CHAPITRE TRENTE-HUIT

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Lana

Je tourne en rond dans ma chambre, à la recherche d'une issue de secours d'un démon aurait pu oublier par mégarde, mais n'en trouve aucun. Je m'occupe l'esprit du mieux que je peux, pour ne pas laisser mes souvenirs de ces derniers jours m'assaillir. Je ne veux pas me rappeler ce qu'il s'est passé. Je veux oublier ce que j'ai vu, et ce que mes mains ont fait à cause d'Astaroth. Si je me mets à y penser, je ne sais pas si je vais arriver à tenir le coup. J'ai trop honte.
Je tourne les yeux vers une ancienne horloge en bois sur pieds, qui affiche vingt-et-une heure. Je sais que Jesse dois être en colère, puisque je n'a pas répondu à l'appel du démon qui est venu me chercher pour m'accompagner au dîner de son « Maître ». je l'ai avertis que je n'avais aucune intention de le rejoindre.
— Pourquoi tu fais ça ? intervient une voix dans mon dos.
Je me retourne brusquement en émettant un hoquet de surprise, et le foudroie du regard.
— Pourquoi tu refuses de coopérer ?
— Parce que je suis ici contre mon gré ! Tu m'as forcé à être là ! La seule chose que je veux, c'est être avec Castiel, et rejoindre ma famille !
Il tourne les yeux vers le guéridon, où il avait posé le flacon de Grace. Je n'ai pas perdu de temps après son départ, je l'ai rangé dans un endroit sûr pour qu'il ne le trouve pas : derrière plusieurs livres de la bibliothèque qu'il a mit à ma disposition.
— Où est la fiole ?
— En sécurité, pour que tu ne la récupères pas.
— Dans ce cas, je ne peux pas te laisser voir Castiel. Je sais que tu la lui donnerais. Je ne prendrais pas ce risque. Pas même pour toi.
— Pour quelqu'un qui souhaite m'offrir le monde sur un plateau d'argent, je te trouve bien peu coopératif ! le rembarré-je. Ou alors n'était-ce que de la poudre aux yeux !
— Pour que je coopère, il faudrait que tu me donnes une bonne raison de le faire. Je te signale que j'ai fait un pas vers toi en te donnant la fiole. Maintenant c'est à ton tour.
— Pourquoi je ferais ça ? Je n'ai pas demandé à être ici.
Jesse soupire. Il semble déçu.
— Pourquoi tu veux tant être avec eux ? Qu'est-ce qu'ils ont, que je n'ai pas ?
— Des ailes, et une âme. Aucun des deux n'a tué pour m'avoir.
Il plisse les yeux et s'approche de moi. Instinctivement, je recule jusqu'à heurter le dos de la porte.
— Viens avec moi. Je vais te conduire à Castiel...
Je hausse les sourcils de surprise. Je ne m'attendais pas à ce revirement si soudain. Il tourne la poignée derrière moi et la porte s'ouvre à ma surprise. Il me fait signe de passer avant lui, et je soupire en passant. Pourquoi a-t-il changé d'avis si brusquement ? Cherche-t-il à me faire passer un message ?
Je longe le couloir que j'ai emprunté à l'aller, les bras croisés sur ma poitrine, en gardant mes distances par rapport à lui. Je ne veux pas qu'il pense que parce qu'il a accepté de m'accompagner pour voir Castiel, il aura tout ce qu'il veut.
Nous arrivons dans la pièce dans laquelle je suis apparue, et vois Castiel le visage pendant sur son torse, les yeux fermés. Je tourne les yeux vers Jesse, écarquillés de voir Castiel dans cet état. Celui-ci me fait signe de le rejoindre, et je lui obéis en courant.
— Castiel ! m'exclamé-je en prenant son visage dans mes mains pour le relever. C'est moi, Lana !
Il fronce les sourcils et ouvre les yeux faiblement. Je lâche un soupire de soulagement lorsqu'il lève les yeux vers moi.
— Lana... ?
— Qu'est-ce qu'ils t'ont fait...
Je fronce les sourcils de colère, et tourne les yeux vers Jesse en le fusillant du regard.
— Tes toutous vont me le payer !
— N'abuses pas de ma patience, Lana.
— Sinon quoi ? Tes toutous vont me faire la même chose, peut-être ? Vas-y ne te gêne pas ! J'attends !
Je sais qu'il ne le fera pas. Autrement, il n'aurait pas installé une chambre confortable pour moi.
— Libère-le !
— Pour qu'il prévienne les autres de l'endroit où nous sommes ? Hors de question.
Je lâche Castiel et me rue sur Jesse pour lui mettre une claque, mais il parvient à saisir mon poignet dans l'élan. Je tente de récupérer mon bras, mais il se rapproche de moi jusqu'à ce que son visage ne soit qu'à quelques centimètres du mien.
— Je te conseille de ne pas m'énerver, murmure-t-il d'une voix menaçante. Tu ne voudrais quand même pas qu'il arrive quoi que ce soit à Castiel, si ?
Je hoquette de surprise, avant qu'il ne me lâche. Je fais aussitôt demi-tour dans le direction de Castiel qui me regarde faiblement.
— Laisse-le venir dans ma chambre. Il ne pourras pas s'enfuir, puisque tu lui as pris sa Grace.
— Ne me prends pas pour un idiot ! Tu t'empresserais de la lui rendre !
— Sans elle, il va mourir ! protesté-je. Je t'en supplie ! Laisse-moi prendre soin de lui !
Jesse plisse les yeux silencieusement.
— À une seule condition, alors.
— Laquelle ? m'empressé-je de lui demander, trop heureuse qu'il ne dise pas non catégoriquement.
— Dîne avec moi demain soir.
— Non, Lana... grogne Castiel.
— D'accord ! accepté-je. J'accepte dans la condition où Castiel vient avec moi.
— Parfait.
Jesse tourne la tête vers un démon.
— Toi ! Conduis Lana et le prisonnier, dans ma suite. Je prendrais la sienne.
Je hausse les sourcils.
— Pourquoi tu ne me laisses pas aller dans ma suite ?
— Ne m'insulte pas ! siffle presque le Cambion, les dents serrés de colère. C'est ça ou rien.
Je soupire et tourne les yeux vers Castiel en lui souriant doucement.
Le démon qui a reçu l'ordre de Jesse, s'approche de nous et détache Castiel qui tombe à genoux au sol. Il s'approche de l'ange pour le relever, mais je le fusille du regard.
— Ne t'approchez pas ! JE vais le faire. Contentez-vous de nous conduire là où on doit aller...
Le démon lance un regard au-dessus de moi, et j'entends Jesse lui dire de me laisser faire comme il me plaira. Je passe un bras de Castiel par-dessus mes épaules, et le redresse tant bien que mal. Je sens qu'il m'aide pour que je n'ai pas tout son poids sur moi. Mais je m'en moque. Je suis prête à endurer ça, pour qu'il ne soit plus enchaîné comme ça.

Une fois que nous arrivons dans la chambre en question, nous entrons et je titube vers le lit avant d'y allonger Castiel. Il est si faible, que je me demande s'il n'est pas presque mort.
— Je reviens, je vais chercher de l'eau pour nettoyer tout ça.
Je cours vers la salle de bain, et attrape un gant noir que j'humidifie d'eau froide. Je l'essore et reviens dans la chambre en courant. Je m'installe près de lui, et lui essuie le sang collé au visage.
— Tu n'aurais pas dû accepter. J'aurais pu tenir le coup.
— Tu serais sans doute mort, si je ne l'avais pas fait. Ici, je pourrais nettoyer tes blessures.
— J'étais prêt à prendre ce risque.
— Mais pas moi ! déclaré-je d'une voix brusque.
Il reste silencieux, et me regarde dans les yeux.
— J'ai besoin de toi.
Je soupire tristement et me concentre sur ses blessures.
— J'ai commis des choses affreuses, lorsque j'étais possédée par Astaroth.
— Sois plus claire, Lana.
Je baisse les yeux, honteuse.
— J'ai tué Adam...
— Adam est mort ? souffle l'ange, choqué.
Je lève les yeux vers lui en hochant la tête lentement.
— Lana...
Je me lève et m'éloigne de Castiel pour éviter toutes consolation que je mérite pas. Je lui tourne le dos et frotte les bras entre eux.
— Lana, tu sais que tu n'as rien à te reprocher.
— Qu'est-ce que tu en sais ? Eh si cette partie sombre que Jesse affirme que j'ai en moi, est la raison pour laquelle je n'ai pas réussi à lutter contre Astaroth ? Eh si il avait raison, et que mon passage en Enfer m'avait rendue démoniaque ?
J'entends Castiel grogner et je vois se redresser lorsque je me tourne vers lui. Je me précipite alors vers le lit, et pose une main sur son épaule.
— Reste couché, tu es faible !
— Voilà ce qui me permet d'affirmer que tu n'es pas comme Jesse, me sourit-il. Autrement, tu te serais satisfaite de ma souffrance.
Je soupire en le regardant dans les yeux.
— Moi vivant, humain ou pas, je ne permettrai pas que tu deviennes comme lui.
Sur ces mots, je le prends dans mes bras, soulagée de compter sur son soutiens quoi qu'il arrive. Mais qu'en sera-t-il pour les autres ? 

Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant