Jour 503 - 1

408 25 2
                                    

Ce lundi matin, Vincent était fébrile, car après des mois de formation, il partait en stage en régiment, et plus exactement dans le sien. Lui, Joseph, Myrte et Cachin furent accueillis par le Président des Officiers (Représentant de catégorie, sorte de représentant syndicale) qui les présenta au Chef de Corps. Lorsque celui-ci les reçus dans son bureau, il manqua de s'étouffer en reconnaissant le soldat qui lui faisait face sous les sourires mal dissimulés de l'élève Officier et du PO (Président des Officiers).

— Mordu ! Merde, si j'avais su que vous viendriez faire votre stage chez vous !

— Vous savez ce qu'on dit, Mon Colonel, on n'est jamais mieux que chez soi.

L'Officier Supérieur se mit à rire avant de se lever de son bureau et de saluer chaque élève individuellement puis de reprendre.

— Bon, vous aurez compris que vous êtes ici en immersion pour comprendre le rôle qui sera le vôtre. Le Président de Catégorie vous fera visiter le régiment et ses points clés, mais je ne doute pas que Mordu saura au pire vous donner les informations qui pourraient vous manquer. J'ai juste une question... Ce n'est pas trop compliqué de travailler avec ce phénomène ?

Toutes les têtes se tournèrent vers vincent qui baissa la sienne en rigolant avant que Ramon réponde.

— Il a su nous donner une certaine synergie... Et la transmettre aux autres pelotons... A l'exception d'un mec à qui il a cassé la tronche deux ou trois fois...

— Ah, je me disais bien que Mordu qui ne cassait pas des bouches, c'était impossible ! Bien, alors vous êtes entre de bonnes mains. Donc aujourd'hui, vous allez, visiter et faire vos cartes de mess (Cantine des officiers) ainsi que vos laisser-passer piéton et véhicule, et normalement dans l'après-midi vous pourrez intégrer vos escadrons de détachement.

Se saisissant de la fiche de détachement, il la regarda avant de fixer Mordu en souriant, puis d'écrire dessus avant de la tendre au PO.

— Et Mordu, dans la mesure où vous auriez visiblement dû finir à l'ECL, je me permets de vous déplacer. J'ignore si vous avez fait la paix avec Loïc, mais je ne veux pas prendre de risques.

— Je vous remercie, Mon Colonel. Et où vais-je aller ?

Souriant, le Colonel répondit.

— Vous savez ce qu'on dit, on n'est jamais mieux que chez soi.

Les yeux de Vincent se mirent à briller tandis qu'il acquiesçait silencieusement, puis les élèves quittèrent le bureau. Avant que le PO ne ferme la porte, le Colonel rappela les stagiaires.

– Mordu ?

— Oui, Mon Colonel ?

— J'espère qu'un jour ce bureau sera le vôtre. Ce serait une belle histoire.

Vincent se mit à sourire à s'en faire mal aux lèvres avant de répondre.

— Ce serait même digne d'un roman, mais l'idée me plaît. Merci Mon Colonel.

Le PO leur fit ensuite visiter la base et faire les papiers nécessaires avant de les laisser aller déjeuner, et lorsque Vincent arriva dans le mess, il ne put s'empêcher de regarder partout autour de lui. Au fur et à mesure que certains le reconnaissaient, le silence s'installa, et celui-ci attira les regards perdus vers l'élève jusqu'à ce qu'un silence de cathédrale plane sur la salle. Se penchant à ses côtés, Ramon chuchota.

— Bon ou mauvais signe ?

— Je ne sais pas...

Se raclant la gorge, Vincent s'exclama.

— Chéri, je suis rentré ! Un petit bisou ?

Alors que ses camarades soupiraient devant son humour catastrophique, de nombreux Officiers et Sous-Officiers se levèrent pour aller le saluer, tant et si bien qu'il dut poser son plateau pour ne pas le renverser. L'enfant prodigue était rentré à la maison, et tous en étaient ravis. Quand les retrouvailles furent terminées, les quatre élèves purent s'assoir et déjeuner en paix tout en discutant.

— Vu comme tu sembles apprécié, je commence à me dire que ce qu'on raconte sur toi n'est pas complètement faux...

Myrte dévisagea Cachin avant de lui répondre.

— En fait, je ne comprends pas que tu n'y ai pas cru plus tôt. Entre ses stratégies, sa façon de tenir tête au commandement et de nous aider à tenir face à l'adversité...

Vincent l'interrompit.

— Il n'a pas tort... Parfois, je trouve tout ça exagéré moi aussi... C'est comme si par moment je ne me contrôlais plus et que j'agissais à l'instinct.

Brandissant un pilon de poulet sous le nez de son camarade, Joseph trancha.

— Tant que ton instinct ne nous fout pas dans la merde, ça me va.

Les quatre camarades rigolèrent avant de terminer leur repas. Une fois dehors, Vincent s'alluma une cigarette en souriant avant de se tourner vers ses comparses.

— Maintenant, je vais vous emmener chez moi !


Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant