NOUS Au-delà des envies

Victime de l'Amour (2)

Bon...voilà, je n'ai pas su résister et comme la partie est déjà prête, je vous la poste tout de suite ! ❤️ (je suis gentille, hein...😁😇)

Au média, je vous ai mis la chanson qui m'a le plus inspirée : Lorde - Buzzcut Season.
Attention à vos petits cœurs ❤️❤️

🌟🌟🌟

J'allume la lumière dans le couloir puis dans le séjour, je dépose les clefs de Raffael sur la table à manger, là où plusieurs flûtes trainent encore. Je débarrasse sans un mot alors que le locataire des lieux déambule dans mon dos. Je fais plusieurs fois l'aller-retour dans la pièce à vivre, le frôlant à peu de chose près, je croise son regard dénué de toute émotion dans ma manœuvre et tente un petit sourire.

Pas de réponse.

Il fallait s'en douter. Depuis qu'il s'est éveillé, Raffael n'est plus que l'ombre de lui-même. Il erre sans trop savoir où il va, il ne parle pour ne dire que ce dont il a besoin et ne laisse aucun sentiment se répercuter sur son visage. Pas de sourire, pas de grimace, pas de pleur. Je ne sais pas s'il faut s'en inquiéter, j'ai comme l'impression que c'est sa propre manière de tenir bon et de se protéger. Je le laisse alors divaguer comme il a l'habitude de le faire et le laisser venir vers moi s'il a besoin de quelque chose. Après tout, s'il a toujours sa langue, c'est bien pour parler, non ?

Je termine ma bonne action dans l'appartement des garçons et me sert un grand verre d'eau bien frais. J'échange une œillade silencieuse avec Raffael et je devine à la lueur de ses prunelles qu'il a aussi soif que moi. Je sors alors un deuxième gobelet pour lui verser de quoi l'hydrater. Il s'assoit mollement sur la chaise haute et saisit son propre cristal pour l'ingurgiter en plusieurs petites gorgées. Je l'observe tendrement alors qu'il se pourlèche les lèvres et qu'il m'en quémande un deuxième en me tendant son récipient. Même dans la déprime la plus totale, même cette fatigue qui le colle à la peau, ses gestes, aussi subtils soient-ils, sont toujours aussi adorables.

Je lui verse alors le restant de la bouteille fraiche et le regarde pencher sa tête en arrière pour porter son verre à ses lèvres. Je me rapproche doucement de lui pour examiner un peu mieux l'état de son nez ainsi que son visage. Lorsqu'il repose son gobelet sur la table, j'en profite pour passer un doigt sur sa joue éraflée. Il frémit à mon geste et braque le cou vers moi pour me dévisager.

-        Désolée, je lui chuchote, c'est juste que tu as...des coupures ici.

Mais bien évidemment, il n'y a pas que ça. Une partie de sa pommette est un peu noire, signe qu'effectivement que sa tête a bien fait un petit coucou au parquet un peu sale. Il est vrai que quelques griffures ornent sa peau par-ci par-là, que son nez est toujours aussi rouge, mais j'ai comme l'impression qu'il aurait besoin d'une bonne douche. Pas uniquement pour se décrasser et retirer la saleté qui est sans doute présente dans ses cheveux châtains, non, mais aussi pour le réveiller de son cauchemar et le détendre une bonne fois pour toutes.

Parce que c'est bien connu : on ne se douche pas seulement pour se laver, on le fait aussi pour éveiller ses sens ou laisser le cheminement de ses pensées faire un tour dans cette cabine. Et rien de tel qu'un jet d'eau chaude pour se remettre d'aplomb.

Seulement il y a un hic : je ne sais pas comment aborder le sujet avec lui, sans qu'il ne se vexe.

-        Tu...est-ce que tu veux prendre une... douche ?

Raffael cligne plusieurs fois des paupières à ma question, mais il n'ouvre pas la bouche. Il reste à me regarder, à certainement se demander si je n'ai pas perdu la boule. Mal à l'aise, je poursuis tout de même dans ma lancée :