A cœur ouvert (2) ✔

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Coucou ! J'espère que vous allez bien ! 😁

Je poste cette partie ce soir, je viens juste de la corriger mais il y en a une troisième ! Elle est plus petite, je vais voir pour la publier ce week-end ou en début de semaine !

Bonne lecture ! ❤️

🌟🌟🌟

Leur visage. C'est tout ce que je vois.

Je perçois cette même lueur depuis des années, assemblant ce trop plein d'émotions qui m'assaillent dans cette nébulosité. De la stupéfaction mêlée à de la déception, mais par-dessus tout : la colère. Celle qui nous aveugle durant un temps et qui nous pousse à faire n'importe quoi, quitte à blesser l'autre sans le vouloir consciemment. Elle est là, elle se dessine à travers leurs traits pendant que je les dévisage. Elle transforme leur voix claire en d'énormes hurlements, elle métamorphose leurs paroles douces en d'horribles mots. Des mots que je ne suis pas censé écouter. Et pourtant, je suis là, comme poignardé.

Je vois tout, j'entends tout.

Je ressens tout.

J'explose en même temps que notre famille, j'éclate en mille morceaux. Leurs émotions me secouent. Je me sens tiraillé par les deux bouts, ça me tire, ça me fait mal. Je me déchire en deux. Entre papa et maman, entre mes pleurs et mes peurs, entre mes envies et mes désespoirs. Je me suis perdu.

J'ai beau savoir que cette rage n'est pas orientée contre moi, pourtant je ne peux pas m'empêcher de m'en sentir fautif. Parce qu'au fond, je l'ai toujours su. Je suis l'une des causes de leur dispute. J'ai discerné mon nom en dépit de leur cri. J'ai distingué leur désaccord après ça et malgré moi, je sais pourquoi nous en sommes là. Ils se hurlent dessus à cause de moi.

C'est ma faute si papa et maman ne s'aiment plus...

Pourtant, je les aime si fort...

C'est ce que je crois alors que je les observe se jeter des horreurs à la figure. C'est que je me borne à dire avant qu'ils ne remarquent ma présence dans la cuisine. C'est ce que je pense toujours alors que papa a définitivement claqué la porte derrière lui, sans jamais revenir.

Me laissant seul, horriblement seul, même si maman me serre dans ses bras. 

🌕

Une douleur abrupte me réveille instantanément. Elle se répand à l'intérieur de mon crâne dès l'instant où mon corps rencontre durement le sol. Le coup à la tête m'assomme. Il me brouille les sens, d'autant plus que mon front a gentiment salué le coin de la table de salon. Je ne vois rien. Je n'entends pas non plus grand-chose, si ce n'est mon cœur qui tambourine de plus en plus fort. Je ne ressens que la souffrance. Celle qui me brûle l'arcade, mais pas uniquement. Il y a aussi celle qui me comprime la gorge et qui fait jaillir des larmes aux yeux.

Et cette dernière est beaucoup plus puissante que la première, même si j'ai fini par m'y habituer.

Les images de mon rêve défilent encore sous mes paupières, même dans les profondeurs de la nuit. Je cligne plusieurs fois des yeux dans l'espoir de les chasser. Mais à quoi bon ? Elles finissent toujours me hanter. J'en viens à croire que je suis bon pour les revivre à tout instant, que jamais je ne pourrais tirer un trait dessus. Quoi que je fasse, cette scène me reviendra toujours en tête. Parce qu'elle m'a tourmenté, d'une façon ou d'une autre, parce qu'elle m'a bouleversé.

Et ça me tue de vivre ces moments, encore et encore. C'est une torture, un supplice. Je m'empoisonne, je meurs à petit feu. Mais j'ai appris à respirer malgré tout, j'ai appris à faire le vide dans ma tête. A effacer, à oublier, à passer à autre chose.

NOUS Au-delà des enviesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant