Jour 1009 - 1

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Après avoir passé la journée et la nuit dans leurs trous de combat sans qu'il ne se passe rien, les recrues furent appelées à en sortir à huit heures le lendemain. Les quatre pelotons se tenaient rassemblés devant l'encadrement, prêts à recevoir le planning des activités du jour, et le Lieutenant Orton prit la parole.

— Bonjour à tous. Bien dormi ?

— Oui, Mon Lieutenant !

Sylvain rigola, de même que le reste de l'encadrement, avant de répondre.

— Bande de mythos. On est en janvier, il a fait moins cinq degrés cette nuit et vos tronches puent la défaite. Enfin, vous semblez toujours motivés, pourvu que ça dure. Voici donc l'emploi du temps du jour. Ce matin, les pelotons un et deux vont faire un parcours de combat dans la forêt, tandis que les pelotons trois et quatre vont faire de l'assaut de campement. Donc, pendant deux heures, le peloton trois défendra le bivouac pendant que le peloton quatre devra s'y infiltrer, puis les rôles s'inverseront. De même, le peloton un fera le parcours en forêt en subissant les embuscades du peloton deux, pour échanger après. Des questions ?

Une main se leva dans l'assistance, et Vincent se mit à sourire en reconnaissant le soldat Annette Detarce, un petit bout de jeune femme dépassant difficilement le mètre soixante mais dont la volonté semblait à toute épreuve et tenant le haut du pavé face au reste du peloton.

— Oui Soldat ?

— Soldat Detarce, Mon Lieutenant. Le fusil de précision du Brigadier-Chef Curé, c'est pour ceux dans la forêt ou pour ceux qui attaquent le bivouac ?

Sylvain se tourna vers Vincent et tous deux échangèrent un regard entendu. Detarce semblait être la seule à avoir remarqué Rodrigue qui bichonnait son arme factice derrière les cadres, assis au coin du feu de camp. Se retournant face aux élèves, Sylvain répondit.

— Vous verrez.

— Mais c'est un vrai ?

Cette fois-ci, le Lieutenant haussa les épaules.

— Si vous voyez l'un des vôtres tomber, vous savez normalement quoi faire pour le mettre à couvert, théoriquement. En revanche, pour les premiers soins...

Son sourire s'élargit et devint sadique.

— Il parait qu'on a le droit à sept pour cent de pertes...

Alors que nombre de recrues se crispaient ou murmuraient leurs craintes, Detarce planta son regard dans celui d'Orton sans se démonter.

— Plus depuis longtemps Mon Lieutenant. Donc autant pour votre effet psychodramatique.

Sylvain se tourna de nouveau vers Vincent, et cette fois-ci tous deux échangèrent un regard étonné avant de reprendre.

— Dans ce cas soldat, si tu connais la réponse, pourquoi poser la question ?

Ce fut au tour de la jeune femme d'hausser les épaules.

— Pourquoi pas ?

Sylvain fronça les sourcils avant de reprendre.

— Bien, si plus personne n'a de questions, mettons-nous en route. Rassemblez-vous par pelotons, le P1 au GBC, le P2 à la sortie du bivouac, le P3 au feu de camp et le P4 derrière la tente modulaire. Action.

Et tandis que les recrues s'activaient, Sylvain retournait avec les autres cadres.

— Cette Detarce me fait penser à un élève Officier que j'ai bien connu...

Feignant l'innocence, Vincent répondit sous les rires d'Arthur et des deux autres Lieutenants.

— Je ne vois pas du tout de qui tu parles.

— Ouais ouais... Tu vas nous faire u peloton de Mordu, ça va être ingérable en escadron... Bon, on est d'accord qu'on évalue pas nos propres gars ?

Les gradés acquiescèrent et Vincent embraya.

— Idéalement, il ne faut pas non plus noter ceux qui affrontent nos pelotons, pour rester impartiaux. Alors pour mon premier tour, je vais défendre le bivouac.

Joseph opina du chef.

— Donc moi je note l'assaut, et après on inversera. Noémie et Sylvain, répartissez-vous la ballade champêtre comme vous le sentez. Je fais expliquer la manip à ceux que j'encadre, préviens-moi quand tu es prêt Vincent.

— Pas de soucis.

Se tournant vers l'encadrement de son peloton, Vincent continua.

— Rodrigue, tu leur montre sur le plan où tu comptes te positionner. Les autres, mission ramassage de bois pour le feu, et Arthur et moi, on va expliquer aux jeunes ce qu'on attend d'eux. Allez, à cheval !

Tous l'encadrement se sépara pour lancer les activités, et la journée put réellement commencer.


Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant