Jours 126 à 186 - Mission Sentinelle

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            La mission se déroula dans un calme absolu jusqu'à quatre jours de la fin. Un groupe d'individus aux visages dissimulés sous leurs capuches, des cagoules ou derrière des écharpes s'en prirent à une équipe de surveillance, et la situation dégénéra rapidement en affrontement armé. Heureusement, les soldats reçurent vite les renforts des autres équipes présentes, et la situation se solda par trois arrestations et aucun blessé parmi les militaires.

À la veille du départ, pour leur dernière ronde de nuit, Arthur, Vincent et le sous-officier se sentaient oppressés. Ils n'auraient su dire si c'était à cause de leur départ imminent ou des évènements qui venaient de se passer, mais ils étaient constamment sur leurs gardes. Ils entreprirent de commencer leur dernière ronde et descendirent au sous-sol quand Vincent prévint le sous-officier tout en continuant à avancer.

— Sergent, il faut vite remonter.

— Pourquoi ?

— On est suivis par huit mecs dont je ne distingue pas le visage, mais dont les intentions sont clairement hostiles.

Sans se retourner, le Sous-Officier demanda.

— Comment le savez-vous, dans ce cas ?

— On se promène rarement avec des battes de base-ball pour le plaisir de nuit...

Le visage du chef du trinôme blêmit tandis qu'il répondait.

— OK... On accélère le pas jusqu'aux escaliers, et de là, on court jusqu'à la gare, que je capte assez pour passer un message radio de demande de soutien. Allez.

À peine eurent-ils accéléré que les huit individus se lancèrent à leur poursuite en hurlant. Les militaires prirent alors le parti de passer de la marche rapide à la course désespérée. Quand ils furent arrivés à l'étage de la gare, totalement essoufflés, ils y trouvèrent une seconde bande qui les y attendait. Le Sergent, totalement désemparé, se tourna vers les militaires du rang.

— On fait quoi ?

Avisant le matériel à disposition, Vincent lança une flopée d'ordres.

— Sergent, passez votre message radio. Arthur, arme dans le dos, et bâton télescopique en main.

— Reçu !

Dans le même temps, Vincent prit un extincteur et en glissa la lance dans la poignée de la porte qu'ils venaient de franchir pour la bloquer. Ils étaient au moins sûrs de ne pas être pris en tenailles, mais ils se doutaient bien que leurs assaillants auraient tôt fait de passer par une autre entrée. Faisant front ensemble, les trois soldats déployèrent leurs bâtons et se mirent en garde, puis le Sergent osa demander.

— Mordu, il parait que vous êtes un excellent combattant ?

Serrant les dents, celui-ci répondit.

— Bon, mais pas excellent...

— Bien... On a une chance ? Même légère ?

— Oui... Une sur plusieurs milliards de gagner, une sur plusieurs millions de s'en sortir sans être blessés ou sans s'être fait dépouiller, une sur plusieurs milliers de s'en sortir vivant...

Arthur commenta.

— Ça fait peu...

Haussant les épaules, Vincent répondit.

— Oui, mais au moins on a une chance... Laissez-les venir, et cognez ceux qui ont la plus grande gueule. Et ne les provoquez pas...

Il eut à peine le temps de finir sa phrase que le groupe qui leur faisait face les chargea, et le trinôme entreprit de les repousser. Si les premiers arrivants se retrouvèrent à terre, bras, jambes ou mâchoires brisés par les bâtons télescopiques, les autres parvinrent à les repousser, et Vincent fut même désarmé. Ce fut le moment que choisit le reste de la bande pour surgir par une autre porte des sous-sols d'où la course poursuite avait commencé.

Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant