CHAPITRE QUATRE

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Astaroth

J'atterris dans une forêt avec des corps qui jonchent de sol à quelques endroits. Ou plutôt des carcasses, devrais-je dire. Je sais déjà, en le voyant, que je me trouve dans le Purgatoire. Je l'aime bien cet endroit. Avec des corps d'êtres humains, je pourrais rester ici. Mais j'ai bien plus gros poissons à flairer pour le moment, que ces singes sans poils. Je sais que ces lieux recèlent de créatures puissantes qu'il ne vaut mieux pas avoir comme ennemis. Et même si je suis plus puissante qu'elles, je sais aussi qu'elles peuvent constituer de puissants alliés. Je sais que je ne mettrais pas longtemps à les dénicher. Je suis une nouvelle-venue ici, alors elles feront tout pour me retrouver et essayer de me tuer. Et lorsqu'elles se seront mesurées à moi, elle n'auront pas d'autres choix que d'écouter ma proposition et de se soumettre, ou bien être détruites. Je ne leur laisserai pas le choix. Ou bien si. Tout dépendra de ce qu'ils choisissent, et de mon humeur du moment. J'aime bien improviser de temps en temps. C'est bien, pour la forme.

J'avance depuis des heures à travers les arbres, mais il n'y a pas l'ombre d'un démon. J'en viens même à me demander s'il reste des monstres ici. Je commence à me sentir déçue. Je n'aime pas être déçue.

Tout à coup, j'entends un hurlement, et souris de satisfaction. J'aime entendre ce genre de cri. Un hurlement de torture, de peur, de douleur. Ma déception est remplacée par de la joie. Je me dirige alors vers le provenance de ce bruit, et vois une créature dévorer le corps de quelqu'un. Je suis fascinée. À en juger par sa manière d'ouvrir la bouche, j'ai trouvé mon candidat. Je souris, amusée, et sors de ma cachette. Aussitôt, la créature tourne la tête vers moi, et me regarde avec un air affamé et menaçant. Il se lève lentement, comme s'il traquait une proie, et se précipite vers moi en hurlant. Je lève la main calmement. Il est temps que je me fasse la main sur les pouvoirs de Lana.

À quelques mètres de moi, le démon se fige en plein mouvement, les yeux écarquillés de surprise. J'aime bien ces pouvoirs. Je savais bien qu'elle me servirait à quelque chose cette fille.

— Qu'est-ce que tu es ? grogne le monstre en forçant pour se jeter sur moi. 

— Je ne sais pas si tu as remarqué, mais c'est moi qui suis en position de poser les questions. Alors si tu me permets, honneur à la dame.
Le démon ne répond pas, et grogne d'agacement en se débattant.
— Parfait ! Alors on a un accord. Cependant, je n'ai qu'une seule question à te poser. Où est Dick Roman ?
Le démon me regarde d'un air surpris, comme s'il ne s'attendait pas à ce que je connaisse Dick Roman. Sa tête me donne envie de rire. J'aime susciter ce genre de réaction. Personne ne s'attendait à ce que je revienne. Personne ne s'attendait à ce que je possède cet ange pour prendre le pouvoir. J'aime cette imprévisibilité.
— Je ne sais pas où il est.
Je lève les yeux au ciel, sentant qu'il me ment. Ces démons sont-ils toujours aussi stupides ? Je soupire exagérément, et m'approche de lui lentement en regardant autour de nous. Je tourne alors les yeux vers lui, et attrape son menton dans ma main, en le regardant dans les yeux en souriant froidement.
— La seule raison pour laquelle tu es encore en vie, c'est parce que je cherche ton patron.
— Alors peut-être que je devrais me taire pour rester encore en vie... Parce que, qu'est-ce qui me prouve que tu ne me tueras pas après l'avoir trouvé ?
— Donc... Tu sais où il est. Tu n'as aucune garantie que je ne te tuerais pas. Mais sache que ça ne me dérangera pas de mettre un peu plus de temps à le chercher. Alors tu te retrouves à la croisée des chemins, et deux choix s'imposent à toi. Soit tu me conduis à Dick Roman et tu restes en vie un peu plus longtemps, soit je te tue maintenant.
Ses yeux s'écarquillent un peu plus, de surprise.
— Alors ? Quel est ton choix ?
Le démon fronce les sourcils, et semble réfléchir à la meilleure option qui s'impose à lui.
— Dans ce cas, je préfère mourir plutôt que de trahir mon chef !
Je roule des yeux en soupirant, et le lâche pour lui tourner le dos quelques instants. Je l'entends alors reculer de quelques pas, et se mettre à courir. Je me tourne vers lui en souriant quand je le vois prendre la fuite. C'est tellement amusant de les voir courir pour me fuir. Ils ne comprennent pas que n'importe où qu'ils soient, je les retrouverais.
— Tu peux courir, mais saches que jamais tu ne t'en sortiras pas vivant ! m'exclamé-je en le suivant rapidement. Je n'aime pas les fuyards qui n'assument pas leur choix !
À quelques mètres de moi, je le vois tomber et se relever rapidement.
— Tu n'as aucune issue, démon ! Et comme je te l'ai dit, ça ne m'ennuie pas de mettre plus de temps que prévu, à retrouver le chef des Léviathans. Personne à part moi, peut aller et venir à ma guise dans le Purgatoire. Personne ne peut m'arrêter. Alors sois tu choisis une mort rapide, soit tu optes pour une mort lente et douloureuse. J'aime prendre mon temps pour torturer. J'aime le sang. Et tu peux me croire qu'à côté de moi, le bavoir te sembleras être une douce mort...
Le démon s'arrête brusquement, et se tourne lentement vers moi. Manifestement, mon discours a fait mouche. Mais je ressens presque une petite déception. J'aurais préféré avoir l'occasion de le torturer. Ça m'aurait semblé tellement amusant...
— Je ne trahirais pas Dick Roman. Peut importe ce que tu me réserves, je préfère l'endurer plutôt que passer le bavoir.
— Hum... Non, merci. Une demande de torture n'est pas du tout amusante. Je trouverai un autre moyen de jouer.
Aussitôt, je claque des doigts, et vois alors le démon exploser sous mes yeux, dans une bouillie noire que je me prends dans la figure en giclée poisseuse. Je soupire en levant les yeux au ciel, et m'essuie une des gouttes qui commence à couler sur mon visage. Merveilleux ! L'avantages, c'est que maintenant je vais attirer tous les Léviathans qui se trouvent dans les parages. Je porte mon doigt à la bouche et soupire en regardant autour de moi. C'est la première fois que je goûte au sang de Léviathan. Et autant sa gueule que le goût de son sang, sont répugnants.
Je me remets en marche, et avance en regardant autour de moi en attendant qu'une autre de ces sales bêtes se jettent sur moi. Mais je commence à croire qu'ils ne sont pas nombreux. Je me demande comment je vais bien pouvoir faire pour étendre mon pouvoir ici, si je n'ai pas d'armée de créatures en masse.

Je m'arrête brusquement devant une carcasse fraîche. À en juger par son aspect, je dirais qu'il s'agit d'un ange qui aurait atterris ici par hasard. Quel dommage...
Je pose mes mains sur le corps partiellement déchiqueté, et soupire de déception quand je sens qu'il n'y a plus de Grace en lui. Ça aurait pu m'être utile, mais tant pis. Je me contenterai de la Grace de Lana, même si je dois avouer qu'elle est quand même puissante pour une gamine. Mais il est bien connu que les Nephilim sont plus puissants que les Archanges en personne. Le seul qui soit plus puissant que les Nephilim, est Dieu. Mais je ne l'ai vu nulle part. Il n'a même pas daigné se montrer pour venir en aide à Lana. Quelle tristesse... Et je suis prêt à parier sur ce corps, qu'il se moque éperdument de l'ange qui se trouve à mes pieds, à moitié dévoré par ces charognards de Léviathans.
— Qui va là !? s'exclame tout à coup une voix derrière moi.
Je hausse un sourcils en souriant d'amusement, et me redresse lentement avant de me tourner vers l'inconnu. Je sens l'odeur de son sang, le même que celui du monstre que j'ai explosé quelques minutes plus tôt.
— Je suis Astaroth ! Et toi, qui es-tu ?
L'inconnu me sourit avec un air indéchiffrable. Étonnamment, sa tenue est impeccable, contrairement aux autres créatures. Je m'approche de lui en jaugeant du regard tous les monstres qui s'approchent en nombre, de moi. Plus j'avance, plus il y en a. Tous me regardent d'un air menaçant, à l'exception de celui du milieu, qui reste calme en me regardant faire.
— Si j'étais à votre place, je n'approcherai pas plus.
Je souris en coin. Rares sont les monstres qui m'aient donné ce conseil avec autant d'assurance. Et quand je dis rare, je veux dire personne. Personne ne s'est montré courageux à ce point, ou suicidaire selon mon avis.
— Pourquoi ? Médor, Brutus et Rififi vont me sauter dessus ?
— C'est le risque, en effet.
Je m'arrête à moins d'un mètre de lui, et regarde les monstres d'un air moqueur.
— Je pense que ta menace aurait beaucoup plus d'effet sur moi, si tu m'avais dit à qui j'ai affaire.
— Il paraît que tu me cherches. Je me nomme Dick Roman. 

Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant