Un gros bruit sourd retentit soudainement près de moi. Je fais un bond, le cœur battant la chamade. Je grogne à mon réveil inopiné et sors péniblement de mon doux sommeil. Je me tourne dans tous les sens, quittant peu à peu les bras de Morphée, mais je garde les yeux fermés. Une couverture me caresse le nez, seulement je ne reconnais pas l'odeur. Ça sent la fleur, laquelle ? Je n'en sais foutrement rien. Je suis trop fatigué pour me pencher là-dessus, tout ce que je sais, c'est que ça n'a pas la même senteur que mes draps. Je ne suis pas dans mon lit, mais contrairement à la semaine passée, je m'en souviens parfaitement pour quelle raison.
Je roule sur le côté. Je tente d'ouvrir les paupières mais la lumière est allumée, elle en agresse cruellement ma rétine. Je gémis en les refermant dans un pur réflexe, des larmes s'accrochent à mes cils, seulement j'ai eu le temps d'apercevoir une ombre en face de moi. Celle de Chrys. Un juron résonne, je plisse subtilement les yeux pour la scruter tant bien que mal. Je la vois s'abaisser pour ramasser son téléphone par terre, le responsable de mon éveil.
Je passe une main sur mon front pour me protéger de la lumière artificielle et laisse mon attention se suspendre sur les vêtements qu'elle porte. Elle a remis sa belle robe noire, enfin presque, elle n'a pas réussi à la refermer dans son dos.
Je souris en contemplant ce dernier et repense à cette fin de soirée. Magnifique, soit dit en passant. Je nous revois dans la salle de bain, en train de nous échanger des baisers fiévreux. Je me rappelle de l'extase que j'ai ressentie en lui donnant du plaisir avec ma bouche et ma langue. C'était si bref et spontané que je veux recommencer. Je veux percevoir à nouveau ces sensations nouvelles qui m'ont émerveillé.
Je veux toucher sa peau, promener mon regard sur son corps nu, sentir sa délicieuse odeur, la goûter entièrement et écouter ses cris étouffés.
Je ne me suis pas rassasié d'elle, finalement.
Je l'ai emmenée dans cette chambre dans l'espoir de me perdre en elle à mon tour. Elle m'a attendue sagement, le temps que j'aille chercher un préservatif en fouillant partout dans la salle de bain, mais quand je suis revenu avec l'emballage, elle s'est endormie sur le lit. J'aurais pu être vexé ou frustré mais non, ça m'a fait sourire. Je me suis douté qu'elle était épuisée. Cette soirée a été riche en émotion pour Chrys. Ces préliminaires lui ont fait retomber la pression, si bien qu'elle s'est assoupie en quelques secondes.
Je ne l'ai pas réveillée. Je l'ai seulement déplacée dans le lit avant de recouvrir sa nudité en l'enveloppant dans les draps, puis je me suis étendu à sa droite sans me faufiler dans la couette et j'ai attendu que le sommeil me gagne. Il m'a vite fait plonger dans ce noir total avant de laisser mon inconscient prendre les commandes. Je ne pensais pas rêver de mon père, mais c'est sûrement parce que j'ai pensé à lui hier. C'est forcément lié, je ne vois pas d'autre solution.
Je grimace en remuant mes jambes. J'ai encore mon jeans sur moi, c'est désagréable, il me colle à la peau puisqu'il est encore humide de ma trempette de la veille. Je m'allonge sur le dos et tente d'enlever cette perception en tirant sur le tissu par petites poignées, tout en fixant Chrystal, concentrée sur son portable. Elle tapote dessus en fronçant les sourcils, jure de nouveau puis s'assoit sur le lit en me tournant le dos. Ce même dos qui nous a fait perdre le contrôle, tous les deux. Je sens mon bas-ventre s'enflammer quand je le scrute une fois de plus. Dans un sourire, je me redresse pour me glisser derrière elle.
— Salut toi, lui chuchoté-je de ma voix de réveil, plus grave que d'habitude.
Elle se crispe lorsque j'embrasse doucement son omoplate. J'inspire son parfum sucrée qui enivre un instant mon cerveau, puis je fais rouler mes mains sur son corps dans l'ouverture de sa robe et la redécouvre à tâtons. Sa peau est aussi douce que de la soie, elle est chaude comme dans mes souvenirs. Je frotte mon nez dans le bas de nuque pendant que mes mains baladeuses font le taf à ma place. Elles se déplacent délicatement, effleurent son épiderme sensible et la chatouillent dans le mouvement. Mes bras l'entourent lentement pour la presser contre moi. Je lui laisse une pluie de baisers sur le haut de sa colonne vertébrale, ce qui lui provoque de grands frissons. Les poils de sa nuque se dressent et sa chair prend un aspect granuleux. Je souris en observant ce phénomène particulièrement instinctif et recommence.
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NOUS Au-delà des envies
RomanceLorsque les envies se mêlent à la passion. Raffael, chanteur d'un groupe de Rock amateur, va faire une rencontre étonnante qui va bouleverser son existence. Au même moment, Chrystal, étudiante en école de danse, ne se doute pas un seul instant que s...