Jour 633 - 1

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Au petit matin, alors que la lumière commençait à peine à filtrer à travers la lucarne, les cinq militaires se levèrent lentement, certains s'allumant une cigarette, d'autres se préparant le café soluble des rations de combat dans un silence absolu. Une vingtaine de minutes plus tard, le bruit extérieur leur fit comprendre que l'escadron se réveillait lentement, et Sylvain et Vincent se dévisagèrent en souriant.

— Mise en place des TEC ?

— Visiblement.

— Une chance qu'ils viennent chercher du matériel ici ?

— J'en doute, mais tenons-nous prêts, au cas où.

Les cinq miliaires se positionnèrent face à la porte, prêts à combattre, en vain. Trente minutes plus tard, Vincent et Sylvain se tenaient sur les armoires pour observer par la lucarne le rassemblement matinal de l'escadron dont ils étaient les captifs, tandis que le Capitaine de celui-ci prenait la parole à l'issu de l'appel.

— Bravo soldats, je suis fier de vous. Vous avez réussi un exploit hier. Là où les autres ont échoué à protéger leurs transmissions ou d'empêcher la diffusion du message, vous avez réussi à capturer leurs chefs. Pas simplement leurs chefs, mais ces emmerdeurs de grande gueule de Orton et Mordu. Il y a fort à parier que leurs amis viendront essayer de les sauver, aussi voici ce que j'ai réussi à obtenir. Les autres escadrons vont patrouiller dans les bois et le camp, et nous nous chargeons de surveiller les détenus et de leur faire cracher autant d'informations que possible. Pour rappel, nous voulons leur message, la fréquence utilisée et le destinataire, ou tout du moins son indicatif. Brisez ces deux connards et vous ferez notre fierté à tous !

Un léger silence s'installa avant qu'il n'ajoute.

— Ah, mais... Ils ne doivent pas finir à l'hôpital pour autant, compris ? Pour l'ensemble, garde à vous ! Aux ordres des chefs de pelotons.

Vincent et Sylvain se laissèrent redescendre là où ils étaient perchés en soupirant. Leurs trois camarades les observaient avec une certaine forme d'angoisse et Vincent leur offrit en retour son sourire le plus chaleureux possible.

— Ne vous inquiétez pas, vous l'avez entendu ? On ne peut pas finir à l'hôpital. On ne risque rien. Pour le reste... Je me porte volontaire pour passer le premier à l'interrogatoire. Une bonne séance de chiropraxie, ça ne pourra me faire que du bien.

L'un des détenus se mit à rire avant de répondre.

— En fait, tu es masochiste.

— Totalement. Mettez-vous vers l'arrière, et je vais rester devant. En toute logique, ils devraient venir me chopper d'abord. Du moins, je l'espère...

A travers le couloir des bruits de pas se firent entendre, laissant deviner l'arrivée imminente des geôliers, et les prisonniers se mirent en place comme Vincent l'avait suggéré en faisant majoritairement semblant de dormir. Ils entendirent la barre d'entrave glisser de son emplacement avant que la porte soit ouverte, laissant passer une lumière plus vive que celle filtrant par la lucarne, dévoilant cinq hommes en uniforme, dont le fou ayant ordonné leur incarcération la veille.

— Tiens, bonjour Mordu, bien dormi ?

Les deux hommes échangèrent un sourire sadique avant que Vincent réponde.

— Franchement, surement mieux que vous. Pas de garde à monter, pas de TEC à faire, possibilité de fumer à toute heure, si on a pissé ou chié quelque part, ce sera à vous de nettoyer après, et on a même trouvé le stock de bières de la popote, une télé, la console, quelques jeux et deux manettes. Non, franchement, c'était sympa. Après, il manquait un truc, le room-service n'est pas très disponible... C'est quoi, ton petit nom, au fait ?

Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant