Jour 632 - 1

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— A tous les Charlie, ici Charlie Leader, contrôle radio, parlez.

Les réponses arrivèrent les unes après les autres avec discipline et en suivant scrupuleusement le protocole. Quand ce fut fait, Vincent reprit en souriant.

— Vous pouvez déclencher les hostilités.

A travers toute la zone servant à la fois de camp, de base et de secteur de mission, les groupes de combattants sortirent de leurs cachettes pour entamer leurs progressions en direction de divers points stratégiques, avec pour consigne d'ouvrir le feu à vue.

Vincent et les siens finissaient seulement d'armer leurs fusils d'assaut que déjà la déflagration des armes de tir de précision déchiraient le silence, suivies de peu par les rafales courtes et contrôlées de l'armement plus lourd, et alors que son sourire s'élargissait, Vincent reprit les transmissions.

— Hussein Bolt, décompte moins dix minutes, parlez.

— Ici Hussein Bolt, reçu, parlez.

— Charlie Leader pour tous, terminé.

Le groupe sortit de sa cachette, une soute vide dont ils avaient forcé l'entrée la veille au soir, leurs armes braquées devant eux, avant de se mettre en route vers le bâtiment d'État-Major désigné pour la mission. Très vite, le silence des transmissions fut brisé par les comptes rendus immédiats de blessures et de pertes, mais chaque équipe continuait à faire son office, avançant implacablement vers cet objectif situé au centre du déploiement adverse déjà partiellement infiltré.

— Patrouille à droite !

Le cri d'Orton fit se retourner le groupe qui ouvrit immédiatement un feu contrôlé en direction de cinq hommes avec précision et rapidité, et ceux-ci s'assirent en pestant tandis que leur système FARS les déclarait morts au combat. Lui tapant affectueusement sur le casque, Vincent s'exclama.

— Merci l'affreux, c'était bien vu. Allez, on avance !

Sylvain grogna tout en couvrant l'arrière du dispositif qui progressait aussi vite que la vigilance le leur permettait, et bien qu'il ne s'agisse que d'une marche, la vigilance permanente les fit vite transpirer.

— P4 !

Joseph avait hurlé quand le véhicule avait tourné au coin de la rue, sortant d'un couvert naturel, tout en décrochant une grenade à plâtre de son gilet de combat qu'il dégoupilla d'un mouvement maintes et maintes fois répétés avant de la lancer devant lui. L'objet sphérique atterrit sur le capot du véhicule sur lequel il produisit un bruit mat en rebondissant avant d'exploser en rependant du plâtre partout autour de lui, maculant le pare-brise de l'engin qui pila instantanément tandis que le système FARS le déclarait, lui est ses occupants, sortis de la simulation.

Le groupe n'eut pourtant pas le temps de se réjouir, des déflagrations se firent entendre derrière eux, et alors qu'ils couraient à couvert, Joseph s'arrêta pour s'allonger face contre terre. Dans leurs oreilles, le groupe entendit une voix qui en terrifia chaque membre.

— Joseph Ramon, blessure par balle aux hanches. Pronostic vital engagé.

— Non !

Abrité derrière la P4 détruite, Vincent se démena pour se libérer de ses coéquipiers, en vain.

— Il faut qu'on le sorte de là où il va mourir !

Alors qu'il allait leur échapper, Sylvain le colla à la porte arrière du véhicule.

Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant