considérable des rondes de nuit, confirmée par les autres groupes, et Ramon leur répondit qu'ils étaient déjà au courant. Il leur fit ensuite un point de situation quant à leur avancer dans la collecte d'information, avant de demander à Hussain Bolt de se tenir prêt. Il y eu ensuite un silence au cours duquel il dévisagea Vincent, qui opina silencieusement. Déglutissant silencieusement, Ramon rapprocha de nouveau les communications de sa bouche.

— Je dois aussi vous dire qu'on a perdu Myrte...

Un nouveau silence se posa sur les ondes avant que le haut-parleur émette de nouveau du bruit.

— Ici Charlie 3, elle a été capturée ?

— Charlie Leader pour Charlie 3, négatif. Pour raisons de santé. Elle ne voulait pas, il a fallu que la générale intervienne, et là, elle va bientôt partir pour l'hôpital.

Alors qu'il relâchait le commutateur permettant de parler, Sylvain l'apostropha.

— Mais t'es con, dis comme ça ils vont s'inquiéter !

Se saisissant de l'appareil, Orton reprit.

— Ici Charlie Leader, complément d'informations. On a passé la nuit dans le bureau de la Générale, d'où son intervention. Pas d'inquiétudes à avoir, tout est sous contrôle, nous n'avons pas eu à faire une EVASAN (Évacuation Sanitaire) en urgence dans la nuit, rassurez-vous. A chaque fois que nous aurons des infos, nous tâcherons de vous les transmettre. En attendant, on suit le protocole mis en place et nous ne vous recontacterons que ce soir ou si nous sommes prêts à lancer l'opération « Relais 4 X 100 mètres ». Charlie Leader Terminé.

Coupant les communications, Sylvain les tendit à Ramon, le visage fermé.

— Penses à eux un peu... Je sais qu'on doit être succins dans les messages, mais s'ils sont rongés par le stress, ils seront moins concentrés...

Sans un mot de plus, il remit son sac sur le dos pour reprendre la route alors que Joseph se penchait vers Vincent.

— Je crois que tu as une mauvaise influence sur lui, mec...

Hilare, Vincent ne répondit pas et emboita le pas à son rival.



Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant