Jour 1078 - 2

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Une fois au foyer où les quatre pelotons arrivèrent au pas et en chantant une fois encore, les jeunes soldats avaient été lâchés pour profiter de leurs familles, et très vite celles-ci vinrent voir les cadres pour les féliciter pour leur travail. Vincent, Arthur et Mégane se trouvaient face à la famille Detarce, une flute de champagne à la main, quand la jeune femme, qui n'avait eu de cesse de regarder le Brigadier-Chef Curé, se tourna vers son chef de peloton.

— Mon Lieutenant, je peux vous poser une question ?

Vincent soupira avant de se tourner vers sa compagne qui lui fit un petit hochement de la tête auquel il répondit.

— Bien, si tu le dis.

Se tournant vers la jeune femme, il reprit.

— je sais déjà ce que tu vas me demander, alors je prends les devants. Il est très intéressé, et maintenant que l'instruction est terminée, vous avez notre feu vert. Ça te convient ?

Detarce le dévisagea quelques secondes, la bouche entrouverte, avant de sourire.

— Merci Capitaine !

Mégane lui répondit d'un petit sourire tout en hochant la tête alors que Vincent s'offusquait.

— Hey, mais c'est moi qui t'ai répondu !

— Oui, mais c'est la Capitaine qui a fait oui de la tête ! Vous n'êtes que le messager !

— Mais...

Mégane le coupa.

— Files pendant que ton Lieutenant cherche ses mots, sinon après tu ne pourras plus l'arrêter.

Sans un mot, la jeune femme abandonna sa famille pour sortir du bâtiment. Étonnée, sa mère la suivit du regard avant de le reporter sur la Capitaine.

— Que vient-il de se passer ?

Souriant avec bienveillance, Mégane lui expliqua.

— Visiblement, votre fille et le Brigadier-Chef Curé semblent avoir tous les deux certains penchants l'un envers l'autre. Ils ont su se retenir tant qu'ils avaient un rapport instructeur/recrue, mais maintenant que c'est fini, ils sont libres de se lécher le museau autant qu'ils le souhaitent.

Monsieur Detarce la dévisagea quelques secondes avant de demander.

— Se lécher le museau est l'expression militaire en usage ?

Vincent rigola avant d'intervenir.

— Je crains d'avoir eu une mauvaise influence sur notre Commandant d'Unité, et je vous demande pardon pour ça. Néanmoins, sachez que le Brigadier-Chef Curé, Rodrigue de son petit prénom, est un homme bien, vous avez ma parole.

Les parents d'Annette restèrent à poser des questions sur leur futur gendre encore de nombreuses minutes jusqu'à être suffisamment rassurés avant de laisser enfin le trio libre. C'est à ce moment qu'Arthur intervint.

— Bon, notre Colonel étant enfin parti, je vais vous laisser moi-aussi. On se revoit lundi.

Ils se saluèrent et se séparèrent, quand Mégane se pencha vers son fiancé.

— Moi, ces amours naissants, ça me fait quelque chose... Viens avec moi, je connais un coin tranquille.

Le couple s'éclipsa pour se retrouver à l'arrière du bâtiment, dans les réserves, en s'embrassant avec passion, avant de pousser une porte et de s'arrêter, stupéfait, jusqu'à ce que Vincent hurle.

— Bordel de merde, Rodrigue ! Vous faites ça dans la laitue !

Devant eux, Detarce et Curé s'ébattaient entièrement nus dans le stock de salades de l'ordinaire. Redressant la tête en souriant, Rodrigue répondit alors que sa jeune compagne rougissait.

— Fous-toi pas de ma gueule, Vinc', vous alliez faire la même chose !

Prenant la main de son fiancé, Mégane reprit en rigolant.

— Allez, laisses-les faire, ils attendent ça depuis plus longtemps que nous. Mais rappelles moi de ne plus prendre de salades pendant un bon mois...

Elle entraina Vincent à sa suite alors que celui-ci braillait.

— J'espère au moins que vous vous êtes protégés !

Quand ils eurent refermé la porte de la chambre froide, Mégane partit d'un franc fou-rire sous le regard étonné de Vincent.

— Qu'est-ce qui te fait rire comme ça ?

L'embrassant doucement, elle lui répondit.

— Avec tout ce qu'on peut faire, tu es choqué quand les autres le fond... Tu es si innocent...

Vincent bougonna, vexé.

— Ça sonne plus comme une moquerie que comme un compliment, ça...

— Tais-toi gros bêta, et rentrons vite. J'ai toujours envie de toi !


Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant