Média : Angèle - Que Du Love.
Le stress ne cesse de grimper. Il monte en flèche depuis que nous sommes remontés dans la voiture de Maxim, depuis que nous avons terminé de visiter la remarquable ville flamande sous les lueurs de l'hiver pour redescendre en France, et plus précisément dans le Pas-de-Calais. Je ne parviens pas à m'apaiser, malgré moi. Je n'arrive pas à éprouver autre chose que cette intense appréhension qui me cisaille les entrailles.
Je suis nerveuse et même plus que ça. Je suis incroyablement stressée et angoissée de rencontrer la petite famille de Raffael. Il a beau me rassurer durant le trajet de retour, je ne sens que cette nausée poindre depuis que j'ai posé mes fesses sur cette banquette. Et si je ne les plaisais pas ? Et si comme toutes les familles que j'ai pu apercevoir jusqu'ici, ils me jugent instantanément en s'arrêtant sur mon apparence ? Sur la couleur sombre de ma peau ?
Je ne devrais pas me focaliser là-dessus, mais c'est plus fort que moi. Les familles tolérantes et réellement ouvertes au monde, ça ne se trouve pas dans tous les coins de rue. On n'échappe pas à la discrimination, on n'évite pas les préjugés. Personne ne peut fuir devant ces fameuses premières impressions, ni cette société qui se concentre énormément sur l'apparence. Sur ce que nous sommes à l'extérieur, et non pas à l'intérieur. Je sais pertinemment qu'ils ont accepté avec un grand naturel la bisexualité de mon petit loup, sont-ils alors capables de m'accepter et de concevoir le fait que Raff est drôlement proche d'une jeune fille qui a des origines turques ?
Je n'en ai strictement aucune idée.
Je me tords les mains en fixant le quartier de lune, nous venons tout juste de quitter l'autoroute pour rejoindre le petit village dans lequel Raffael habite. Ce dernier me pointe du doigt quelques luminaires qui décorent certains giratoires, l'air émerveillé, ainsi que ceux qui sont accrochés sur certains lampadaires. Je pousse une exclamation en reconnaissant un grand ours en peluche illuminé sur un rond-point, oubliant un tant soit peu ce qui nous ramène dans cette ville.
- J'adore ce nounours !
- Lena l'a pris en photo sur Snap pour dire que c'était moi, plaisante-t-il.
Je me tourne vers lui pour arquer un sourcil.
- Elle dit toujours que je suis son nounours, parce qu'on dormait souvent ensemble quand on était petits. Donc en gros, j'étais un peu comme un doudou pour elle.
J'ai un petit rire en l'apprenant. Je trouve cette attention vraiment adorable, même s'il m'a déjà fait comprendre que s'il partageait autrefois son lit avec sa sœur, c'était essentiellement parce qu'elle était sujette à faire des terreurs nocturnes, en plus d'être somnambule. Il fallait donc être présent pour la surveiller et la réconforter, et Raffael prenait son rôle de grand-frère très à cœur, surtout lorsque son père est parti en Californie.
On passe devant plusieurs enseignes, dont la Cité Europe que mes amis ne cessent jamais de m'en parler, seulement mis à part l'énorme parking, il ne semble pas aussi grand qu'Euralille, l'immense centre commercial de Lille. Maxim emprunte la départementale, en me précisant bien qu'il a fait un grand détour pour me montrer le patelin dans lequel ils ont grandi.
- Tu te souviens quand on allait au cinoche, Ralf ?
- Bien sûr, on y allait pratiquement tous les mercredis après-midi.
- Putain, je n'en reviens pas que je vais dire ça, mais c'était le bon vieux temps, mon pote !
Raffael confirme d'un hochement de tête, alors que leur meilleure amie renchérit :
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NOUS Au-delà des envies
RomanceLorsque les envies se mêlent à la passion. Raffael, chanteur d'un groupe de Rock amateur, va faire une rencontre étonnante qui va bouleverser son existence. Au même moment, Chrystal, étudiante en école de danse, ne se doute pas un seul instant que s...