Jour 366

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Vincent avait obtenu le droit de poser son vendredi de manière tout à fait exceptionnelle pour se rendre à l'École Nationale des Sous-Officiers d'Active de Saint Maixent pour la remise de galons d'Arthur, accompagné de Mégane et d'Antinéa, de la mère de Vincent et de la famille de Mégane qui s'étaient invités en utilisant les relations de Louis Antoine, pendant que Élisa et son époux Étienne gardaient Elliot. A leurs côtés se trouvaient les parents d'Arthur, fiers au possible du parcours que leur fils avait accomplis, les yeux rougis d'émotion et un mouchoir à portée de main.

La cérémonie se déroula sans accrocs, les pelotons défilant à la perfection, jusqu'à la remise de galons. A ce moment-là, Marcel, dans les rangs des parrains militaires, s'avança avec le reste de son peloton, et tous s'arrêtèrent devant leurs filleuls avant d'effectuer un quart de tour à droite et de remettre les fourreaux d'épaules aux militaires nouvellement promus. Et alors que les deux hommes se tenaient face à face, Marcel murmura.

— Je suis très fier de toi.

— Merci Major.

— Arrêtes. Non seulement tu as toujours été comme de la famille, mais bientôt tu en seras officiellement.

— Désolé, mais je crois que je ne pourrais pas faire mieux que Monsieur, Major.

Celui-ci rigola doucement tout en abattant ses mains puissantes sur les épaules du jeune Maréchal des Logis.

— En tout cas bien joué, Arthur. Bien joué. Finir troisième sur quatre pelotons... Bravo.

Le jeune homme opina du chef, puis tous se mirent au garde à vous avant de saluer. Après quoi, les parrains refirent un quart de tour à droite et repartirent à leur place initiale, avant de faire un demi-tour droite pour refaire face à la cérémonie jusqu'à la fin de celle-ci. Quand elle prit fin, les pelotons se déplacèrent hors de vue des familles qui furent conviées à un buffet jusqu'à ce que les nouveaux promus les rejoignent. Les effusions de joie se propagèrent alors à travers la foule tandis que tous s'étreignirent, et Arthur se retrouva plus que surpris de voir la famille de Mégane rassemblée pour lui, jusqu'à ce que le Général lui confie en aparté.

— Tu semble avoir une place à part dans le cœur de Vincent, et vu comme il parle sans cesse de toi, il fallait que nous assistions à ça. Tu sais, j'ai beaucoup suivi ta formation, et je crois que tu as du potentiel.

Le jeune homme le regarda comme un enfant dévisage le père Noël.

— Vraiment ?

— Bien sûr. Mais je rejoins Vincent sur un point : Prends confiance en toi. Si tu le fais, tu devrais y arriver sans soucis.

— Merci Mon Général !

— Ne me remercie pas, je le pense. D'autant plus que quand tu vas retourner dans ton escadron, tu seras attendu au tournant. Il va te falloir faire tes preuves face aux cadres comme face aux militaires du rang. Alors ne lâches rien, mais n'essayes pas d'être un Vincent bis, d'accord ? Fais à ta manière.

— Oui, Mon Général !

— Bien.

Le colosse lui administra une magistrale tape dans le dos avant d'ajouter.

— Allez, va me servir à boire !

Le soir venu, tout un convoi de voitures Mordu/Monterry/Bourry quitta l'école pour prendre la route, ne se séparant qu'au dernier moment pour que tous rejoignent leurs pénates après avoir récupérer leurs éventuels enfants.

Quand Arthur et Antinéa pénétrèrent dans l'appartement qu'ils louaient à Vincent, le jeune homme souriait à s'en déchirer les joues, ce qui intrigua sa fiancée.

— Tout va bien mon amour ?

— Oh oui ma chérie. Je me disais juste que je n'ai plus qu'un truc à faire maintenant, pour que tout soit parfais.

— Ah oui ? Quoi donc ?

Regardant sa compagne du coin de l'œil, Arthur répondit avec enthousiasme.

— Arrêter avec toi une date pour notre mariage.

Antinéa se mit à sourire elle aussi tandis qu'une larme commençait à perler au coin de son œil gauche.

— Il n'y a rien qui presse tu sais ?

— Je sais ma chérie, et ce sera forcément l'année prochaine. On est en mai, nous n'aurons jamais le temps de tout organiser pour que ça se fasse pendant l'été. Mais ce n'est pas parce qu'on a plus de temps qu'on va prendre notre temps. Au contraire, on pourra encore plus viser la perfection.

Recouvrant les mains de la jeune femme des siennes, Arthur reprit.

— Tu m'as attendu... Tant d'années... Alors tu n'es plus à un an près pour que nous préparions le mariage de tes rêves, pas vrai ?

Antinéa opina lentement du chef avant qu'Arthur ne redresse son menton de la main pour l'embrasser. La jeune femme l'entraina alors à sa suite sur le lit où ils chutèrent tous les deux en rigolant, jusqu'à ce qu'elle lui murmure d'une voix suave.

— Je t'interdis de retirer ton uniforme, compris Maréchal des Logis ?

Hilare, Arthur répondit.

— Reçu Madame.


Comment J'Ai Épousé Mon Commandant d'UnitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant