CHAPITRE QUINZE

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Dean

J'observe mon fils sortir un petit calepin noir et un stylo de sa poche, avant de tout poser sur la table d'un air sérieux. Je m'attendais à ce qu'il proteste ou refuse, mais il ne fait rien de tout ça. Il reste silencieux, et note minutieusement la date de l'enquête.
La porte s'ouvre et apparaît enfin le Shériff accompagné d'un jeune homme d'environ dix-huit ans. Le jeune homme nous regarde en fronçant les sourcils et se tourne vers le Shériff.
— Merci beaucoup, Shériff. Nous prenons la suite.
Peu amène, le Shériff soupire et quitte la pièce en fermant la porte derrière lui.
— Je t'en prie tu peux t'asseoir ! l'invité-je d'un geste de la main, en lui souriant.
Il plisse les yeux, mais va quand même s'installer sur la chaise que je lui montre.
— Peux-tu nous décliner ton identité ? demande John en levant les yeux vers lui.
— Terrence Brooks.
Mon fils prend des notes rapidement.
— Terrence, nous sommes les agents Smith et Graham, du bureau fédéral d'investigation. Nous aimerions te poser quelques questions.
— Vous allez m'interroger sur ce qui s'est passé à l'hôtel ?
Mon fils tourne les yeux vers moi furtivement, et se concentre sur le jeune.
— Puisque tu sais pourquoi nous sommes là, peux-tu m'expliquer ce qui s'est passé, et pourquoi tu as été retrouvé à fuir les lieux du crime ?
— Je ne fuyais pas les lieux ! proteste Terrence. Enfin, pas exactement.
Je fronce les sourcils en me demandant où il veut en venir.
— Comment ça, pas exactement ?
— Écoutez, si je vous dis ce qui s'est passé, vous allez me faire enfermer ! C'est tellement dingue... moi-même je me prendrais pour un dingue si je n'avais pas vécu toutes ces choses.
— Explique-toi.
Mon fils soupire et attends patiemment.
— Non. Je suis désolé, mais je ne dirais rien. Je préfère aller en prison, plutôt sur d'être pris pour un fou.
Je m'avance vers la table et prends appui avec mes mains en me penchant au-dessus.
— Écoute, Terrence. Tu peux me croire que quoi que tu aies à nous dire, ne sera prit à la légère. Tu m'entends ? Comment veux-tu que nous sachions ce qui s'est passé dans cet hôtel, si tu ne nous dis rien ?
— D'accord... Nous avons tout filmé cette nuit-là. Selon une légende, cet hôtel était un ancien manoir ayant appartenu à un Comte de Moorhead, qui aimait tuer les gens qui venaient le visiter. Et des gens affirmaient que si on entrait dans l'hôtel abandonné, on verrait le fantôme de cet homme. Alors on était intéressé. On voulait voir un fantôme de nos propres yeux !
John prend des notes distraitement en regardant Terrence avec attention.
— Au départ, je filmais et je trouvais ça nul parce que je ne croyais pas aux fantômes. Pour moi, quand on clamsait c'était définitif. Il n'y a pas d'après. Et puis des bruits ont commencé à se manifester, et Megan s'est mise à parler toute seule. Nous nous sommes mis à lui demander d'arrêter de se moquer de nous mais elle soutenait qu'elle parlait à un homme. Et puis elle s'est mise à crier en se tournant vers Patrick et du sang s'est mis à gicler de sa gorge. Quand il s'est effondré, j'ai lâché ma caméra et nous nous sommes mis à courir pour échapper à...
Terrence grogne et se frotte nerveusement la tête à deux mains avant de la lever vers nous.
— Je ne sais pas ce que c'était. Mais il fallait qu'on quitte le bâtiment au plus vite. Patrick était mort, et même si nous ne savions pas ce qui l'avait tué, nous savions que nous serions les prochains si nous fuyions pas.
Je soupire et adresse un sourire rassurant à Terrence.
— Est-ce que tu veux boire quelque chose ?
— Je... Je veux bien, s'il vous plaît.
— Tu restes avec Terrence, s'il te plaît ?
— Bien sûr ! accepte mon fils.
Je quitte rapidement la pièce, et vais chercher une boissons dans le distributeur de soda, et prends aussi une barre chocolaté, avant de retourner vers la salle d'interrogatoire. Je me glisse dans la pièce derrière le miroir sans teint, et observe John regarder avec attention Terrence qui semble intimidé.
— Respirez un peu, Terrence.
— Je suis suspect ? Vous allez m'arrêter ?
Ce genre de question est toujours compliqué à répondre. Nous ne pouvons pas affirmer qu'il est innocent parce que ce n'est pas le cas, ni dire qu'il ne l'est pas parce que l'interrogatoire n'est pas terminé. Je me demande comment mon fils va s'en sortir.
— Je pense que tu ne devrais pas te concentrer sur ce détail pour le moment, mais sur les détails de cette nuit à l'hôtel, qui te reviennent en mémoire.
Pas mal ! Je sais qu'il est doué dans son genre. Mais je ne peux me résoudre à le laisser faire comme un grand. S'il se passe quoi que ce soit, et que l'enquête merde, je ne veux pas qu'il endosse la responsabilité.
Je soupire et quitte la pièce pour retourner dans la salle d'interrogatoire. Je pose la canette de soda au citron et la barre au chocolat devant le jeune, qui s'empresse de boire et de manger. Je parie qu'ils ne lui ont rien donné à mangé, le pauvre.
— Je vous remercie... murmure Terrence soulagé.
— Je t'en prie.
Je retourne à ma place, et attend patiemment qu'il ait fini de manger sa barre chocolaté, pour entendre la suite.
— Je ne sais pas comment, mais nous avons été séparés pas loin du hall de l'entrée. J'étais dans le hall, et je ne les entendais pas. J'avais beau les appeler, mais aucun d'eux ne me répondaient. Je savais que Megan et Corey ne m'auraient jamais faussés compagnie, alors que Patrick venait de perdre la vie sous nos yeux. Puis j'ai entendu le cri de Megan. Il y avait un escalier devant moi qui menait au premier étage, d'où provenait le cri. J'ai hésité à y aller, mais je ne pouvais pas abandonner mon amie. Alors je suis parti en courant. Mais en arrivant, elle était morte. Sa tête était retournée. Son visage était dans son dos. C'était horrible à voir. Je n'ai pas hésité et je suis parti en courant. Je me souviens que j'ai loupé une marche et je suis tombé dans les escaliers. J'étais soulagé qu'il ait encore un tapis rouge sur les marches, sinon je crois que j'aurais pu vraiment me blesser. Puis il y a eu un craquement qui a raisonné dans tout le hall, et quand j'ai ouvert les yeux, Corey pendait et se balançait au bout d'une corde juste au-dessus de moi. J'ai alors vu cette silhouette en haut des marches. C'était un homme vêtu d'ancien vêtement, et on aurait dit qu'il provenait d'une vieille chaîne de télévision mal réglée. C'est comme si l'image qu'il renvoyait grésillait un peu. J'ai hurlé, et je me suis relevé avant de quitter le bâtiment.
— Pourquoi tu ne t'es pas rendu ici ?
— J'étais effrayé et sous le choc. Je savais qu'ils ne me croiraient pas. Il ne faut pas que vous mettiez les pieds dans cet hôtel. C'est trop dangereux.
— Nous te remercions, Terrence. Et merci d'avoir accepté de répondre à nos questions. Si tu veux bien nous excuser.
— Merci.
John se lève et salue le témoin avant de me suivre à l'extérieur de la salle d'interrogatoire. Le Shériff nous aperçoit, et nous rejoint dans la pièce juste à côté, où nous regardons Terrence boire un peu de soda.
— Qui lui a donné à boire ? s'étonne l'homme.
— C'est moi.
— Je n'aime pas trop que l'on mange dans la salle d'interrogatoire.
— Eh bien c'est une chance que je n'ai pas obéis, parce qu'il avait faim ! déclaré-je d'une voix autoritaire.
Le Shériff fronce les sourcils et se tourne vers le jeune qui semble abattu.
— Alors ? Il a craché le morceau ?
— Si vous parlez de son témoignage, oui, il a parlé. Parce qu'il ne s'agit de rien d'autre qu'un témoin. Il vu ses amis mourir devant ses yeux. Et il s'est enfui pour sauver sa propre vie, parce qu'il a senti qu'il était le prochain.
— Très bien, mais qui aurait pu faire ça ? Un fantôme comme il l'affirme ?
— Sans doute pas, mais quelqu'un qui aimerait faire croire que c'est bien un fantôme, et qu'il se sert de cette légende pour commettre des meurtres ! répond John avec autorité.
— Je n'ai jamais entendu parler de légende de fantôme entourant cet hôtel.
— Peu importe. Nous allons mener notre enquête. Nous vous remercions de nous avoir reçu, Shériff. Mais si vous voulez mon avis, vous devriez le relâcher. Il en a déjà pas mal bavé.
— Si vous le dîtes. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à revenir. L'officier Baker se fera un plaisir de vous aider.
Nous le remercions et quittons le commissariat. En montant dans la voiture, mon fils attache sa ceinture en soupirant.
— Tu penses que c'est un fantôme ?
— Bien sûr ! Que veux-tu que ce soit d'autre ?
Il hausse les épaules en soupirant, et je démarre la voiture pour chercher un restaurant pour manger.  

Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant