NOUS Au-delà des envies

Sentiments contraires (3)

Média : Muse - Follow me

-        Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?

Je pousse un gros soupir, complètement désarçonné. Ce n'est pas ce soir que je vais réussir à tirer mon coup. Je passe une main pour frotter mes yeux tandis qu'un mouvement à ma gauche fait remuer le drap. Je laisse tomber mon bras contre mon ventre nu et tourne la tête vers Dylan dans l'attente d'une réponse. Ce dernier remet son boxer sous mes yeux pour cacher son érection, mais il me sourit :

-        Ce sont des choses qui arrivent, Raff.

Enième soupir. Je n'ai pas réussi à hisser le drapeau, alors que je suis venu chez lui dans l'idée de baiser et de penser à autre chose. Seulement mes mauvais songes m'ont empoisonné l'esprit, si bien que je ne suis pas parvenu à bander. Pourtant, j'en avais envie. Je l'ai même appelé à la hâte pour savoir s'il était dispo. Dylan fait partie de mes plans cul de secours, comme je le suis aussi de son côté, alors je suis allé chez lui.

Les préliminaires n'ont jamais été aussi longs, Dylan a tout tenté pour réveiller le soldat, mais il est resté au point mort. On aurait pu continuer pour lui, mais il n'est pas comme ça. Si l'un n'est pas opérationnel alors tant pis, ce sera pour une prochaine fois.

Mais cette panne me fait carrément chier, d'autant plus que je n'en ai pas l'habitude. J'en suis arrivé au point où je me demande si je suis normal.

-        Ne te prends pas la tête, mec, ça m'est arrivé plein de fois, ça.

Il s'en va du lit pour accéder à sa petite kitchenette dans la même pièce. Je souffle et enfile mon caleçon. Mes gestes sont vifs, un peu forcenés. Je suis énervé contre moi-même, j'avais besoin d'un orgasme pour terminer avec cette journée, je ne suis même pas foutu de bander correctement. Putain !

-        Tu veux boire quelque chose, Raff ? Histoire de te détendre un peu.

-        Parce que tu trouves que je ne suis pas détendu ? je lâche un peu trop froidement.

Il me regarde fixement. Oui, je suis tendu, mais pas en bas. Je suis tellement à cran que mes muscles, aussi peu nombreux soient-ils, me font souffrir. Ils sont contractés au maximum, surtout ceux situés au niveau du dos. Ma nuque me fait également mal, c'est à peine si j'arrive à bouger la tête. Aussi, je suis complètement perdu. Entre mon passé et mon présent. De mes sensations comme de mes sentiments contradictoires. Je ne sais plus où j'en suis. Je suis paumé dans ce carrefour peu éclairé, je ne sais plus quel chemin emprunter. Celui de droite, ou celui de gauche ? Je n'en sais foutrement rien. Mes repères se sont brusquement dissipés.

Je passe une main sur mon visage. Je ne suis clairement pas serein.

-        De l'alcool, si tu as.

-        Je n'ai que de la bière au frais. Une blanche, si tu veux.

-        Alors, va pour la blanche.

Il hoche la tête et fouille dans son réfrigérateur pour en sortir la bouteille. Il la décapsule sous mes yeux et se dirige vers moi pour me la tendre. Je le remercie avant de boire plusieurs grandes gorgées au goulot.

-        Vas-y mollo avec la boisson, Raff. Tu m'as toujours dit que tu ne tenais pas l'alcool.

Justement, j'ai envie d'être bourré. Pour ne plus avoir à y penser.

Mais je ne lui réponds pas ça, je me contente de hausser les épaules et continue d'ingurgiter le liquide légèrement amer. J'en suis presque arrivé à la moitié de la bouteille lorsque je la repose sur la table de nuit, Dylan est retourné dans sa cuisine, à se servir un grand verre de jus d'orange. Il lève les yeux vers moi :