Sur le terrain d'athlétisme régimentaire, Vincent et Arthur couraient côte à côte, transpirant légèrement sans pour autant se donner à leur maximum afin d'être capables de parler.
— Ça fait plaisir de passer enfin un peu de temps avec toi. En dehors de la pause déjeuner, j'entends.
— Je sais Arthur, moi aussi ça me manque.
Arthur demanda alors en toute innocence.
— Comment ça se passe, avec la Capitaine ?
— Très très bien.
Vincent affichait un sourire ravi, quasi béat, qui ne passa pas inaperçu, et Arthur s'arrêta en criant.
— Putain, tu la sautes !
Vincent fit demi-tour en lui faisant signe de faire moins de bruit, paniqué à l'idée que quelqu'un les entende.
— Nooon...
— Arrête, t'as vu le sourire idiot que tu as affiché ? Tu te la tapes !
Faisant de grands signes à son ami pour qu'il parle moins fort, Vincent répondit.
— On passe pas mal de temps ensemble, et on s'entend très bien, c'est tout...
— À quel point ?
Le regard inquisiteur de son ami fit dire à Vincent qu'il était démasqué, quoi qu'il puisse dire, aussi reprit-il à voix basse.
— Je veux bien tout te dire, mais tu me jures de ne jamais le répéter.
Se frappant le torse du poing, Arthur clama.
— Sur mon honneur et notre amitié !
— On sort ensemble depuis hier. Et je vis chez elle depuis la semaine dernière...
— Mon salop, tu te la tapes !
— Moins fort, je te dis ! Tu ne dois en parler à personne !
Arthur leva les mains, en signe d'apaisement.
— OK, OK, OK, pas de malaise. Mais, pourquoi ?
— Pour sa carrière ! Qu'elle ne soit pas accusée de favoritisme. Rappelle-toi quel poste j'occupe, et le foin que ça a fait quand je l'ai reçu.
Arthur porta un index à ses lèvres.
— C'est vrai, je n'y avais pas pensé...
— D'un autre côté, penser n'est pas ton point fort...
Le jeune homme frappa son ami à l'épaule en l'insultant.
— Sale con... Mais, sinon, ça se passe bien, entre vous ?
— À merveille. Je me sens... Aimé...
— Putain, ça c'est une bonne nouvelle !
— Ouais. Ça fait du bien...
— Du coup, ton appart » est vide ?
— Ouais, faut que je trouve un locataire...
Levant les yeux au ciel, Arthur murmura.
— Je l'aime bien, moi, ton appart, tu sais...
Vincent lança un regard suspicieux à son ami.
— Laisse-moi deviner, t'aimerais bien le louer ?
— Je n'y avais pas pensé non plus, mais si tu me le proposes, c'est avec plaisir !
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Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'Unité
RomanceVincent Mordu, jeune soldat à la carrière au point mort, se retrouve catapulté entre amour, boulot, famille, gloire, responsabilités, bromance et humour déplorable. L'arrivée dans la maturité et l'âge adulte ne se fera pas sans contraintes, et la vi...