Jour 110

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            Après s'être offert quinze jours de vacances aux bords de la mer méditerranée, pendant lesquels Mégane redevint la femme douce qu'elle était, et pendant lesquels Vincent retrouva ses sous-vêtements d'origine et plus en dentelle, ils passèrent toute une semaine dans la famille de Mégane et un week-end entier dans la famille de Vincent.

— Maman, range cet album photo ! Mégane n'a pas envie de me voir sur le pot !

La jeune femme répondit avec enthousiasme.

— Mais bien sûr que si ! J'en ai très envie !

Vincent fusilla Mégane du regard.

— Ça, tu me le paieras !

Louis Émile jugea utile d'en rajouter sur un ton très sarcastique.

— Mais comme ça elle verra le mec que tu es, et elle se sauvera avant qu'il ne soit trop tard !

Mégane et Vincent n'avaient pas eu le temps de faire rouler leurs yeux vers le ciel en signe d'exaspération que la voix de Friedrich se faisait entendre.

— Papa, t'es lourd !

— Quoi ?

Tous les regards se tournèrent vers le jeune garçon. Il se tenait droit, le regard dur, les poings serrés. Inspirant un grand coup, il répondit à son père avec un ton calme et froid.

— T'as bien entendu, tu es lourd. Ça va, depuis le temps, on a compris que tu n'aimes pas Vincent, mais tu n'es pas obligé de t'acharner sur lui. Lui, il a la politesse et la bonne éducation pour ne pas dire ce qu'il pense de toi. Et ne viens pas dire qu'il n'en a pas les couilles, parce qu'il en faut, du courage, pour encaisser tout ça sans riposter !

Louis Émile se releva d'un bon en faisant tomber sa chaise, sous le regard inquisiteur de Vincent qui cherchait à deviner ses actions à venir.

— Comment oses-tu me parler comme ça ?

Ce fut un rugissement de rage qui venait de s'élever. Immédiatement, les frères et sœurs de Friedrich quittèrent la pièce, tandis que sa mère s'interposait en suppliant.

— N'y prête pas attention. Il a dû manger trop de sucre, il est énervé, ce n'est rien.

— La ferme !

Son cri de colère fut accompagné d'une gifle monumentale. Se tenant la joue, Magalie s'écarta docilement, les yeux remplis de larmes, tandis que Louis Émile détachait sa ceinture sous les regards choqués de tous les témoins trop surpris pour réagir.

— Tu connais le tarif, merdeux.

Vincent et Mégane se levèrent et le jeune homme s'exclama.

— Ho ! Tu ne trouves pas que ça va trop loin, là ?

Tendant un index furieux vers lui, Louis Émile répondit.

— Ta gueule, minable, occupe-toi de ta salope !

Toujours droit et fier, le regard sévère braqué sur son père, Friedrich répondit d'un ton calme et posé remplit de détermination.

— Ne t'en fais pas, tonton, j'ai l'habitude, j'y ai le droit presque tous les soirs.

Magalie explosa en sanglots dans les bras de sa mère.

— Petit con !

Le coup de ceinturon parti sans jamais toucher sa cible. Vincent avait bloqué le bras et planté ses yeux dans ceux de son beau-frère qui rugit.

Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant