CHAPITRE CINQUANTE-ET-UN

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Lana

Je suis assise sur un banc, et je regarde les enfants qui jouent dans un parc. Les parents, au loin, ne semblent pas s'inquiéter de ma présence. J'ai comme un vague souvenir d'un moment comme celui-ci.
— Tu sembles bien t'amuser, n'est-ce pas ?
Je regarde l'homme, surprise de sa présence, et reconnais alors Chuck.
— Chuck ? Que faites-vous ici ?
— Tu n'as pas répondue à ma question.
Je soupire et hausse les épaules. Je sais que je ne dois pas le contrarier. Il est puissant.
— Pas spécialement.
Il s'installe juste à côté de moi, et regarde les enfants en souriant.
— Je ne parle de toi, mais de toi ! sourit l'homme en tendant sa main vers les enfants.
Je fronce les sourcils, et suis l'endroit désigné. Je me vois alors jouer à la balançoire, en riant de bonheur. Je me rappelle alors de ce moment. C'est un de mes souvenirs. Je venais de fêter mon anniversaire et pour le rendre encore meilleur, maman m'avait emmené dans mon parc préféré pour que je joue avec mes copains et copines de l'école.
Alors... vous êtes dans mon rêves ?
— Pas dans ton rêve. Mais dans ton souvenir. Ton plus beau souvenir. Je parie même, que le jour où tu iras au Paradis, tu revivras ce moment le plus beau, encore et encore.
Je souris à cette éventualité.
— Si je ne me suis pas fabriqué de meilleurs souvenirs entre temps.
— Cela va sans dire.
Je hoche la tête silencieusement, et soupir en tournant les yeux vers Dieu.

Que faites-vous ici, Chuck ?
— Tu ne le devines pas ?
Je fronce les sourcils en secouant la tête. Je ne le sais manifestement pas.
— Non, je regrette.
— Je suis ici pour que tu tiennes le coup. Je suis venu spécialement te voir, pour te dire de ne rien lâcher.
Je me sens flattée. Je ne me doutais pas que Dieu faisait ce genre de chose. Ou peut-être que si, mais seulement à des gens triés sur le volet, ou qui ont vraiment besoin de lui. Auquel cas, je ne peux m'empêcher de me sentir flattée. Cependant, est-ce que je le mérite ? Est-ce que quelqu'un de plus méritant que moi ne devrait pas avoir cet honneur à ma place ?
Je soupire tristement.
— C'est trop dur. J'ai l'impression que je vais lui céder à tout moment.
— Tiens donc ! C'est étrange... je me souviens pourtant d'une jeune femme qui était prête à souffrir pour le recalibrage de ses pouvoirs, pour avoir la chance de sauver un Séraphin à qui elle devait la vie.
Je pensais que la fille de Michael, serait plus puissante.
Je hausse les sourcils, surprise.
— C'était vous ?
Qui d'autre à part moi ?
— Je ne sais pas ! Je pensais qu'il y avait un Dieu dans chaque réalité alternative...
— Encore heureux que non ! Mais il était nécessaire que tu le crois à ce moment-là. Autrement tu ne m'aurais pas fait confiance. Ceci-ci dit, je ne suis pas ici pour parler de ça. Je suis ici pour t'aider à tenir bon.
Il passe un bras devant moi pour m'inciter à regarder sur ma droite. Je vois alors une femme, vêtue d'une robe blanche, s'approcher de moi en me souriant tendrement.
Je fronce le sourcils, me demandant où ai-je bien pu la voir, pour qu'elle soit aussi heureuse de me voir.
— Qui est-ce ? demandé-je à Chuck en me tournant vers lui, mais il n'est plus là.
Mon regard se porte sur la femme, et la regarde s'installer à côté de moi, sur ma droite. Je la dévisage, tandis qu'elle semble émue. Pourquoi m'est-elle si familière ?
— Bonjour, Lana.
Je fronce les sourcils sans comprendre comment elle connaît mon prénom. Chuck lui aurait-il dit ?
— Pardonnez-moi, mais comment connaissez-vous mon prénom ?
Elle me sourit tristement.
— Ce n'est pas si étonnant que tu ne te rappelles pas. Je m'appelle Meredith. Je suis ta mère. Celle qui t'a mise au monde.
Je hausse les sourcils de surprise, sentant mon coeur rater un battement. Je comprends pourquoi elle me semblait si familière. Je la vois dans le miroir, à chaque fois que je m'y regarde.
Je n'ai pas la même couleur que ses yeux. Mais nos cheveux sont identiques. Ça ne fait aucun doute.
— M... Maman ? soufflé-je en sentant ma gorge se nouer. C'est vraiment toi ?
Elle hoche la tête en prenant mon visage dans ses mains.
— Tu es si belle... Tu ressembles tellement à ton père.
Comment est-ce possible ?
Je suis perdue. Je croyais que j'étais dans un de mes souvenirs. Pourtant, je sais qu'elle n'y était pas, parce qu'elle était morte depuis des années déjà.
Mes yeux s'embuent.
— Dieu a vu que tu commençais à rendre les armes. Quoi de plus normal après tout ce que tu as traversée, ma petite chérie ? Il est venu me voir, et m'a dit qu'il pouvait me conduire à toi, pour que je t'apporte mon soutiens.
Je sens mes larmes couler sur mes joues. Je n'en reviens pas de la voir pour la première fois depuis toutes ces années.
— Dieu nous a fait un cadeau à toutes les deux, pour que tu retrouves la force de te battre.
— C'est si dur... murmuré-je la voix brisée. Je n'y arrive plus, maman. Il est si fort.
Elle semble triste à son tour. Mais pas une tristesse due à la déception, mais à de la tristesse maternelle.
— Je sais que tu peux le faire, ma petite chérie. Tu es la fille d'un Archange. Je sais que tu pourrais tout accomplir, si tu le souhaitais !
— Tu crois ?
— Bien sûr que oui, mon ange. Je sais que tu peux le faire. Il ne faut pas que tu abandonnes. Bats-toi.
Elle soupire et caresse mon visage.
— Hélas, mon temps avec toi m'est compté. Mais je veux que tu saches que tu n'es pas seule. Personne n'est seul, pour peu qu'on se souvienne qu'il y a toujours quelqu'un pour nous soutenir.
— Je t'en prie, ne me laisse pas ! Reste avec moi !
— Cela m'est impossible. Nous avons eu la chance de nous voir enfin. Je ne cessais de me demander qui pouvait bien être mon petit ange, que j'ai mise au monde. Je suis si heureuse que ce soit arrivé.
— Quand pourrais-je te revoir ?
— Je l'ignore. Mais n'oublie pas que quoi qu'il arrive, où que je puisse être, je suis si fière de toi !
Elle me prend dans ses bras et me serre fort. Je la serre à mon tour. J'ai peur qu'elle ne disparaisse si je la lâche.
— Je t'aime de tout mon coeur, mon bébé.
— Je t'aime aussi, maman.
Et bien que je ne l'ai jamais réellement connue, je pense chacun de mes mots. Oui, je l'aime. Je l'aime parce qu
e je sais qu'elle ne m'a jamais laissé tomber. Parce qu'elle donné sa vie pour que j'ai la chance de vivre. Parce qu'elle a aimé mon père d'un amour si fort, que j'ai eu la chance d'exister.
Elle me lâche et reprend mon visage en coupe dans ses mains avant de m'embrasser le front.
— N'oublie pas que je serais toujours à tes côtés.

J'ouvre les yeux, et soupire en me sentant bien. Pour la première fois de ma vie, je me sens bien malgré la situation dans laquelle je suis. Et je comprends que, bien que je ne l'ai pas ressentit autrefois, il y avait un vide en moi, un sentiment de manque que je viens enfin de combler.
Je sais ce qui me reste à faire. Il faut que je lutte de toutes mes forces. Pour elle. Au nom de son sacrifice. En son nom et celui de mon père. 

Nephilim Chapitre 3 (Supernatural Fanfiction VF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant