Jour 282 - 3

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Lorsque Mégane et le père de Gwendolyn remontèrent en salle d'attente, celui-ci semblait particulièrement préoccupé, tandis que la jeune femme souriait à moitié. Voyant cela, la mère de Gwendolyn apostropha son époux sans se départir de son ton naturellement affable.

— Je peux savoir ce que cette pimbèche t'a dit pour que tu tires une tronche pareille ?

— Et si, une fois dans ta vie, tu te taisais ?

— Pardon ?

Monsieur Dupont foudroyait son épouse du regard alors que celle-ci semblait presque outrée par la réponse qu'il venait de lui opposer. Sans se décourager, il reprit.

— Tu as choisis de prendre la version de notre fille au pied de la lettre, et tu as refusé de voir plein d'autres choses autour, c'est ton droit. Mais de là à en insulter gratuitement les gens... Soyons clair, j'aime notre fille plus que tout moi aussi, mais c'est aussi notre devoir de parents de ne pas tout lui passer, d'autant plus qu'elle n'est plus une enfant. Elle doit apprendre à assumer ses actes, et j'espère bien qu'elle nous fournira certaines vérités incessamment. En attendant, je ne veux plus t'entendre !

Madame Dupont, plus habituer à ce que son époux obéisse bien docilement que ce qu'il faisait actuellement, resta sans voix quelques secondes, avant de se reprendre et d'aller s'assoir, drapée dans sa fierté et son orgueil blessé, tandis que Mégane se tournait vers le quinquagénaire.

— Merci pour le soutien, monsieur. Je me doute qu'elle va vous faire passer un sal quart d'heure derrière...

— Oh, ne vous en faites pas, ma petite, ce ne sera ni le premier, ni le dernier... Et puis, si tout ce que vous m'avez dit est vrai, entretenir de bonnes relations avec vous sera quand même la seule solution pour voir notre petit fils.

— Oh, notre porte ne vous sera jamais fermée ! Mais c'est sûr que nous serons plus enclins à nous montrer disponibles si tout se passe bien...

Un sourire triste se dessina sur le visage parcheminé de l'homme tandis qu'il murmurait des remerciements, quand Vincent déboula du sas en hurlant.

— Elliot est né, ça y est !

Sans laisser à personne le temps de réagir, il repartit par-là d'où il était venu, et Mégane se tourna vers le jeune grand-père dont les yeux luisaient d'émotion. Elle lui sourit alors, laissant une larme couler le long de sa propre joue, avant de parler.

— Allez voir votre épouse. Cette journée est trop importante.

Essuyant ses yeux puis ceux de Mégane, l'homme la remercia avant d'aller voir sa femme et de l'enlacer, tandis que Mégane retournait s'assoir en reniflant discrètement. Sentant son téléphone vibrer, elle le sortit de sa poche pour voir un message de Vincent qu'elle ouvrit avant de se mettre à pleurer de joie. Sur l'écran, un beau bébé rose se tenait collé au torse de son père dont les yeux rouges laissaient deviner l'état d'émotion, alors qu'en dessous de la photo apparaissaient quelques mots. Nous voilà parents. Mégane sauvegarda l'image avant d'inonder son répertoire téléphonique de messages la transférant, les mains tremblantes et contenant difficilement ce mélange de joie et de tristesse. Une fois l'action terminée, sentant les appels arriver en masse, elle quitta le bâtiment et s'alluma une cigarette avec plus de facilité tandis que son téléphone sonnait une première fois.

Après trois heures d'appels téléphoniques ayant fini par lui faire tourner la tête et pendant lesquels elle pleura toutes les larmes que son corps pouvait fournir, elle finit par enfin pouvoir raccrocher sans avoir d'appel en absence, pour découvrir un message de Vincent lui indiquant dans quelle chambre les retrouver. Sentant chez lui une certaine détresse, elle se mit à sourire avant de retourner dans le bâtiment et d'aller prendre l'ascenseur. Arrivée dans le bon couloir, elle s'approcha lentement de la chambre d'où s'élevait la voix de madame Dupont.

Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant