Jour 2472 - 1

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Vincent venait de raccrocher son téléphone portable avant de fixer son Officier Adjoint, le jeune Capitaine Sylvain Orton, qui lui rendit un regard surpris.

— Il y a un problème Vinc' ?

Déglutissant difficilement, celui-ci répondit.

— Je vais devoir m'absenter...

— Quoi ? Mais il est dix heures, et tu n'as pas de réunion planifiée aujourd'hui...

— Mégane est à l'hôpital, le travail a commencé...

Sylvain se releva en s'appuyant sur le bureau avant de hurler.

— Mais cours, putain !

— C'est elle qui avait la voiture...

Sylvain fouilla dans sa poche avant de lui lancer les clés de son cabriolet fétiche.

— Dégages, triple buse !

Les larmes aux yeux, Vincent murmura.

— Merci...

Une minute plus tard, le véhicule sortait du parking avant d'être arrêté par Arthur qui monta par-dessus la portière.

— T'as cru que t'allais aller là-bas sans moi ?

Souriant, Vincent démarra en faisant crisser les pneus, roulant à tombeau ouvert pour avaler les quinze kilomètres le séparant de sa femme. Huit mois auparavant, souffrante, elle avait passé une échographie parce que le médecin régimentaire craignait une appendicite, et Vincent l'avait accompagné à l'hôpital. Quand le médecin avait placé la sonde sur son ventre, il s'était exclamé, Jovial.

— Ah, y en a deux.

Vincent avait marqué un temps d'arrêt avant de répondre.

— Deux quoi ? Parce que j'ai regardé tous les épisodes de Docteur House, deux appendicites, ça ne s'est jamais vu...

Le médecin avait haussé un sourcil avant de répondre en soupirant, comme s'il parlait à un attardé mental.

— Mais non monsieur. Des fœtus, il y en a deux.

Vincent fit un micro coma tandis que Mégane se mettait à pleurer de joie, et ce fut lorsqu'elle lui prit la main qu'il refit surface. La dévisageant, il murmura.

— On va avoir des jumeaux ?

Mégane lui sourit avant de répondre.

— Je crois que ta Clio ne va plus suffire...

Et à présent ils arrivaient, un garçon et une fille, le choix du roi. Ortance, en hommage à la grand-mère de Vincent, et Louis pour le père de Mégane. Le couple avait vendu les deux appartements, Arthur et Antinéa rachetant le F3 de Mégane, pour acheter une maison avec sous-sol et jardin, et tout était prêt pour l'arrivée des nourrissons. Tout, sauf leur père dont l'esprit peinait à réaliser ce qu'il se passait.

Quand le cabriolet s'arrêta sur le parking, les deux militaires bondirent pour filer au pas de charge vers la maternité où ils furent guidés par la secrétaire. Arthur resta en salle d'attente pour accueillir les familles, tandis que Vincent, terrifié, rejoignait sa femme. Quand il entra dans la chambre et que leurs regards se croisèrent pourtant, ses peurs s'évanouirent instantanément tandis qu'il allait s'assoir aux côtés de Mégane, souriante et pleurant de joie. Se mettant à pleurer à son tour, tout ce qu'il parvint à faire fut de lui prendre la main et de lui embrasser le front.

Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant