Jour 31 - 3

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            L'apéritif fut bu dans le salon, en jouant à quelques jeux idiots devant la caméra de la console de salon, tout en rigolant, puis ce fut au repas d'être dégusté en parlant d'un peu tout, en buvant et en fumant. Et tandis que Marc débarrassait la table pour apporter le dessert, le téléphone de Vincent sonna. Ne pouvant retenir un soupir en découvrant l'identité de l'appelant, Vincent reçut un coup de coude de la part de Mégane qui la lui demanda, par pure curiosité.

<< — Qui est-ce ?

Les dents serrées, le jeune homme murmura, comme s'il s'agissait d'un mauvais augure.

— Mon père...

Mégane le dévisagea avec intensité.

— Tu vas décrocher ?

Entre le ton et le regard de la jeune femme, il comprit que ce n'était pas une question et décrocha en mettant son téléphone en haut-parleur.

— Allô ?

— Vincent, c'est ton père.

Un sourire las sur le visage, Vincent répondit, comme épuisé d'essayer en vain d'expliquer à son père le fonctionnement des téléphones modernes.

— Je sais. Quand est-ce que tu retiendras que ton nom apparaît quand tu m'appelles ? Que veux-tu ?

— J'aurais besoin que tu transmettes un message à ta CDU, lundi.

Vincent haussa les sourcils, avant de décocher un rapide regard à la personne concernée.

— Ha ? Bah attends, on va faire plus simple, je te la passe !

Et il tendit le téléphone à sa supérieure hiérarchique qui le regarda avec incompréhension, tandis que son père à l'autre bout de la ligne demandait des explications. Se saisissant du combiné, la jeune femme demanda d'un ton professionnel.

— Allô ? Major ?

— Mes respects, Capitaine. J'ignorais que vous étiez encore tous les deux au travail, sinon je vous aurais appelé sur votre poste fixe.

— Ha, mais nous n'y sommes plus. Nous dînons chez un couple d'amis.

— Tous les deux ? Ensemble ?

Le ton du Major révéla une profonde surprise alors que Mégane, lançant un bref coup d'œil mesquin à Vincent, dévoilait un sourire mutin.

— Tout dépend de ce que vous voulez dire par « ensemble ».

Vincent soupira, sentant l'interrogatoire arriver, alors que Mégane, lui adressant un clin d'œil, réorientait la conversation.

— Vous vouliez me parler de quelque chose, Major ?

— Oui, pardon. Nous avons des personnels qui rentrent de mission SENTINELLE lundi à dix heures, et je voulais savoir s'ils réintégraient directement chez vous, ou si, conformément au protocole, ils réintégraient d'abord dans l'escadron auprès duquel ils ont perçu, et que vous feriez la bascule après. Pour savoir combien d'armuriers j'embêterais lundi...

Le visage de Mégane devint sérieux, comme à chaque fois qu'elle devenait professionnelle.

— Nous suivrons le protocole. Comme ça, l'ancien escadron qui vous avait à charge sera définitivement dégagé de toute responsabilité.

— Très bien. Je vous prie encore de bien vouloir m'excuser de vous avoir dérangé.

— Il n'y a pas de mal.

Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant