L'ombre du passé (1) ✔

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Sous ton regard, je m'envole,

Je tourne, virevolte et prends mon envol.

Dans ton ombre, je m'étiole,

Je tombe, je fane, je m'abandonne.

Sans ton sourire, sans tes mots,

Sans ton avenir, dans mes maux,

Je brûle et renais de mes cendres,

Tel le Phoenix des légendes.

Loin de tes yeux, loin de mon cœur,

A l'ombre de la rancœur,

Au souffle du passé,

Je suis comme enchaîné.


🎼

Raffael

Lundi 22 Octobre 2018

Lille (France), au bar Soultrain.


Je lève ma chope de bière une fois que la barmaid tourne les talons. Trinquant parmi les nombreux verres qui m'entourent dans un hurlement de joie, je m'esclaffe d'un grand rire quand je fais cogner le cristal contre celui de mon meilleur ami. Notre geste remue le liquide à l'intérieur et quelques gouttes atterrissent sur la table ronde. Enzo nous rejoint dans la mêlée dans un cri enthousiaste, aussitôt imité par Owen. Je pousse une drôle d'exclamation quand la boisson m'éclabousse le poignet, ce qui fait rire les mecs. Je détends alors mon bras avant qu'on m'arrose entièrement et rejette ma tête en arrière pour boire plusieurs grandes lampées.

Je soupire d'aise lorsque la fraicheur entre en contact avec ma langue sèche et ferme les yeux afin de mieux la savourer. La soif a égaré mes sens pendant un court instant. Mon cerveau se déconnecte et ne me laisse que ce besoin urgent de me désaltérer. Chaque gorgée me fait un bien fou, j'en oublie même de respirer. Ce n'est que lorsque mes poumons me brûlent et me réclament de l'oxygène que j'arrête, tout en me pourléchant les lèvres. Je repose brutalement le verre sur la table alors que mes potes me regardent avec un drôle d'air, comme s'ils pensaient réellement que j'allais boire cul-sec. Mais non, je n'ai seulement bu que la moitié.

Je ne parviens pas à contrôler mon rot qui franchit inopinément ma bouche. J'éclate de rire avec Maxim, qui finit par éructer lui aussi. Mais un peu plus fort que moi.

— Il vient de loin, celui-là ! plaisanté-je aussitôt.

— Vous êtes dégueulasses ! s'exclame la voix fluette de ma petite-sœur.

Helena nous fusille du regard, tandis que Sarah se met à rougir de la tête aux pieds. Elle envoie une tape à l'arrière du crâne de mon meilleur ami, confortablement installé entre les deux lycéennes. J'étouffe un rire alors qu'Emilie me réprimande de la même façon, seulement Owen et Enzo nous félicitent, le pouce levé.

— Oh c'est bon, on a le droit de se lâcher un peu ! se justifie Max en levant les yeux au plafond. D'ailleurs, je propose qu'on lève tous notre verre à Lena qui vient tout juste d'avoir ses seize bougies !

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