CHAPITRE QUARANTE-CINQ

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Fox

Je me gare dans le parking du bunker, coupe le moteur de la voiture. Je prends de grandes inspirations, les mains tremblantes. J'ai passé toute la route à me retenir. À me battre pour ne pas céder au flot de sentiments qui m'assaillent.
Mon corps tout entier tremble, tandis que je serre les poings sur le volant. Mais plus ça va, plus ma respiration s'accélère et moins je parviens à lutter contre les larmes qui m'obstruent la vue. Je suis seule à bord de cette voiture, et je pleure pour évacuer toute cette souffrance que je ressens.
J'aurais dû écouter mon mari ce jour-là. J'aurais dû rester chez moi, et demander à Dean de partir Chasser avec son frère, au lieu de vouloir Chasser avec lui. Mais je ne voulais pas cesser de Chasser, je venir en aider aux gens. Je voulais continuer à passer du temps avec l'homme que j'aime. Je n'aurais jamais dû le convaincre avec cet argument idiot sur les femmes enceintes. J'aurais simplement dû l'écouter. Et maintenant je le paye.

Je n'avais pas vu qu'il était là, tapis dans l'ombre. Je n'avais pas non plus vu que j'avais été séparée de Dean pendant que je recherchais les victimes. Cependant, non seulement elles étaient mortes, mais en plus j'ai été attaqué par surprise. Je ne m'attendais pas à voir ce Wendigo m'attaquer. Je n'ai pas senti le coup de griffe sur le moment. Ce n'est que lorsque je suis tombé en arrière et que j'ai vu mon propre sang, que la douleur a commencée se répandre en moi toujours très lentement. La seule chose que j'ai pu faire, c'est hurler le prénom de mon mari. En dehors de cette blessure qui me vidait de mon sang, quelque chose n'allais pas. Je le sentais. Je sentais que quelque chose clochait, mais je ne savais pas quoi. Je ne me doutais pas sur l'instant.
Lorsque le médecin m'a annoncé que j'avais perdue le bébé, la première chose que je me suis dite c'est que j'aurais dû y rester avec lui dans cette caverne, dans les bois de la frontière Canadienne. J'aurais dû me vider de mon sang et mourir avec ces pauvres gens, pour avoir condamné mon bébé.
Pendant les jours qui ont suivis, j'ai insisté pour les infirmières interdisent les visites. Je n'arrivais pas à regarder Dean et mon fils en face. Je n'arrivais pas à me regarder en face. J'avais honte de moi. Je me détestais. Et c'est toujours le cas maintenant. Je me déteste toujours autant. Je m'en veux pour avoir condamné notre bébé. Je m'en voulais pour ce que j'avais fait. Et à cause de mon inconscience, Dean n'aurait plus jamais la chance de découvrir ce que ça faisait que de tenir un bébé pour la première fois. J'avais condamné ma famille à être privée de cette joie.
Maintenant, cette souffrance est aussi forte que le jour où j'ai appris la mort de ma fille. Mary Winchester. C'est le nom que je voulais lui donner en l'honneur de la femme qui a mis au monde l'être merveilleux qu'est mon mari, et que je n'aurais jamais la chance de connaître. Je ne lui ai jamais dit que je voulais lui donner ce prénom. J'ai sans doute bien fait, quand on pense au fait qu'il aura perdu deux Mary Winchester dans sa vie, dont une à plusieurs reprises.

Je prends une grande inspiration pour me calmer, et descend de la voiture. Je vais chercher mes affaires dans le coffre de la voiture, et me traîne jusqu'à l'extérieur du garage.
En arrivant dans la chambre que j'occupe avec Dean, je vais dans mon armoire et l'ouvre. J'attrape une pochette noire remplie de papiers et fouille à l'intérieur pour dénicher ce que je cherche. Il s'agit de la déclaration de naissance que j'avais faite à la Mairie. Sans doute n'aurais-je pas dû. J'en viens même à me demander si je ne nous au pas porté malheur en faisant cette déclaration.
Je me remets à pleurer de plus belle en jetant la pochette de feuille à travers la chambre. J'attrape tout ce qui me passe sous la main, et le jette à travers la pièce. J'ai envie de tout casser. Je me sens soulagée de tout valdinguer autour de moi, même si je pleure d'avantage. Je n'aurais jamais dû prendre cette foutue affaire. J'aurais dû rester avec mon fils, et aller au cinéma avant de passer un moment avec mon mari.
Je me hais tellement ! Je me hais d'avoir fait cette déclaration de grossesse à la Mairie, je me hais d'avoir pris cette affaire. Je me hais de ne pas avoir fait attention que Dean s'était éloigné. Je me hais de ne pas avoir fait vérifié les lieu avant de vérifier si les victimes étaient encore en vie. J'aurais dû rester sur mes gardes. J'aurais dû ne pas m'en sortir parce que c'est ma faute si j'ai perdue ma fille. C'est ma faute si j'ai causé de la peine à cette famille.
Une fois calmée, je prends une grande inspiration. Je ne peux pas dire que je sois vraiment calmée, mais ça me fait du bien d'avoir un peu de calme. Je sors mon téléphone de ma poche, et compose le numéro de Dean.
— Chérie ? Ça ne va pas ?
— Je te demande pardon pour tout, Dean.
— Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu me dis ça ?
— Je te demande pardon... répété-je en pleurant de plus belle. Je n'aurais jamais dû t'imposer de faire cette enquête.
— Fox... soupire Dean.
— Je te demande pardon d'avoir provoqué la mort de notre fille. Je te demande pardon de t'avoir blessé, et de vous avoir imposé de me laissé seule alors que vous souffriez !
J'entends Dean soupirer à l'autre bout de l'appareil.
— Fox, tu vas m'écouter très sérieusement. Tu m'entends ? Tu m'écoutes !
— D'accord...
— Je veux que tu arrêtes de t'excuser. Je sais que tu t'en veux et je sais que tu n'as pas cessé de t'en vouloir pour ça. Tu ne pouvais pas savoir que tu allais te faire attaquer par le Wendigo. Tu ne pouvais pas savoir que tu allais perdre le bébé.
Je secoue la tête en retenant un sanglot.
— Fox, je t'aime et je ne veux pas t'entendre t'excuser parce que ce n'est pas ta faute. Personne ne t'en veux.
— John m'en veut.
— Non. John t'en veut seulement parce que nous lui avons menti. Je suis certain qu'il ne t'en veux pas pour ça. D'accord ?
« Non, pas d'accord. »
— Très bien... soupiré-je.
— Tu devrais revenir, chérie.
— Peut-être plus tard. J'ai besoin de temps. Mais ne t'en fais pas, je ne vous laisse pas tomber.
— Cette idée de m'a jamais traversé l'esprit. Sois prudente surtout.
— Je le serais, c'est promis. Je vais m'assurer que la sécurité est activée, et je me tiendrai tranquille. Mais au besoin, je suis là.
— D'accord. Je t'aime.
Je lève les yeux au ciel, en essuyant mes larmes qui coulent toujours.
— Je t'aime aussi, Dean.
Je pousse un soupire et raccroche avant de mettre mon téléphone sur sonnerie. Je regarde l'état de ma chambre en pinçant les yeux, et me maudis intérieurement à l'idée de devoir tout ranger dans le cas où Dean passerait à l'improviste, maintenant que Jack est là pour vous transporter.
Une fois que je me suis assurée que le bunker est activé, je me dirige vers la bibliothèque, et recherche tout ce que je peux sur la Démonologie et l'Angélologie. Je suis certaine que, même les Nephilims et les Cambions sont inédits, il peut exister un moyen de les neutraliser. Pour le cas de Jack et Lana, c'est possible grâce à la dague archangélique. Mais je serais prête à parier que pour Jessy c'est pareil. Quand bien même il n'existe aucun moyen de le tuer, un moyen de le neutraliser devrait être envisageable. Et pour cela, il faut que je fasse mes propres recherches et interroge les bonnes personnes.
Voilà des heures maintenant que je cherche sans succès. J'espérais trouver quelque chose dans ces bouquins qui puisse m'aider, mais je fais choux blanc. J'ai bien une idée de qui interroger, mais j'espérais ne jamais avoir à me mêler à nouveau de ces histoires.
Je soupire et m'affale contre le dossier de ma chaise en croisant les bras sur ma poitrine, songeuse. Je me demande si ce ne serait pas mieux d'avoir recours à cette alternative, en dernier lieu seulement. Pour ma propre sécurité, je pense que c'est le mieux. Même si j'ai un moyen de leur demander coopération, je suis certaine qu'ils n'apprécieraient pas que je les dérange alors que je fraternise avec des Nephilims.
Je me lève et vais chercher mon ordinateur portable avant de revenir dans la bibliothèque. Je le pose et installe tout ce dont j'ai besoin, avant d'aller à la cuisine pour me préparer un sandwich et un grand verre d'eau.
Je retourne à la bibliothèque en soupirant. Il est assez tard pour que je puisse contacter quelqu'un qui me doit un gros service. J'étais certaine qu'il ne fallait pas faire appel à eux pour rien. Maintenant que j'ai une bonne raison, ce service ne sera pas gaspillé pour quelque chose de futile.
J'active ma caméra, et allume le l'application d'appel vidéo. Incertaine, j'appuie que le contact que je souhaite. Il est temps que je renoue contact avec la branche française des Hommes de Lettres. 

Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant