jour 1810

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Un carton dans les bras, Vincent quittait le bureau du peloton sous le regard complice d'Arthur. S'arrêtant à sa hauteur, l'Officier lui sourit en retour.

— Ça fait bizarre, non ?

Arthur opina avant de répondre.

— Te voilà Officier Adjoint, mais ça, tu en as l'habitude, et me voilà officiellement chef de peloton... J'ai beau avoir déjà un peu pratiqué cette fonction, me dire que maintenant je lui suis pleinement et officiellement pour quelques années, ça me fait bizarre...

— Oui... Je pose mon carton et on fume une clope ?

— Avec plaisir.

Vincent se débarrassa de son dernier carton avant de sortir de son nouveau bureau sous le regard bienveillant de Mégane pour rejoindre son ami sur les marches de l'entrée principale de leur bâtiment. Là, ils s'allumèrent une cigarette en regardant les jeunes repeindre le mur et la bordure de la route avant de sourire de plus belle.

— Hey, Vinc', tu te souviens quand c'était nous qui faisions ça ?

Vincent soupira.

— Putain, j'ai l'impression que c'était dans une autre vie...

— Et pourtant ce n'est pas si loin. Un peu plus de cinq ans... L'époque de l'insouciance...

— Oui... Tout ce dont on avait à se soucier, c'était d'être à l'heure pour les TEC, être bien rasés et ne pas être en retard aux rassemblements. Des fois, cette simplicité me manque...

En bas des marches, Curé, qui encadrait les militaires, se mit à rire en les apostrophant.

— Hey les vétérans, si ça vous manque tant, venez vous rendre utiles, il reste des rouleaux libres.

Les deux compères échangèrent un regard complice avant de descendre les marches en retroussant les manches de leurs vestes sous le regard ahurit de leur ami.

— Nan mais je déconnais, hein...

— Mais pas nous.

Curé haussa les épaules avant de leur tendre des rouleaux de peinture.

— C'est toi qui vois. T'es Lieutenant après tout.

Vincent opina du chef avant d'ajouter.

— Et puis non seulement ça montre le bon exemple, mais en plus ça fait une activité de cohésion. Hein, bande de branleur ?

Son ancien peloton hurla une réponse positive d'une même voix et Arthur rigola.

— Quelle bande de suces baloches... Allez, au boulot.

Quinze minutes plus tard, surprise de ne pas voir son fiancé revenir au bureau, Mégane sortit à son tour pour trouver tout le monde afféré à peintre et sourit, avant de retrousser ses manches elle aussi en descendant les marches.

— Il reste une petite place pour une bonne âme ?

Souriant, Curé lui tendit l'ultime rouleau de peinture en opinant.

— Vous avez de la chance Capitaine, c'est le dernier.

— Parfait. Alors mettons les bouchées doubles.

À la fin de la matinée, la première couche était terminée, à la fin de la journée, la deuxième couche et les finitions avaient été apportées au bâtiment.


Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant