CHAPITRE QUATORZE

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John

Ça fait quelques heures que nous roulons en direction de Moorhead. Papa n'a pas dit un mot, concentré sur la route, tout en fredonnant sur un air de Motorhead qui passe sur son poste cassette. Fenêtres ouvertes, cheveux au vent, je pourrais chanter avec lui. Mais je suis trop préoccupé par Lana dont nous n'avons aucunes nouvelles. Je suis inquiet pour elle. D'avantages maintenant que Jesse s'en mêle. Je ne cesse de me demander s'il ne nous tend pas un piège pour s'emparer de Lana. Ne serait-ce que le fait qu'il ne veuille pas nous aider à retrouver Jack, est suspect. Je n'ai pas aimé le fait qu'il me cherche concernant ma sœur.
— Qu'est-ce qui te tracasse ? me demande brusquement mon père, me tirant de mes pensées.
Je fronce les sourcils en me tournant vers lui, et remarque qu'il à tourné les yeux vers moi, en lançant des coups d'oeil de temps en temps à la route.
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
— Tu n'arrête pas de soupirer depuis tout à l'heure. Alors qu'est-ce que tu as ?
— Rien... marmonné-je en tournant la tête vers ma fenêtre.
— Très bien.
Je plisse les yeux, sans comprendre pourquoi il abandonne tout à coup. Connaissant mon père, c'est suspect. Il reporte son attention sur la route, et se remet à fredonner sur la musique suivante. Je soupire alors et m'accoude à ma portière, avant de me tourner vers.
— Ça ne me plaît pas de le reconnaître, mais ce qu'il y a, c'est que plus j'y réfléchis et plus je me dis qu'Adam a raison de dire que nous n'aurions pas dû accepter de s'allier à Jesse. Ceci-dit, si tu lui répète, je nierait tout en bloc.
Papa sourit d'un air moqueur, mais reste silencieux. Je décide donc de poursuivre, tant qu'il m'écoute.
— C'est juste que... je ne sais pas. Je ne le sens pas ce type. J'ai l'impression qu'une fois qu'il l'aura retrouvé, il fera tout pour nous la prendre. Ou bien il s'attribuera le mérite de son sauvetage. Mais sa manière de vouloir la retrouver, ce n'est pas claire. S'il est si puissant, pourquoi ne la retrouve-t-il pas lui-même ? Il en a les moyens, non ?
— Où veux-tu en venir ?
— Ce que je veux dire, c'est que je pense qu'il se sert de nous pour l'appâter.
Voilà, mes craintes sont dites. Dans un sens, je ressens du soulagement. Mais dans un autre, j'ai peur de l'avis de mon père.
— Tu as probablement raison, soupire papa. Mais nous n'avons malheureusement pas le choix. Avec un peu de chance, nous pourrons devancer Jesse.
— Tu penses que c'est possible ?
— En toute honnêteté, je ne sais pas. Jesse nous a déjà montré par le passé, qu'il ne fallait pas le sous-estimer. Il a déjà réussi à exorciser un démon par...
— Par la parole ! le coupé-je en levant les yeux au ciel. Je le sais, tu l'as déjà dit.
Papa tourne les yeux vers moi et plisse les yeux.
— Je peux savoir ce que tu as ? Tu ne vas pas me dire que tu es de si mauvaise humeur à cause de l'intervention de Jesse, si ?
Je soupire en me demandant si c'est une bonne idée que je lui dise ce que je ressens. Je ne veux pas qu'il soit triste.
— Écoute, John. Je sais que nous ne parlons pas beaucoup tous les deux ces derniers temps. Mais sache que je suis toujours là pour toi. J'espère que tu en as conscience.
— Oui, j'en ai conscience.
Papa pince les lèvres en soupirant et change la musique en silence.
— Je ne lui ai jamais dit que je la considérais comme ma sœur. Et maintenant je le regrette. Je l'ai taquinée avec ses sentiments pour Jack, et je ne cesse de l'appeler petite souris. Mais maintenant que je ne sais pas que je vais la revoir, je regrette de ne pas l'avoir appelé petite sœur pendant que j'en avais encore l'occasion.
— Tu l'auras ton occasion. Ne t'en fais pas. Nous la ramènerons. Ce n'est qu'une question de temps.
— Elle te manque ?
— Tu sais bien que oui.
Je hoche silencieusement la tête en soupirant.
— Regarde, nous arrivons à Moorhead. Sois gentil et cherche un Motel pas trop cher, s'il te plaît.
Je m'exécute silencieusement en sortant mon ordinateur portable de mon sac, et l'ouvre avant de l'allumer. J'ouvre la page internet, et lance une recherche.
— Il y en a un qui est à cinquante-quatre dollars la nuit. Les autres sont plus chers.
— Ok. Guide-moi.
— D'accord... alors prends la première à droite et la suivante à gauche.
— Tu sais où tu vas ?
Je roule des yeux. Je n'en reviens pas avec tout le temps que j'ai passé à Chasser, il doute de mon sens de l'orientation.
— Je gère. Tu devrais le savoir depuis le temps.
— D'accord, maintenant, on va où ?
— Tu continue tout droit et tu devrais le voir sur ta gauche.
Papa suit mes instructions et se gare enfin sur le parking du motel lorsque nous le trouvons enfin.

Nous nous garons sur le parking du commissariat de police, et descendons de la voiture vêtus comme des agents du F.B.I.
— Je n'en reviens pas qu'ils se soient installés à l'autre bout de la ville. Ils font comment ceux qu'ils veulent déposer plainte mais qui sont à pieds ?
— J'imagine qu'il doit y avoir des transports en commun. Bon, tu te rappelles de nous couvertures ?
— Oui, nous sommes deux agents du F.B.I, et je suis un bleu qui vient de t'être attribué comme coéquipier.
— Parfait. Alors on peut y aller.
Je lève les yeux au ciel en soupirant et le suis jusqu'à l'intérieur du bâtiment. Je n'en reviens pas qu'il me prenne encore pour un bleu. Ce n'est pas la première fois que je fais ça, et la plupart du temps je suis seul. Je m'en sors très bien.
— Bonjour, je peux vous aider ? nous accueille un officier en souriant.
— Bonjour. F.B.I ! s'exclame papa en sortant son badge.
Je l'imite en prenant un air sérieux, et le présente à l'officier.
— Agent Smith et Graham. Nous souhaiterions nous entretenir avec le Shériff, concernant les morts qui ont eu lieu dans un hôtel abandonné de la ville.
Son sourire disparaît aussitôt, et ses sourcils se froncent. — Vous parlez de l'hôtel hanté ?
Nous nous apprêtons à répondre, quand une grosse voix intervient à quelques mètres de l'officier.
— Baker ! Arrête avec ça ! Qui sont ces messieurs ?
L'officier pâlit aussitôt, et se retourne brusquement vers son patron.
— Nous sommes les Agents Smith et Graham du F.B.I ! reprend papa avec patience. Vous êtes le Shériff ?
L'homme s'approche de nous en fronçant les sourcils.
— Baker, pourquoi tu ne m'as pas prévenu que les Fédéraux étaient arrivés ?
— Nous venons d'arriver. Nous souhaiterions vous interroger concernant les morts survenues dans cet hôtel abandonné qui est fait mansion dans la presse.
— Je vois... Eh bien désolé Messieurs, mais nous contrôlons le situation. Nous avons un gamin en garde à vue, qui a été aperçu prenant la fuite de la scène de crime.
Il gère, mon cul, oui ! Il ne veut juste pas que les Fédéraux s'emparent de l'affaire et la résolvent !
— Avec tout le respect que nous vous devons, Shériff, nous avons été envoyé ici par le bureau fédéral. Ce qui veut dire que nous ne quitteront pas ces lieux, tant que nous n'auront pas résolu cette affaire ! m'exclamé-je en prenant un air autoritaire que je tiens de ma mère.
— Excusez mon coéquipier, c'est un petit nouveau. Ils prennent tout à coeur. Cela étant, il n'a pas tort. Mais si vous préférez, vous pouvez appeler la patronne, elle sera ravie d'être interrompue après avoir passé la nuit en planque.
— Ça va aller... marmonne le Shériff en fronçant les sourcils, peu enchanté de ne pas user de son autorité sur nous.
— Nous souhaiterions interroger votre suspect, s'il vous plaît.
Le Shériff soupire en hochant la tête.
— Suivez-moi.
Nous avançons rapidement à travers le commissariat, et l'homme nous fait entrer dans une salle d'interrogatoire.
— Je vous laisse patienter ici, je vais chercher le suspect.
Mon père le remercie, et s'appuie contre la vitre sans teint en croisant les bras.
— Tu crois que c'est vraiment un suspect ? demandé-je à papa, profitant que l'homme soit parti.
— Je pense surtout qu'il est pressé de boucler l'affaire.
Je soupire et hoche la tête silencieusement, les mains dans les poches.
— Tu prendras des notes, s'il te plaît.
Je n'aime pas trop prendre des notes mais, ayant l'habitude d'enquêter seul, je ne fais sans hésiter. Je sais que si j'avais enquêté avec Sam, c'est lui qui l'aurait fait. Mais je sais aussi que papa n'est pas fan de ce genre de chose. Alors je me tais, et je m'exécute. C'est moi qui ai demandé à enquêter avec mon père. C'est à moi d'assumer mes choix. 

Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant