Jour 66

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            Le jour J, Vincent se présenta dans le restaurant où avait lieu le rendez-vous. Quand il se présenta au responsable de la salle et qu'il annonça le nom de la personne qui l'avait invité, il fut conduit à la table concernée par un serveur. Arrivé devant la table, il regarda la personne qui l'y attendait avant de retenir le garçon qui l'avait conduit et de lui parler à l'oreille, dubitatif.

— Excusez-moi, mais il doit y avoir erreur...

Le garçon de salle le regarda avec étonnement, avant de dévisager la femme à table et de répondre.

— Non, Monsieur, du tout.

— Ha ? Ha...

— Je vous souhaite un agréable repas, monsieur.

— Merci ?

Vincent se remit devant la table et se présenta, avant d'être stoppé dans la seconde par la femme assise face à lui.

— Non, jeune homme. Pas de garde-à-vous, rien de tout ça. Votre Chef de Corps a bien dû vous prévenir que ce rendez-vous était informel.

— Heu, oui, au temps pour moi, Général...

— Madame. Juste Madame. Assis.

Surpris, Vincent obéit servilement. Il n'y avait qu'une Général, et il l'avait devant lui alors qu'il ne s'y attendait pas vraiment. Le dévisageant froidement, celle-ci le questionna.

— Mon sexe vous dérange, jeune homme ?

— Non, Gé... Non, madame, du tout.

— Alors pourquoi cette tête ?

— Vous êtes Madame Irma Dranci, vous êtes une légende... Je ne m'attendais pas à vous rencontrer... C'est... Quand je vous ai reconnu, j'ai cru que c'était une erreur parce que mon dossier ne peut pas intéresser quelqu'un comme vous...

— Mon petit frère m'avait bien dit que vous n'aviez pas confiance en vous.

La mâchoire de Vincent se décrocha.

— Votre petit frère ?

— Votre Chef de Corps. Le monde est petit, n'est-ce pas ?

— Le même à qui mon père a cassé la gueule ?

— Oui, celui-là même. Désirez-vous un apéritif ?

S'asseyant lourdement sur sa chaise, le jeune homme murmura.

— Même deux, en faite... Je crois que je vais faire une descente d'organe...

— Je n'en ai jamais voulu à votre père, vous savez ? Mon frère l'avait mérité. C'était un sale petit con imbu de sa personne, et cette expérience l'a fait évoluer. Vous boirez ?

— Du whisky, s'il vous plaît...

La femme en face de lui passa la commande tandis que les cartes leur étaient apportées. Regardant la sienne sous toutes les coutures, le militaire du rang marmonna.

— Pourquoi je n'ai pas les tarifs des plats ?

Le dévisageant par-dessus sa carte, la Général sourit.

— Je vous invite, donc vous avez une carte muette. Vous n'êtes pas habitué pour ce type de restaurant, n'est-ce pas ?

— Je suis plutôt du genre à faire mes courses dans les supermarchés low-cost, voyez-vous...

— Dans ce cas, je vous conseille le homard farci au foie gras.

— Je vous remercie, mais je suis un carnivore. L'entrecôte me semble très intéressante.

Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant