Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)

CHAPITRE CINQUANTE-SIX

Fox

Je recule de quelques pas, pour rester à distance de Lana. Que fait-elle ici ? Pour ce n'est pas Castiel qui est revenu ? Se sont-ils trompés concernant Lana ? Ont-ils crus qu'ils l'avaient ramené, alors qu'elle n'est toujours pas elle-même ?
— Que fais-tu ici ? lui demandé-je d'une voix froide.
Elle soupire tristement. Ça ne fait qu'accentuer mon scepticisme.
— Je me doutais bien que tu ne serais pas contente de me revoir. Mais j'ai demandé à Dean de me laisser venir à la place de Castiel.
— Pourquoi ?
— Je... je voulais te parler. Je devais te présenter des excuses pour tout ce que je vous ai fait. Je ne voulais pas faire toutes ces choses. Je te le promets.
Lana s'approche de moi, mais je recule d'un pas pour rester à bonne distance d'elle.
— Qu'est-ce qui me prouve que ce n'est pas une ruse pour t'en prendre à nous ? Qu'est-ce qui me prouve que tu n'es plus sous le contrôle de Jesse ?
— Rien. Du moins, pas tant que nous sommes ici toutes les deux. Ma preuve est dans l'autre bunker. Mais avant que je te ramène là-bas, je voulais prendre le temps de te présenter mes excuses.
Je fronce les sourcils en croisant mes bras sur ma poitrine.
— Je veux bien t'accorder le bénéfice du doute, mais à condition que tu restes à bonne distance de moi.
Elle me sourit alors d'un air soulagé.
— D'accord, ça me va ! Merci.
Je ne relève pas, et attends qu'elle me parle. C'est plus prudent ainsi.
— Je sais que malgré que je n'étais pas moi-même à ce moment-là, c'était ma voix qui ait révélé à John votre secret à Dean et toi.
Je suis soulagée qu'elle ne le dise pas à haute voix. Dans un sens, ça ressemble bien à la Lana que je connais. Si elle avait été sous le contrôle de Jesse, elle plutôt été du genre à me faire souffrir et à profiter de cet état dans lequel elle m'aurait mise. Mais au lieu de ça, elle choisis ses mots avec soin.
— Je luttais de toutes mes forces pour qu'Astaroth ne dise pas toutes ces choses. Mais j'étais trop faible pour elle. Tout comme j'ai lutté pour qu'elle ne tue pas Adam... mais je n'arrivais pas à reprendre le contrôle de mon corps.
Je peux comprendre ça. Lorsque j'étais sous le pouvoir de Lucifer à cause du sceau, je n'arrivais pas à lutter contre lui. Je ne pouvais que me recroqueviller sur moi-même et attendre que ça passe. Seul mon fils avait réussi à me ramener, par l'intermédiaire d'une bague de fiançailles que Marc m'avait offerte.
— Depuis quand étais-tu au courant pour le secret ?
— Dès l'instant où j'ai laissé Astaroth s'emparer de moi. J'ai eu accès à tout ce que je savais, répond-elle en baissant la tête. Je te demande pardon pour tout... je ne voulais pas que tu souffres une nouvelle fois. Je ne voulais pas que ce soit par mon intermédiaire. J'espère que tu me pardonneras.
Je la regarde les yeux plissés. Je ne décèle aucune trace de manipulation dans le ton de sa voix. Elle semble triste, perdue. Je sens qu'elle est sincère et qu'elle souffre autant que moi. De ce que je connais de Lana, je sais qu'elle ne fais jamais de mal volontairement. Elle est tellement bienveillante avec tous le monde, que je ne peux m'empêche de la croire.
Je soupire et m'approche d'elle rapidement pour la prendre dans mes bras. Elle lève les yeux vers moi, et recule de quelques pas, effrayée. Puis lorsqu'elle est dans mes bras, elle se décontracte et soupire de soulagement. Elle me rends alors mon étreinte.
— Je te pardonne, Lana. Même s'il n'y a rien à pardonner. Je t'avoue que j'étais sur mes gardes lorsque tu es apparue, mais je sais maintenant que c'est bien toi. Je sais que tu ne voulais pas me faire de mal.

Au bout d'un moment, je lâche Lana qui m'adresse un sourire de soulagement.
— Ça va mieux ?
— Oui, merci.
En me répondant oui, je me rends compte que moi aussi je me sens mieux. Qui aurait pu croire que j'attendais d'être confrontée à Lana pour me sentir bien ?
— Bien. Je vais chercher mes affaires, et on retourne au près des autres, ça te va ?
— D'accord. Je vais t'aider.
Lana me suit jusqu'à ma chambre, et émet un hoquet de surprise en voyant l'état dans laquelle j'ai laissé ma chambre.
— Que s'est-il passé ? murmure-t-elle d'une voix aiguë.
— Oh ça... Ce n'est rien. J'ai simplement piqué une crise de colère. Inutile que tu t'en fasses pour ça.
— Je vois... murmure Lana. Tu veux que je range un peu, le temps que tu prépares tes affaires ?
— Inutile. Ne t'embête pas pour ça. Je rangerais une autre fois.
— Dean ne va pas râler ?
— Si, mais là tout de suite, tout ce que je veux c'est retourner au près de tout le monde pour savoir de quoi Dean veut me parler.
Je fronce les sourcils et me tourne vers elle.
— Tu es au courant, toi ?
Elle hausse les sourcils de surprise. Manifestement, elle ne s'attendait pas à ce que je lui pose cette question...
— Quoi ? Tu n'es pas au courant ?
— Si, mais j'ai promis à Dean que je ne dirais rien. Je suis vraiment désolée, mais je ne trahirais pas ma parole. Je vous ai trop souvent trahis.
Je soupire. Elle n'a pas tort. Je m'en voudrais si je la forçais à trahir la promesse qu'elle a faite. Ce serait injuste pour elle. Je secoue la tête en soupirant. Je lève les yeux au ciel avant de me tourner vers elle.
— Non, tu as raison. Je n'aurais pas dû te demander ça.
Je soupire et termine de préparer mon sac avant de me tourner vers elle.
— Je suis prête ! Tu crois que tu peux me ramener ? Je laisserai ma voiture ici. De toute manière je n'en ai pas besoin.
Lana fronce les sourcils en regardant ses doigts. Que lui arrive-t-il ?
— Tu sembles soucieuse, ça va ?
Elle soupire et lève les yeux vers moi. Elle a les larmes aux yeux.
— Je... j'ai vu ma mère biologique.
Je hausse les sourcils de surprise. Comment a-t-elle fait ?
— Mais comment...
— Chuck. Il est venu dans un de mes rêves.
— Tu es sûre que c'est Chuck ? demandé-je en haussant les sourcils de surprise.
— Oui, c'est bien lui. À ce moment-là je rêvais d'un de mes plus beaux souvenirs. Et il voulais me dire de ne pas lâcher prise. De tenir le coup. Et il m'a dit qu'il avait une surprise pour moi. Et elle était là.
C'était donc ça ce qu'il faisait ? C'était ça ce petit coup de main ? Alors puisqu'il sait d'avance comment les choses pourraient arriver, dois-je en déduire que s'il n'était pas intervenu, elle n'aurait pas tenue le coup ?
— Comment est-elle ? la questionné-je en lui adressant un sourire tendre.
Elle semble surprise par ma question, et une larme roule sur sa joue.
— Elle s'appelle Meredith... murmure-t-elle d'une voix chevrotante. Et... je ne l'ai pas vue très longtemps... mais elle avait l'air de m'aimer. Elle avait l'air de tenir à moi. Et je crois que j'aurais abandonné, si elle ne m'avait pas dit que je n'étais pas seule. Personne n'est seul, pour peu qu'on se souvienne qu'il y a toujours quelqu'un pour nous soutenir.
Je lui essuie la joue d'un geste maternel. Elle m'adresse alors un sourire qui la fait pleurer de nouveau.
— C'est elle qui m'a dit ces derniers mots. C'est ce qui m'a donné la force de me battre plus fort.
— Je suis contente que tu aies eu la chance de la connaître.
— C'est vrai ? Souffle-t-elle abasourdie.
— Oui, pourquoi ne le serais-je pas ? Parce que je t'ai adopté ?
Elle rougit et baisse les yeux, mal à l'aise.
— Lana, j'étais triste à l'idée que tu n'aies pas la chance de connaître un jour ta véritable mère. Elle est celle qui s'est sacrifiée en te donnant la vie. Elle est celle qui n'a pas hésité à te mettre au monde, en sachant pertinemment quelle n'aurait pas la chance de te voir grandir et devenir la femme forte que tu es aujourd'hui. Et pourtant, voilà que tu as pu la connaître, et quelle a pu se rendre compte que te mettre au monde est la meilleure décision qu'elle n'ait jamais prise.
— Comment le sais-tu ?
— Parce que si j'avais été ta véritable mère, mourir aurait été la meilleure décision parce que j'aurais su que tu ferais de grandes choses. Parce que j'aurais su qui tu aurais été. Parce que j'aurais su qu'en donnant ma vie, cette planète aurait eu la chance de continuer de tourner. Parce qu'une mère sent ces choses avant même que leur enfant ne vienne au monde.
En entendant ces mots, Lana cesse aussitôt de pleurer et se jette dans mes bras en me serrant fort contre elle. Et grâce à elle, je me dis alors que si mon bébé est mort, c'est peut-être parce que ça devait se passer ainsi. Parce que l'amour que je lui réservait était en réalité destiné à une autre jeune fille, qui en aurait cruellement besoin. Et pour la première fois depuis trois ans, je ne peux m'empêcher de me sentir plus sereine.