Jour 802 - 1

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Ce matin-là, Arthur se leva douloureusement du canapé de Vincent et Mégane alors que ce dernier lui tendait un café et une cigarette.

— Merci ma poule... Pourquoi ta sœur ne veut pas me voir, déjà ?

Vincent soupira avant de s'assoir aux côtés de son ami qui se passait la main dans les cheveux.

— Ca porte malheureux. Les futurs mariés ne doivent pas se voir avant le mariage, c'est comme ça.

Arthur bu une gorgée du café avant de répondre.

— C'est ridicule... Ça va faire un an et demi que ta sœur et moi, on zouk sous la couette, les gens doivent bien se douter qu'elle n'est pucelle qu'ils croyaient...

Vincent tourna lentement la tête vers son ami avant de parler avec calme et froideur.

— Parles encore une seule fois de l'éventuelle vie sexuelle de ma sœur, et la prochaine érection que tu auras viendra de quelqu'un d'autre. Ai-je été assez clair ?

— Reçu Mon Lieutenant.

Les deux amis se dévisagèrent avant de rire aux éclats.

— Et dire que tu vas épouser ma sœur...

— Tu es jaloux ?

— T'es con. Allez, lèves-toi, il faut te préparer.

Les deux hommes firent leur toilette à tour de rôle avant de s'habiller puis de se mettre en route vers la résidence des Mordu où leurs familles les attendaient déjà majoritairement. Pendant tout le trajet, Vincent ouvrait et refermait la boite contenant les alliances, arrachant un soupire énervé à Arthur.

— Elles ne vont pas disparaitre, tu sais.

—Désolé... Mais voilà, c'est...

— Le mariage de ta petite sœur et de ton meilleur ami, alors tu stress. Mas concentres-toi plutôt sur ta conduite et files-moi cette putain de boite !

Lorsqu'ils se garèrent enfin, le Major Mordu et le Général Monterry vinrent les rejoindre dehors, eux aussi en tenu d'apparat, et les saluts de rigueur s'échangèrent avant que le Major prenne la parole.

— Ces dames finissent de se préparer, et nous avons reçu pour consigne de les attendre à la mairie.

Vincent ouvrit de grands yeux avant de répondre.

— Mais je voulais au moins voir Elliot...

Son père posa une lourde main sur son épaule avant de lui parler.

— Il y a une horde de femmes qui se prépare là-dedans. Crois-moi, fils, tu ne VEUX pas rentrer. Les autres hommes nous attendent déjà là-bas avec les enfants, et eux au moins sont en sécurité.

Le Général enchaina.

— Il vaut mieux battre en retraite, c'est plus sûr...

Les deux jeunes militaires se regardèrent abasourdis avant d'hausser les épaules et de repartir en direction de la voiture puis de prendre la route vers la mairie où ils retrouvèrent tous les convives de sexe masculin ainsi que les femmes déjà apprêtées et les enfants. Charles André Joseph, le jeune frère de Mégane, vint vers eux avec Elliot dans les bras et un sac de langes sur l'épaule.

— Vincent, tu peux venir s'il te plaît ?

Souriant, celui-ci s'approcha en tendant les bras.

— Je vais le changer, t'inquiètes.

Charles ouvrit de grands yeux surpris avant de prendre conscience de la situation et de répondre.

— Non non, aucun lien, je voudrais juste te parler...

L'interessé prit un air songeur avant d'emboiter le pas à son beau-frère. Lorsqu'ils furent éloignés d'une trentaine de mètres, Charles reprit.

— Tu sais que j'ai fait une cure de désintox ?

Vincent opina du chef.

— Et je t'en félicite.

— Bien, alors dans ma poche, il y a un sachet de poudre... J'ai craqué ce matin, j'en ai acheté, mais je n'en ai pas pris, je te le jure.

Le regard de Vincent se fit extrêmement dur alors qu'il répondait d'un ton sans appel.

— Rends-moi mon fils immédiatement.

— Non. Je n'ai rien pris. Mais toi, je veux que tu prennes le sachet et que tu le foutes dans les égouts, s'il te plaît... Et j'appellerais le centre après la cérémonie pour prendre un rendez-vous très vite... S'il te plait.

Sans un mot, Vincent fouilla les poches de Charles pour trouver le sachet qu'il jeta dans une bouche d'égouts avant de dévisager son beau-frère.

— Qu'est-ce qui te motive autant ?

Un large sourire aux lèvres, Charles s'extasia.

— J'ai rencontré une fille pendant ma cure. Une des infirmières en fait. Donc elle a été clair, pas de couple s'il y a du sniffage. Ça me fait une sacrée motivation.

— Tant mieux. Mais maintenant, je voudrais faire un câlin à mon fils alors, laisses-moi vous étreindre pour te féliciter toi aussi.

Sans un mot de plus, les deux hommes s'enlacèrent, Elliot gazouillant entre eux deux.

— Et le sevrage n'est pas trop dur ?

— Un enfer...

Affirmant sa prise sur son beau-frère, Vincent murmura.

— Ca va aller. On est là pour toi...


Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant