CHAPITRE SEIZE

76 5 0
                                    

Jack

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis enfermé ici. Mais j'ai l'impression que ça fait une éternité. J'ai perdu la notion du temps. Tous les matin, Astaroth me promet qu'elle va faire de moi un démon à force de me torturer de cette manière. Mais je refusais. Je préfère mourir que de devenir un monstre. J'ai longtemps cru que j'en étais un, quand je ne maîtrisais pas mes pouvoirs. Jusqu'à ce que je découvre que c'était mon père le monstre. Il était hors de question que je sois comme mon père. Je ne suis pas un monstre, et ne le serais jamais.

La porte de la pièce où je suis retenu captif s'ouvre. Je ne prends même pas la peine d'ouvrir les yeux. Si ça se trouve, c'est encore Astaroth qui vient le torturer. J'attends patiemment qu'elle recommence à me découper en morceaux, mais je me rends compte que ça tarde.
— Jack ! chuchote la voix douce de Lana.
Je fronce les sourcils, et reste silencieux. Et si elle jouait à un jeu ? Des pas précipités s'approchent de moi, et je sens sa main sur ma joue. Elle est douce. Sans aucune once de méchanceté.
— Jack, il faut que tu ouvres les yeux, je t'en prie.
Je m'obstine à les garder fermés jusqu'à ce que je sente une de les attaches se desserrer. Je les ouvre alors, et tourne les yeux vers Lana qui défait mes liens.
— J'ai cru que tu n'ouvrirais jamais les yeux ! Soupire-t-elle de soulagement.
— Qu'est-ce que tu fais ? Comment c'est possible ?
— Je ne sais pas comment, mais j'ai réussi à mettre une muselière à Astaroth. Je ne sais pas combien de temps je vais la retenir comme ça. Mais il faut que tu partes. Il faut que tu rejoignes Dean et Sam.
— Lana, comment je peux faire pour le libérer de ce démon ?
— Je ne sais pas. Elle me tient en muselière. Je n'ai aucun accès à ses pensées. En revanche, elle a accès à toutes les miennes. Alors il ne faut pas traîner.
Une fois toutes les sangles défaites, elle m'aide à me lever et me retient pour que je ne tombe pas au sol. Elle passe u, de mes bras autour de son cou, et m'aide à marcher. Mes jambes sont lourdes. Je n'ai pas marché depuis un long moment, et ça se sent.
— Ça va aller Jack ! Courage ! Tu y es presque !
Je hoche la tête en restant silencieux, et grimace de douleur tellement mes muscles me font mal. Elle me fait sortir de la pièce et me sourit d'un air rassurant.
— Où on va ?
— Ne t'en fais pas, je sais ce que je fais, la sortie est par là ! Il faut que tu marches plus vite, Jack !
Je secoue la tête en grimaçant de fatigue.
— Je ne peux plus ! Je n'ai plus de force...
elle s'arrête et me regarde dans les yeux.
— Bien sûr que si, je sais que tu peux le faire ! Du nerf !
Je la regarde silencieusement et hoche finalement la tête.
— D'accord...
Elle soupire de soulagement et m'embrasse le front avant de continuer à avancer. Il y a des cris autour de nous mais je m'efforce de ne pas les écouter. Je sais qu'ils proviennent de toutes les âmes prisonnières de ce lieu maudit. Et je ne peux rien faire pour leur venir en aide.
— Ne te préoccupe pas d'eux pour le moment, Jack. Il faut que tu penses à toi avant tout. Tu ne pourras pas les aider, tant que tu ne te seras pas sorti d'ici.
J'écoute en silence et continue à avancer pour être enfin libre.
— Allez ! Encore quelques mètres et tu es libre !
Je hoche la tête en fronçant les sourcils. Il faut que je tienne bon jusqu'au bout. Que je ne lâche rien. Pour elle. Pour avoir réussi à se libérer momentanément de l'emprise de ce démon, juste pour me sortir de là. Je pourrais m'effondrer une fois que je serais sorti d'ici. Je pourrais me téléporter et m'effondrer une fois en sécurité dans le bunker.

Je vois enfin une grande porte en bois, renforcé avec du fer forgé.
— On y est presque, Jack ! m'encourage Lana.
Je fais appel à mes dernière forces pour franchir les quelques pas restants entre la sortie et moi. Je pousse la porte à l'aide de Lana, et suis ébloui par une lumière vive. Lana me lâche alors, et recule de quelques pas en me faisant face. Je fronce les sourcils et plisse les yeux pour continuer à la voir, et remarque un sourire mauvais se dessine sur ses lèvres.
— Lana ?
— Elle n'a jamais été là ! déclare sa voix froide. Ça a toujours été moi. Il n'y aura toujours que moi.

Je me réveille en sursaut et regarde partout autour de moi.
— LANA ! hurlé-je à plein poumon.
Une porte s'ouvre à côté de moi, en émettant un grincement sinistre à glacer le sang. Puis Lana apparaît à côté de moi, et m'adresse un sourire.
— Je vois que tu as apprécié cette vision ! Je savais que tu aurais envie de sortir de là. Alors ? J'ai été convaincante ?
Je la fusille du regard. Si elle savait combien j'ai envie de la tuer...
— Oui... Tu es presque prêt. C'est une question de temps. Je sais que tu ne me décevras pas au moment venu.


John

Nous nous arrêtons devant l'hôtel et descendons du véhicule en contemplant silencieusement le grand bâtiment. Je tourne les yeux vers mon père qui fait le tour de la voiture et vient se poster à côté de moi.
— Tu en penses quoi ?
— Plutôt flippant comme bâtiment. La famille Adams le trouverait à son goût.
Je souris d'un air amusé, et me dirige vers le coffre de la voiture avant de l'ouvrir.
— On prend quoi ?
— Nous allons prendre le détecteur de champs électromagnétique, et le fusil de gros sel.
— D'accord. Tu n'as pas peur qu'un flic vienne nous épauler ?
— Non, ils ont peur, même s'ils ne le disent pas. Aucun d'eux n'aura le courage de mettre les pieds ici.
— Dans un sens, ce n'est pas plus mal. Parce que s'il s'agit d'un esprit, ils pourraient y laisser la vie.
— C'est pour ça que nous serons tranquille, le temps de faire le tour du propriétaire.
Je soupire silencieusement et entre discrètement dans le bâtiment suivi de mon père. Papa allume son détecteur de champs électromagnétique, et me fait une tape sur l'épaule. Je me tourne vers lui, et vois qu'aucunes des diodes ne sont rouges.
— C'est étrange qu'il n'y en ait pas, alors qu'un témoin nous a affirmé qu'il y avait bien quelque chose qui s'en ait prit à eux.
Papa ne répond pas et fronce les sourcils. Il range l'appareil dans la poche de son blouson, et me fait un signe de tête pour m'encourager à avancer. Nous traversons silencieusement le grand hall, sans comprendre pourquoi notre détecteur ne s'affole pas. Ce n'est pas normal, et nous en avons conscience.
— Tu veux qu'on se sépare ? proposé-je.
— Oui, nous allons faire ça. Sois prudent surtout. Nous ne savons pas à quoi nous avons affaire.
— Pas de problème.
Je trouve, moi-même, étrange que nous ne sachions pas à quoi nous avons affaire. Je tiens mon arme en joug, sur mes gardes, et pars sur la gauche tandis que mon père monte les marches de l'escalier. 

Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant