Incertitudes (1) ✔

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Chrystal.

Mercredi 10 Octobre 2018.

Lille (France), aux vestiaires de l'école de danse.


Je n'ai toujours pas contacté Raffael depuis dimanche dernier.

Dix jours ont passé depuis cette fameuse fête, que j'essaie d'oublier sans que je n'y parvienne.

Dix jours ont défilé sans que je ne pense à notre échange torride, si bien que je le revois encore la tête entre mes jambes en train de me faire jouir.

Dix jours ont trépassé depuis qu'il m'a fait sa proposition affriolante, et je mentirais si je disais que ça ne m'a rien fait, là dans mon bas-ventre.

J'ai hésité plusieurs fois. A chaque fois que je pensais à cette nuit, j'étais à deux doigts de l'appeler pour lui demander de rappliquer, mais je ne l'ai pas fait. Une part de moi le désirait inconsciemment, seulement ma raison revenait toujours à la charge pour me rappeler à quel point ce n'était pas très judicieux. Mon travail me prend beaucoup de temps, c'est à peine si je trouve un moment pour souffler. Mes journées se ressemblent toutes, mais elles sont aussi éreintantes les unes que les autres, jonglant entre le ménage, les cours, les entrainements et les déjeuners entre copines. En rentrant le soir, je m'écroule quasiment de fatigue dans mon lit avant de prendre conscience que j'ai des devoirs à rendre. Je bosse jusqu'à ce que mon cerveau me somme d'arrêter et finis par me coucher pour recharger mes batteries.

Cela étant, il n'y a pas un seul instant où je ne cesse de songer à notre dérapage, repassant en boucle ces images bien trop érotiques.

C'était intense, purement exquis. Je n'ai jamais autant pris mon pied lors de simples préliminaires. Que ce soit lui qui le fasse ou moi qui mène la danse, c'était du pareil au même. C'était absolument délicieux. Presque spontané. Mes ressentiments sont tombés à l'eau dès l'instant où j'ai senti ce feu qui crépitait en moi. Son regard affamé à travers le miroir m'a vivifiée et ses caresses n'ont fait qu'attiser cette flamme à l'intérieur de moi. Elle brûlait si ardemment dans mes entrailles que j'ai n'ai pas su lui résister.

Je ne pensais pas que ce serait aussi vif, cependant je crois qu'on était tellement à cran qu'on a lâché prise. Même le lendemain matin. J'ai aimé le faire languir comme lui donner du plaisir. C'était aussi exaltant qu'impressionnant. Ses tremblements, ses soupirs et ses râles. Ça m'a avivée. Terriblement.

Je n'imaginais pas qu'il allait me suivre après ça. Je pensais qu'il allait passer à autre chose après avoir obtenu ce qu'il voulait, mais non. Il m'a fait savoir qu'il aimerait que je sois son sexfriend puis il m'a donné son numéro avant de partir. Et son nom complet.

Raffael Barnes.

Ça sonne très américain, appuyant ainsi sur le « S » de son patronyme, pourtant il est bien français. Ça a attisé une certaine curiosité malgré moi et j'ai gardé ce détail en tête. Puis un soir avant d'aller me coucher, je suis allée sur les réseaux sociaux pour fourrer mon nez dedans et d'en apprendre un peu plus sur lui.

Je n'aurais jamais dû faire ça.

Parce que non seulement je passe pour une fouineuse en vagabondant ainsi sur sa vie privée, mais aussi parce que ces informations n'ont fait qu'agrandir mon intérêt pour lui. Et nom d'une chouette, il en divulgue beaucoup trop pour une curieuse comme moi !

Il a vingt ans. Il est né le 7 Avril 1998 à Calais et a une petite-sœur de quinze ans. Il est étudiant en troisième année en économie et gestion à la fac de Lille. Selon ses posts sur Twitter, il voue un culte à la pizza aux quatre fromages, au chocolat blanc et au spéculoos ; il regarde pratiquement les mêmes séries que moi, adore faire des jeux de mot, que son meilleur ami ne manque pas de répondre du même ton. Et ah oui... il a cette manie d'insérer sans cesse un émoji clin d'œil dans chacune de ses phrases. Mais ça, ce n'est rien. Son compte Instagram est bien pire...

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