Jour 50 - 1

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            Dans le gymnase régimentaire, le lendemain matin, les gradins étaient bondés et les six concurrents attendaient avec impatience que les pools soient affichées.

Le Chef de Corps procéda au tirage au sort sous le regard inquiet de Vincent qui trouva le résultat en demie teinte. Il serait le premier à combattre, contre un personnel du Troisième Escadron qui prétend avoir été entrainé à la boxe thaïlandaise en Thaïlande. Après quoi il aurait un temps de récupération avant d'affronter son père, représentant de l'escadron de réserve. S'il assurait ses deux victoires, il se retrouvait en finale. Si de son côté le Capitaine de l'ECL (Escadron de Commandement et de Logistique) en faisait autant, ils pourraient régler leurs comptes. Or l'Officier n'avait jamais perdu un seul combat jusqu'à aujourd'hui, mais Vincent comptait bien changer le cours des choses.

L'Adjudant Chef du bureau des sports annonça les règles. Pas de coups à l'entrejambe, pas de blessures aux yeux et paupières et pas de morsures. Victoire par soumission, KO ou par sortie du ring. Après quoi, il appela les premiers combattants.

Vincent enleva son sweater et son pantalon de survêtement ainsi que ses chaussures, et enfila ses gants de frappe. Vêtu d'un bermuda noir uni, il s'avança droit et fier sur le tatami, tandis qu'Arthur et Mégane lui assuraient qu'il allait littéralement bouffer son adversaire et les bougres agitaient des banderoles avec son nom écrit dessus.

Une fois en position face à face avec son adversaire, Vincent effectua le salut du jet kun do, sous le regard ahuri de son opposant. L'arbitre leur dit de se préparer, et le jeune homme resta dubitatif devant la garde de son concurrent, digne d'un film comique. Après avoir été rappelé à l'ordre par l'arbitre, Vincent se mit en garde à son tour, et le combat commença pour se finir presque immédiatement.

Il intercepta un coup de pied fouetté et matraqua la cuisse d'une demi-douzaine de coups de coude. Quand son adversaire put se libérer, sa jambe lui était devenue inutile. Il ne pouvait même plus s'appuyer dessus, et Vincent se dit qu'il venait de perdre son temps de récupération parce que son adversaire ne serait jamais en état d'affronter qui que ce soit d'autre. Soupirant devant sa propre négligence, il toisa le combattant avant de parler assez fort pour être entendu de tous.

— Arrêtes de te foutre la honte et jette l'éponge, mec. Plus personne ne croira que tu as fait de la boxe thaï, et encore moins en Thaïlande. Abandonne avant d'avoir vraiment mal, c'est un conseil.

Son adversaire le regarda, cherchant à savoir s'il rigolait ou non, tandis que le public le huait. Dépité, celui-ci tapa le sol trois fois, signe d'abandon, et le personnel médical vint le récupérer avec un brancard, tandis que le Deuxième Escadron hurlait sa joie. De l'autre côté du gymnase, sur le second tatami, le Capitaine gagnait son premier match par une clé à la gorge alors Vincent observait chacun de ses gestes pour analyser son style.

Quand enfin Vincent sorti du tatami, après avoir salua l'arbitre et le public, il fut accueilli par Arthur complètement survolté.

— Trop facile, mon pote ! Considère que tu es déjà en final !

Sombre, Vincent murmura.

— Je ne crois pas, non...

— Pourquoi ?

— Mon père est un excellent combattant, tu peux me faire confiance là-dessus... Je vais pisser.

Vincent se vidait tranquillement la vessie quand son père entra dans les sanitaires en prenant le soin de fermer la porte derrière lui en mettant le verrou, avant de s'installer devant l'urinoir à côté de son fils.

Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant