Jour 40 - 2

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            Sur le terrain d'athlétisme régimentaire, Vincent et Arthur couraient côte à côte, transpirant légèrement sans pour autant se donner à leur maximum afin d'être capables de parler.

— Ça fait plaisir de passer enfin un peu de temps avec toi. En dehors de la pause déjeuner, j'entends.

— Je sais Arthur, moi aussi ça me manque.

Arthur demanda alors en toute innocence.

— Comment ça se passe, avec la Capitaine ?

— Très très bien.

Vincent affichait un sourire ravi, quasi béat, qui ne passa pas inaperçu, et Arthur s'arrêta en criant.

— Putain, tu la sautes !

Vincent fit demi-tour en lui faisant signe de faire moins de bruit, paniqué à l'idée que quelqu'un les entende.

— Nooon...

— Arrête, t'as vu le sourire idiot que tu as affiché ? Tu te la tapes !

Faisant de grands signes à son ami pour qu'il parle moins fort, Vincent répondit.

— On passe pas mal de temps ensemble, et on s'entend très bien, c'est tout...

— À quel point ?

Le regard inquisiteur de son ami fit dire à Vincent qu'il était démasqué, quoi qu'il puisse dire, aussi reprit-il à voix basse.

— Je veux bien tout te dire, mais tu me jures de ne jamais le répéter.

Se frappant le torse du poing, Arthur clama.

— Sur mon honneur et notre amitié !

— On sort ensemble depuis hier. Et je vis chez elle depuis la semaine dernière...

— Mon salop, tu te la tapes !

— Moins fort, je te dis ! Tu ne dois en parler à personne !

Arthur leva les mains, en signe d'apaisement.

— OK, OK, OK, pas de malaise. Mais, pourquoi ?

— Pour sa carrière ! Qu'elle ne soit pas accusée de favoritisme. Rappelle-toi quel poste j'occupe, et le foin que ça a fait quand je l'ai reçu.

Arthur porta un index à ses lèvres.

— C'est vrai, je n'y avais pas pensé...

— D'un autre côté, penser n'est pas ton point fort...

Le jeune homme frappa son ami à l'épaule en l'insultant.

— Sale con... Mais, sinon, ça se passe bien, entre vous ?

— À merveille. Je me sens... Aimé...

— Putain, ça c'est une bonne nouvelle !

— Ouais. Ça fait du bien...

— Du coup, ton appart » est vide ?

— Ouais, faut que je trouve un locataire...

Levant les yeux au ciel, Arthur murmura.

— Je l'aime bien, moi, ton appart, tu sais...

Vincent lança un regard suspicieux à son ami.

— Laisse-moi deviner, t'aimerais bien le louer ?

— Je n'y avais pas pensé non plus, mais si tu me le proposes, c'est avec plaisir !

Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant