Jour 1016 - 1

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— Allez, si moi j'y suis, vous devez y être !

Mégane venait de plonger dans une mare boueuse, verdatre et odorante, vite rejoint par Arthur et Vincent puis le reste de l'encadrement, et enfin les recrues. Quand la soldat Detarce sortie la tête de la boue, elle s'exclama en rigolant.

— Quand je pense au fric que je foutais dans des soins pour la peau et les cheveux, alors que je pouvais faire ça gratuitement.

Les mèches boueuses collées au front, Mégane se mit à rire à son tour.

— N'est-ce pas ? bon, l'odeur est moins agréable, c'est vrai, mais un bon parcours naturel (Footing en treillis ranger dans les bois où chaque flaque pourrie devient un bon prétexte pour se jeter dedans. A faire de préférence en automne/hiver), c'est toujours vivifiant.

Des rires à ses côtés lui firent tourner la tête, et Mégane put voir son fiancé et son beau-frère en train d'essayer de mutuellement se couler, jusqu'à ce que Lavalik s'approche d'eux et les attrape tous les deux pour les couler, sous les rires de Curé.

— Hey, les jeunes, deux points de plus sur la moyenne de celui qui, en un contre un, met notre golgoth tahitien sous la boue !

Lavalik dévisagea son ami de son air éternellement impassible alors que les bleus semblaient hésiter, jusqu'à ce que Detarce, dont les épaules dépassaient à peine de l'eau croupie, s'avance, un masque de détermination sur le visage. L'encadrement la regarda avec surprise jusqu'à ce qu'elle se plante face au guerrier maori dont elle atteignait difficilement le plexus, et pour la première fois depuis qu'ils le connaissaient, Arthur et Vincent virent le géant sourire.

— Je vais vous bouffer, Brigadier. Enfin, sauf votre respect.

— La seule chose que tu vas bouffer, microbe, c'est de la vase.

Lavalik lança le bras vers sa cible qui se laissa couler à pic pour disparaitre et devenir invisible dans l'eau boueuse. Pris de court, le titan regarda autour de lui à la recherche du moindre signe, de la moindre bulle pouvant trahir la position de la recrue qui l'avait défié, avant d'ouvrir grand les yeux et la bouche tandis que son corps s'élevait de la surface de l'eau.

— Et merde !

La jeune femme se tenait droite, yeux fermés et mâchoire crispée, entre les cuisses du Brigadier qu'elle portait sur les épaules sous les regards choqués de ses camarades.

— Putain, heureusement que vous avez pensé à rester petit et mince...

— Hey, Detarce, le Brigadier-Chef Curé a dit SOUS L'EAU !

— Je... Sais !

Dans un mouvement ample des bras, et en même temps qu'elle finissait de se redresser pleinement, elle bascula les jambes de sa victime devant elle, déséquilibrant sa proie qui bascula en arrière et chuta dans l'eau en projetant de la boue partout autour de lui, avant de ressortir la tête de l'eau en urgence et en crachant partout autour de lui, alors que Curé, hilare, se moquait de lui.

— J'espère que tu n'as pas bu la tasse, sinon c'est la chiasse assurée !

Lavalik se teint droit face à Detarce, son visage toujours impassible, et presque tous les spectateurs se mirent à craindre qu'il la plie en petits morceaux juste pour se venger de sa défaite, quand il se mit à sourire une seconde fois en tendant la main devant lui.

— Bravo. Je t'aime bien, toi. T'as des couilles.

La jeune femme se saisit de la main du colosse dans laquelle elle disparut entièrement, avant de répondre.

— C'était David contre Goliath. La force pure ne suffisait pas, je devais surtout réfléchir.

Mégane et Vincent se mirent à applaudir, vite imités de l'encadrement et des stagiaires, tandis que Lavalik soulevait la jeune femme d'un bras pour l'assoir sur une de ses épaules.

— T'as gagné le droit de profiter de cet instant, pisseuse.

Souriant à s'en déchirer les lèvres, la jeune femme savourant cet instant de gloire autant que possible tandis qu'Arthur, Mégane et Vincent échangeaient des regards lourds de sous-entendus.

Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant