Jour 18-2/Jour 19

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             Le film se termina en milieu d'après-midi, et la Capitaine était déjà plus bien souriante. Assis à la terrasse du café du coin, ils buvaient une bière quand elle lui posa une question qui la taraudait depuis quelques jours déjà.

<< — Je vous avais déjà vu avant, non ?

Souriant, Vincent répondit.

— Affirmatif, Capitaine. Vous ne vous souvenez pas ?

— Non. C'était quand ?

— Vous étiez Officier de Permanence, et moi j'étais à la garde. Pendant votre revue de la nuit, nous avons fumé une clope en discutant, et vous m'avez battu à la console.

Le visage de l'officier afficha une grande surprise quand elle se remémora enfin les évènements.

— Ha oui, ça me revient ! Le jeu, c'était le dernier jeu de course de voitures de l'époque, non ?

— Voilà, c'est ça.

L'intérêt s'afficha dans le regard de la jeune femme tandis que sa voix dissimulait mal son enthousiasme.

— Et vous l'avez encore ?

— Je les ai tous.

— On va y jouer ? Mon ex est parti avec la console.

— Si ça peut vous changer les idées.

Ils jouèrent ainsi jusque tard dans la nuit, puis Vincent raccompagna la Capitaine chez elle.

Le lendemain matin, lorsqu'il la récupéra, son visage n'était plus enflé, et son hématome était caché par du fond de teint. Personne n'aurait pu imaginer les évènements de la veille, malgré sa lèvre fendue. Vincent préféra néanmoins ne pas aborder le sujet, de peur de voir le sourire de la jeune femme s'effacer, tandis que la voix enchantée de l'officier brisait le silence.

— Mordu, j'ai une bonne nouvelle pour vous !

Surpris, celui-ci détacha son regard de la route quelques secondes pour observer sa supérieure avant de demander.

— Ha ? Je suis promu au grade supérieur ?

Le sourire de la jeune femme s'abaissa quelques secondes avant de reprendre sa hauteur initiale.

—... Bon, alors, j'ai une bonne nouvelle non professionnelle pour vous !

Déçu, Vincent fixa de nouveau la route tout en répondant d'un ton morne.

— J'écoute...

— Mercredi, nous partirons à l'heure !

Haussant les sourcils, le jeune soldat ironisa.

— Ho... Et par quel miracle ?

— J'ai une soirée entre copines !

Le ton de Vincent se fit immédiatement plus joyeux tandis que la surprise s'affichait sur son visage.

— Ha, ça fait plaisir ! J'ai cru que vous étiez en train de fuir la vie sociale... Je suis bien rassuré, j'étais à deux doigts d'appeler SOS amitié !

Malgré la remarque sarcastique, le sourire de la jeune femme ne diminua pas tandis qu'elle l'insultait.

— Crétin. En route.

— Venant de vous, je vais prendre ça pour un compliment.

Tout en rigolant de l'air faussement vexé de la Capitaine, Vincent engagea sa voiture dans le régiment, avant de changer de sujet.

Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant